3.
Les raisons de l'entrée en foyer-logement
3.1 Quitter son domicile
Lorsque le sujet âgé ne peut plus rester seul de
manière indépendante au sein de son domicile, plusieurs solutions
peuvent être étudiées.
Tout d'abord, le sujet peut envisager de
rester au sein de son domicile avec des aides adaptées.
Cependant, ce choix présente des limites ; malgré les aides,
le sujet peut souffrir de solitude et continuer à avoir des
difficultés à assumer son quotidien.
Ensuite, la personne âgée peut aller
habiter chez un de ses enfants. Cette solution peut être
source de difficultés. Mme B. exprime effectivement lors du groupe de
parole mené à la résidence Midi-Pyrénées
(Travail clinique 1, 2 et 3) que la cohabitation avec sa fille a
été particulièrement difficile : « une de
mes filles m'a proposée d'aller habiter chez elle [...] au bout de deux
mois, l'indifférence, j'ai senti que je gênais ». Un
autre sujet explique que la relation avec le conjoint de sa fille l'a
poussé à demander une entrée en institution. Il semble
donc que choisir d'habiter avec un de ses enfants ne soit pas toujours la
solution la plus adéquate. La vie privée et l'intimité de
chacun sont compromises par la cohabitation, l'identité de la personne
âgée est parfois mise à mal.
Enfin, la personne peut choisir d'entrer en
institution. Lorsque toutes les autres solutions ont été
étudiées ou essayées, le sujet et/ou sa famille
se tourne(nt) vers l'institutionnalisation. Il peut s'agir de l'entourage qui
aborde progressivement cette éventualité avec son parent
âgé ou la personne elle-même qui exprime ce souhait. Chaque
cas est singulier et unique et la décision se prend de manière
différente au sein des systèmes familiaux. Pour réaliser
ce choix, le sujet âgé se demande « Qu'ai-je à
perdre ? Qu'ai-je à gagner ? ».
Nous allons porter notre attention sur le choix
d'entrée en institution et sur les raisons qui poussent les sujets
à opter pour cette solution.
A l'entrée de la personne âgée, les
professionnels qui l'accueillent sont face à un individu et à sa
souffrance. Si cette personne arrive aujourd'hui, c'est bien qu'elle ne peut
plus vivre là où elle vivait encore hier et ceci à cause
de nombreux facteurs. Quelques soient ces raisons d'entrée, le
choix représente une réponse à des difficultés
empêchant le maintien à domicile.
Selon Branch et Jette (1982), il existe des facteurs
prédisposant à l'entrée en maison de retraite
médicalisée : avoir plus de 85 ans, être une femme,
avoir peu de soutien ou de réseau, vivre seul, être incapable de
réaliser certains actes de la vie quotidienne, souffrir de troubles
mentaux. [3] En foyer-logement, l'âge et les pertes associées
représentent les premières raisons d'entée. L'absence de
soutien social n'est pas manifeste pour l'ensemble des résidents,
souhaitant parfois s'installer au sein de l'institution parce que leur groupe
d'amis y réside déjà mais le sentiment de solitude est un
facteur souvent prégnant. La perte d'autonomie et les troubles cognitifs
ne peuvent pas expliquer l'installation en résidence, puisque la
personne doit être capable de réaliser la majorité des
actes de la vie quotidienne et ne pas souffrir de ce type de trouble pour
pouvoir entrer.
Lorsque le sujet âgé et son entourage choisissent
la solution de l'entrée en institution, il leur reste à
déterminer quelle structure est la plus adaptée.
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