Depuis son indépendance en 1960, le
Sénégal est un des États africains les plus ambitieux. Son
influence dépasse ses frontières. Le charisme de L. S .Senghor
permit au Sénégal de développer une diplomatie
restée très active. Aujourd'hui, le Sénégal est
toujours dynamique, pour preuve la participation de A. Wade à la
création du NEPAD en 2000 et 2001, le rétablissement des
relations sino-sénégalaises (RPC), l'organisation du premier
sommet Afrique-Amérique du Sud. L'État et ses ressources humaines
sont, par le facteur historique, ouverts sur le monde, sur la politique
internationale.
Il serait légitime de voir figurer un État
africain au sein du Conseil de sécurité de l'ONU : c'est le
dernier continent (avec l'Océanie) qui ne dispose pas de
représentant. Compte tenu de sa stabilité politique,
économique et sociale, le Sénégal est à mon sens un
de ceux qui seraient le plus à même de représenter
l'Afrique subsaharienne (avec l'Afrique du Sud).
L'État de la teranga est également
très actif à l'échelle continentale.
Le Sénégal fut un des membres fondateurs, le 25
mai 1963 de l'OUA (Organisation de l'unité africaine). Échec
représentatif de la difficulté africaine à s'unir, il sera
en partie attribué à L. S .Senghor, partisan d'une Afrique des
États en non fédérale. Utile dans le processus de
décolonisation, elle ne sera jamais la grande organisation dont
rêvaient certains dirigeants et peuples (le Ghanéen Kwame Nkrumah
par exemple). Immobilisme, conflits de pouvoirs, non-intervention en Afrique du
Sud lors de l'apartheid (principe de non-ingérence), elle sera dissoute
pour être remplacée par l'U.A. (Union africaine) en 2002,
elle-même créée en 2000.
L'U.A. dont le Sénégal fait partie, s'est elle
dotée du droit d'ingérence (Togo en 2005).
Membre de la Communauté économique des
États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) dès sa création le
28 mai 1975, il participe également à l'Economic Community of
West African States Cease-fire Monitoring Group (ECOMOG). L'ECOMOG est un
contingent africain devant garantir les cessez-le-feu dans les pays membres de
la CEDEAO. Il intervint lors des guerres civiles du Libéria (contingent
de 1 500 militaires entre 1991 et 1993), de la Sierra Léone entre 1991
et 2002 (5 000 militaires lors des trois conflits), de Guinée-Bissau
(entre 1998 et 2000 environ) et de Côte d'Ivoire depuis 2002. Le
Sénégal participa à d'autres interventions, telles
l'opération Turquoise conduite par la France au Rwanda (250 militