La place de la bonne gouvernance dans les relations de l'union européenne avec les pays du proche-orient( Télécharger le fichier original )par Ali MOURAD Université de Rennes 1 - Master 2 mention Recherche Droit approfondi de l'Union européenne et droit de l'OMC 2005 |
B. L'intérêt croissant du constat de la bonne gouvernance au Proche-Orient« L'Union européenne est à 250 Km de Beyrouth »29(*), annonce le jour même du dernier élargissement l'un des journaux libanais le 5 mai 2004. Les pays du Proche-Orient sont avec cet évènement conscient de l'importance progressive de leurs relations avec l'Union. L'UE actuelle n'est plus celle qui, il y a dix ans, avait élaboré la déclaration de Barcelone. De même, les pays du Proche-Orient de nos jours ne sont plus ceux qui ont accueilli cette initiative. Au Moyen-Orient, la nécessité de créer un nouveau type de rapports entre voisins, a favorisé, après le lancement du processus de paix, la coopération régionale. Mais ces projets ont échoué avec la rupture de processus de paix qui a démontré de façon claire que la culture stratégique dominante n'avait pas changé, et au sein de laquelle une politique de puissance continuait à s'imposer30(*). L'Union européenne s'est ensuite élargie vers l'Est et le Nord, s'éloignant ainsi du Sud. Même si le centre de gravité stratégique s'est éloigné des eaux de la méditerranée, la question reste primordiale pour l'Union. Cette région présente un intérêt majeur au sein des relations internationales depuis le début du siècle jusqu'à nos jours, notamment à travers les questions politiques comme le conflit israélo-arabe, et récemment la guerre en Iraq. La lutte contre l'extrémisme par exemple est un objectif de l'Union qui peut être favorisé par le renforcement de la démocratie et le respect des droits de l'homme. L'Union cherche « à épauler la réforme politique, à défendre les droits de l'homme et la liberté d'expression en vu de juguler les extrémistes » 31(*) . Même au niveau communautaire, si on espère résoudre le problème des flux d'immigration on commence à s'intéresser aux questions politiques dans les États d'origine ou les conflits politiques, tyrannies, carences d'un développement durable et égalitaire favorise ces migrations clandestines. Le Forum parlementaire euro-méditerranéen extraordinaire le 8 novembre 2001 a marqué le consentement de tous les participants sur l'importance de la lutte contre le terrorisme et ses causes, et d'apporter une contribution au processus de paix. En plus, les plus grandes réserves pétrolières du monde dans les pays du golfe sont assez proches de la région. Dans ce contexte régional assez délicat, la question de la bonne gouvernance a varié et s'est accentué dans les prochaines années. Elle sera abordée en détail à travers sa place et son importance dans les relations entre l'Union européenne et les pays de la région, jusqu'à pourquoi pas devenir l'une des priorités majeures dans les relations et les engagements réciproques. Parallèlement, Le troisième rapport du PNUD sur le développement humain dans le monde arabe publié le 5 avril 200532(*) fait appel à la liberté et à la bonne gouvernance dans le monde arabe. La question de la bonne gouvernance est au centre des discours européens et internationaux. Les États- Unis ont déjà commencé à discuter de leur projet pour le « Moyen-Orient élargi »33(*). La critique sur la situation des droits de l'homme et de la démocratisation dans la région est une problématique qui inquiète la scène internationale mais surtout les peuples de la région. Enfin, notons que certains pays partenaires de l'Union se sont empressés de rejoindre le club des États membres (Malte et Chypre) ou ont obtenu la promesse d'une adhésion future (Turquie). Le statut de ces trois pays ayant donc changé, il devient possible d'affirmer que le concept de « pays méditerranéens » est devenu synonyme de « pays arabes »34(*). Cela réaffirme de nouveau l'importance d'une bonne gouvernance dans les relations entre les deux rives et plus particulièrement avec le Proche-Orient. * 29 Le Journal libanais Assafir, 2 mai 2004, www.assafir.com * 30 La Communication de Gamal Soltan, « Divergences et convergences autour de la Méditerranée sur le PEM », conférence annuelle d'Euromesco, Londres, 1998. * 31 Fabrice BELAICH, « La Conditionnalité politique dans partenariat euro-méditerranéens », op.cit, p.90 * 32 À voir : www.undp.org/rbas/ahdr * 33 Le projet américain concerne le Moyen-Orient qui ne concerne pas seulement le Proche-Orient, mais aussi la Turquie, Iran, Afghanistan, Pakistan. * 34 À l'exception faite d'Israël. |
|