La conférence de Bandung en Indonésie, se
tenant, du 18 au 24 avril 1955, a réunie 29 pays et plus de 300
représentants appartenant selon Alfred Sauvy, au tiers
monde141. Elle s'oppose au pacte de Manille et à l'Otase
(Organisation du traité de l'Asie du Sud-Est). L'Otase est un maillon
régional créant un cordon sanitaire autour du bloc communiste et
réunit les États-unis, le Royaume- Uni, la France, l'Australie,
la Nouvelle-Zélande, le Pakistan, les Philippines et la Thaïlande.
Elle est née le 2 mai 1954 de la volonté d'imposer la paix en
Indochine : l'Inde, la Birmanie, l'Indonésie, le Ceylan (actuel Sri
Lanka) et le Pakistan s'étaient rencontrés à Colombo
(capitale du Sri Lanka) afin d'exiger le retrait des troupes françaises
en Indochine. Les gouvernements avaient par ailleurs pris position contre la
politique des deux blocs, les essais nucléaires, pour l'admission de la
Chine à l'ONU, et, de fait, contre le colonialisme occidental.
Lors du mois de décembre 1954, ces mêmes pays se
retrouvent à Bogor pour finaliser ce qui deviendra la conférence
(sélection des États partenaires à inviter). Hormis ceux
cités, l'Afghanistan, le Cambodge, la République Populaire de
Chine (RPC), le Japon, le Laos, le Népal, les Philippines, la
Thaïlande, la République Populaire du Vietnam (Vietminh) et
l'état du Vietnam seront invités,
141 Terme inventé par Alfred Sauvy le 14 août 1952
dans un article paru dans l'Observateur : « Ce tiers monde ignoré,
exploité, méprisé comme le tiers état, veut, lui
aussi, être quelque chose ».
pour le continent asiatique ; l'Arabie Saoudite,
l'Égypte, l'Iran, l'Irak, la Jordanie, le Liban, la Syrie, la Turquie et
le Yémen pour le Moyen-Orient ; l'Éthiopie, le Ghana, le
Libéria, la Libye et le Soudan pour le continent africain, sont
présents. La conférence voit l'entrée du Tiers-Monde sur
la scène internationale. L'Égypte qui géographiquement se
situe sur le continent africain est ici politiquement incluse au Moyen-Orient
par rapport à ses positions politiques proches des États du
Moyen-Orient, ceci en raison des déclarations et prises de position de
Gamal Abdel Nasser sur le panarabisme.
Concernant le Vietnam, si sa situation complexe, à
cette époque, demanderait une étude approfondie, je peux
toutefois signaler que le nord (Vietminh ou République
Démocratique du Vietnam fondée par Ho Chi Minh en 1945 à
Hanoï) est soutenu par l'URSS et la RPC, et, que le sud est soutenu par la
France puis les États-unis ; le territoire que nous connaissons
actuellement était séparé en deux entités au 17e
parallèle.
Cette troisième partie du monde s'inspirant de la
résolution onusienne de 1952142 va condamner la colonisation,
l'impérialisme occidental, l'apartheid en Afrique du Sud, la politique
d'Israël vis-à-vis de la Palestine, la politique française
en Afrique Subsaharienne et au Maghreb, et, le non-alignement par rapport aux
deux puissances d'alors (autonomie et neutralité vis-à-vis des
États-unis et de l'URSS). L'URSS ou Union des Républiques
Socialistes Soviétiques formée de l'Arménie,
l'Azerbaïdjan, la Biélorussie, l'Estonie, la Géorgie, le
Kazakhstan, le Kirghizstan, la Lettonie, la Lituanie, la Moldavie,
l'Ouzbékistan, la Russie, le Tadjikistan, le Turkménistan et
l'Ukraine, soit, quinze républiques socialistes soviétiques.
Elle affirme l'urgence du développement
économique de ces pays, exige la stabilisation des prix des
matières premières et la création d'un fonds
spécial des Nations Unies pour le développement ainsi que la
réorientation des ressources de la Banque Mondiale. Le but étant
également, et c'est logique, de renforcer les liens entre les peuples
représentés.
Telles sont les principales volontés politiques
ressortant de la conférence, la principale revendication restant la
lutte pour l'indépendance des pays colonisés et notamment en
Afrique. Cependant, les solutions pacifiques et la recherche de
négociations sont privilégiées afin de restituer la
liberté aux peuples et États sous domination
étrangère, souvent française ou anglaise. Le fait est que
la plupart des pays asiatiques sont en 1955 indépendants contrairement
aux États d'Afrique, c'est pourquoi la conférence se
déroule en Asie et non en Afrique.
Parmi les principaux représentants, l'Indien Nehru,
l'Égyptien Nasser, l'Indonésien Sukarno et le Chinois Zhou Enlai
font partie des dirigeants les plus écoutés et applaudis. Leur
influence dépassant largement leur patrie, la preuve en est avec le
panarabisme neutre de Nasser qui influera
142 Résolution adoptée sur les rapports de la
Troisième Commission - 637 (VII). Droit des peuples et des nations
à disposer d'eux- mêmes - 403ème séance
plénière, le 16 décembre 1952.
l'ensemble des pays musulmans, du Maroc à
l'Indonésie. Ces délégations présentes sur
l'île de Java représentent la moitié de la population
mondiale mais seulement huit pour cent de la richesse globale. Elles sont unies
par plusieurs facteurs (passé colonial, problèmes de
développement, problèmes politiques et culturels) les amenant
à se regrouper, afin de lutter plus efficacement dans l'ordre mondial
trouble de cette époque. Car la menace pesante et permanente du conflit
larvé entre occidentaux regroupés dans l'Organisation du
Traité de l'Atlantique Nord (OTAN) et soviétiques signataires du
Pacte de Varsovie (alliance militaire du 14 mai 1955 entre la majorité
des États du bloc communiste) amène les pays non-engagés
(ou force interétatique), dans cette course à l'armement
nucléaire, à se prononcer en faveur de la paix mondiale.
L'OTAN est une organisation politico-militaire regroupant
l'Allemagne, la Belgique, la Bulgarie, le Canada, le Danemark, l'Espagne,
l'Estonie, les États-unis, la France, la Grèce, la Hongrie,
l'Islande, l'Italie, la Lettonie, la Lituanie, le Luxembourg, la
Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, le Portugal, la République
Tchèque, la Roumanie, le Royaume-Uni, la Slovaquie, la Slovénie
et la Turquie. Crée le 4 avril 1949 à Washington, il a pour
objectif de maintenir la puissance soviétique dans ses frontières
d'alors (cf URSS et Pacte de Varsovie) et de répondre collectivement
dans le cas d'une attaque russe, dans n'importe quel état signataire
(article 5).
Le Pacte de Varsovie regroupe lui l'URSS, l'Albanie, la
Bulgarie, la Roumanie, la RDA (République Démocratique Allemande
ou Allemagne de l'est), la Hongrie, la Pologne et la Tchécoslovaquie.
Pour conclure ce rappel, la Chine est invitée en tant qu'observateur et
la Yougoslavie dirigée par le charismatique Tito, n'intègrera pas
le Pacte, préférant garder son indépendance politique
vis-à-vis de Moscou.
« Nous sommes unis par la haine du colonialisme, sous
quelque forme qu'il apparaisse ; nous sommes unis par la haine du racisme et
par la détermination commune de préserver et de stabiliser la
paix dans le monde », dit à cette occasion l'Indonésien
Sukarno, qui, lors du discours inaugural, déclara tout de go :
« Que naissent une nouvelle Asie et une nouvelle Afrique ». C'est
d'ailleurs le même ton employé par le président de la
conférence, le premier ministre Indonésien Sastroamidjojo, pour
la cérémonie de clôture : « Aujourd'hui, nous savons
tous que nous avions besoin de tolérance. Nous devons vivre ensemble
dans la paix comme des voisins amicaux. C'est la seule vraie fondation de la
prospérité de l'humanité. J'espère que nous
continueront à avancer sur la voie que nous avons choisie ensemble, et
espère que la Conférence de Bandung deviendra le phare qui
guidera l'avenir de l'Asie et de l'Afrique »143.
La conférence fut divisée en trois commissions,
une commission politique, une commission traitant de la coopération
économique entre les 29 participants et une commission pour la
coopération culturelle. Au cours des débats, trois tendances
principales sortirent, se sont
143 Les citations sont empruntées sur le site
http://french.cri.cn
dégagées : une tendance pro-occidentale avec
notamment la Turquie et le Pakistan ; une tendance pro soviétique (Chine
et République Démocratique du Vietnam) et une troisième,
n'adhérant à aucune des deux évoquées et ne
s'alignant en aucun cas sur la politique tant occidentale que soviétique
; elle est représentée par l'Inde et l'Égypte qui
condamnent la logique des blocs. Si des tensions et désaccords sont
apparus, il n'en reste pas moins que des accords ont été conclus.
D'ailleurs, si consensus il n'y avait eu, la légitimité des pays
non-alignés aurait été difficilement tenable, les
principaux états se devaient de céder sur certains points telle
la demande d'aide financière des organisations internationales dont
l'ONU pour financer et garantir la paix ou pour soutenir le
développement économique de la zone Asie et Afrique.
De facto, la résolution finale de la conférence
de Bandung peut se résumer en dix points, eux-mêmes fondés
sur cinq principes fondamentaux. Ces principes, pourtant inspirés par
Nehru144, ressemblent à ceux appliqués par la Chine en
Afrique de nos jours : principes de non-agression, de respect mutuel des
souverainetés, de non-ingérence dans les affaires
intérieures, de réciprocité des avantages dans les
contrats et principe de coexistence pacifique.
Pour résumer cette résolution, je
décrirai ce communiqué comme vigoureusement empreint de
neutralisme (car trop indien) et malheureusement trop peu impliqué
à décrire et proposer une ligne commune face aux deux grandes
puissances. De plus, la division opposant les non-alignés, les
pro-occidentaux et pays communistes ne peut qu'affaiblir ce groupe, cette
coalition d'États sur la scène internationale. D'ailleurs si je
respecte par principe cette résolution, il n'en reste pas moins que je
n'aperçois aucune volonté de contrecarrer les plans capitalistes
d'un côté comme les plans impérialistes staliniens de
l'autre. Enfin, que les liens entre Asie, Moyen-Orient et Afrique se
développent est une excellente manière de faire converger les
forces, idées et moyens envers le développement des trois
régions. Mais, compte tenu de cette division idéologique, les
dirigeants et participants de l'époque n'ont fait qu'exacerber la
fracture : l'Inde et l'Égypte, en imposant leur neutralité ont
briser la possibilité d'une troisième force capable de se
positionner comme interlocuteur viable, ont élargi le fossé entre
pays pro-occidentaux et pays sous influence soviétique et ont
réduit la voix des pays indépendants à deux hommes : les
deux voix présentes à la conférence, Nehru et Nasser (puis
Tito en Yougoslavie). Si aucun effet direct n'a suivi cette rencontre
politique, elle a néanmoins rencontré un certain succès
auprès de nombreux États.
L'esprit de Bandung est né et le mouvement des
non-alignés s'est crée une base assez solide pour perdurer
jusqu'à la chute de l'URSS en 1991. L'aspect le plus intéressant
est la mobilisation internationale en faveur du processus de
décolonisation engendrée par cette conférence, qui
regroupa la moitié de la population mondiale, 29 États et trente
mouvements de libération
144 Cinq principes ou Pancha Sula en sanskrit, sont
définis par l'Inde : respect mutuel de l'intégrité
territoriale et de la souveraineté, abstention de tout acte offensif,
non-intervention dans les affaires intérieures d'un autre pays,
égalité des droits et entraide mutuelle, coexistence
pacifique.
nationale (parmi ces mouvements, le néo-Destour
tunisien, l'Istiqlal marocain ou encore le Front de Libération
National algérien).
Une dernière parenthèse est à
présenter : la conférence ayant crée cette utopie d'un
tiers monde politique, pacifique, n'a pas jetée réellement les
bases de ce nouvel ordre mondial. Déjà dans les années
1920, après le premier conflit mondial, le président
étasunien Woodrow Wilson présentait les quatorze points devant
servir au règlement de la paix dont le droit à
l'autodétermination des peuples.
Des connexions entre États asiatiques et africains se
sont donc établies lors de cette conférence. Si la Chine ne peut
s'affirmer comme plateforme géopolitique indiscutable à cette
date, elle fait d'ores et déjà figure de puissance alternative
aux côtés de l'Inde, du Pakistan et de l'Égypte. Car de
relations commerciales avant 1949 et 1955, la Chine noue à
présent des relations diplomatiques avec les États africains
venus faire entendre leurs arguments à Bandung, le commerce s'efface peu
à peu pour laisser la place à la dimension diplomatique et
idéologique. Le Petit Livre rouge de Mao devient au fil des
années une bible pour certains dirigeants du continent noir.
Si l'époque coloniale à correspondu à un
certain affaiblissement de la Chine sur la scène internationale, les
indépendances et l'arrivée au pouvoir de Mao Tsé-toung
à Beijing en 1949145 correspond au renouveau chinois,
s'attelant à dénoncer à haute voie les colonisateurs
européens, à réfuter le modèle capitaliste
américain et s'autoproclamer leader et grand défenseur des
peuples opprimés. De plus, la théorie maoïste des «
trois mondes » (selon laquelle le monde bipolaire durant la guerre froide
doit intégrer un troisième monde, celui des États non
signataires de l'OTAN ou du Pacte de Varsovie) appliquée avec
zèle par la diplomatie chinoise n'est pas sans effet sur les territoires
dits du tiers monde, et notamment en Afrique Subsaharienne où l'on
recherche également une place dans ce monde divisé, bipolaire.
Pourtant, la politique extérieure chinoise est unilatérale en
Afrique comme ailleurs : ses propres intérêts prévalent sur
les besoins des États africains.
Si peu d'États africains (l'Éthiopie,
l'Égypte indépendante le 28 février 1922, la Libye le 24
décembre 1951, le Ghana et le Libéria indépendant depuis
1847) sont représentés sur l'île de Java du fait de leur
statut de colonie, bon nombre d'entre eux observent avec intérêt
les débats et résolutions de la conférence. En effet, un
an plus tard, le Soudan (1er janvier 1956), le Maroc (le 2 mars) et
la Tunisie (le 20 mars) accèdent à leurs indépendances,
suivis du Ghana en 1957 et de la Guinée en 1958. L'Afrique, devenant
indépendante au fil des années, va accroître ses
contacts
145 Mao Zedong proclame le 1er octobre 1949 du
balcon de la Cité interdite (Pékin ou Beijing) l'avènement
de la République Populaire de Chine (RPC). Dirigeant le Parti Communiste
Chinois (PCC), il oblige Tchang Kaï-Check et le gouvernement du Guomindang
(parti nationaliste au pouvoir de 1928 à 1949) à s'exiler sur
l'île de Taiwan suite à la défaite contre les troupes de
l'Armée Populaire (Longue Marche).
avec le « pays-continent » qu'est la Chine
(carte K page 131). Et ce d'autant plus qu'elle se sépare
progressivement de l'étreinte des métropoles impérialistes
européennes. D'une vision centrée sur le Nord (Europe) et l'Ouest
(États-unis), l'Afrique va regarder vers l'Est, et vers tout pays
susceptible de lui fournir une aide substantielle dans cette époque
décisive.
Seulement, si l'Asie et notamment la patrie de Mao
s'intéressent aux peuples Noirs, Taiwan s'empressera également
à nouer de solides relations diplomatiques avec l'Afrique (dons et
financements), même s'il faut attendre les années 1990 pour que
l'île soit en mesure de concurrencer Beijing. Du reste, au terme de la
conférence de Bandung, le premier ministre chinois Zhou Enlai, en
répondant à la polémique provoquée par certains
protagonistes mécontents de la (trop) bonne tournure de cette rencontre,
dit, pour répondre à la pression américaine
vis-à-vis de Taiwan : « Le peuple chinois et le peuple
américain sont amis. Le peuple chinois n'a pas l'intention de se battre
contre les États-unis. Le gouvernement chinois est prêt à
engager des négociations avec le gouvernement américain afin de
voir comment la tension en Extrême-Orient peut être apaisée,
notamment dans la région de Taiwan ».
Cette phrase exprime à elle seule la manière de
pratiquer la politique dans ce pays millénaire, où Confucius et
sa philosophie sont intervenus il y a plus de 2500 ans, c'est-à-dire de
ne jamais brusquer qui que ce soit, afin de le convertir à ses
volontés. La Chine n'apprécie guère les confrontations
frontales. Une autre citation de monsieur Zhou aidera à bien comprendre
le point de vue chinois (sur la politique extérieure et les relations
internationales) : c'est le principe de « recherche[r] des points communs
tout en laissant de côté les divergences».
La conférence de Bandung fut le premier
évènement international à mettre en exergue la possible
complicité et solidarité entre une région asiatique et le
continent africain à majorité colonisé. C'est sur les
bases de ce rendez-vous historique - que certains auteurs qualifient de
séisme politique tellement il a ouvert la voie à un nouveau
système politique international (principes de solidarité entre
États pauvres et colonisés, de rejet des grandes puissances et de
leur mode de fonctionnement idéologique, politique et économique)
- que la Chine s'est forgée son image qui perdurera jusqu'aux
années 1990, de pays en développement par excellence. Luttant
pour le droit à la souveraineté nationale comme décrit par
l'ONU (droit des peuples et des nations à disposer d'eux-mêmes),
image d'alternative au système binaire de l'époque et surtout,
icône pour les États toujours administrés par les
puissances européennes, la Chine « rouge » devient
incontournable.
Suivirent d'autres rencontres internationales : la
conférence de Belgrade de septembre 1961 développe la notion du
« Mouvement des non-alignés ».
Elle est intercalée entre Bandung et la
conférence de solidarité des peuples afro-asiatiques (à
Moshi en Tanzanie en février 1963), puis celle de La Havane en 1966.
Elle ne fera que consolider la volonté des pays participants à
s'engager sur une troisième voie et réaffirmer leurs
différences et antagonismes avec l'URSS et les États-unis. Par
contre, un dirigeant fera date, celui de la République
fédérale socialiste de Yougoslavie, soit, Josip Broz Tito ou plus
communément appelé le maréchal Tito, qui en défiant
le totalitariste Joseph Staline, montrera la voix aux États
européens certes, mais également aux États
représentés en offrant une dimension planétaire au
mouvement.
Durant cette période le Sénégal est donc
un des nombreux partenaires de la Chine. Pourtant, à la surprise de
cette dernière, Abou Diouf rompt de facto les relations en reconnaissant
l'île de Taiwan en 1996. Raisons économiques plus que politiques,
Taipeh va apporter durant neuf années une manne relativement importante
à l'État sénégalais. Pour les raisons
déjà évoquées, A. Wade mettra fin à cette
erreur diplomatique en 2005. Après le choix tchadien, il ne reste donc
plus que cinq partenaires africains à Taiwan. Si actuellement
l'île n'est présente dans la presse qu'à l'occasion de
rares circonstances (phrases hostiles prononcées par les deux parties,
passage de la flamme olympique sur l'île dans le cadre des jeux
olympiques de Beijing en 2008...), ce ne fut pas le cas ces quarante
dernières années. Les « deux Chines » se livraient
alors à une compétition diplomatique et économique,
c'était la course à l'Afrique.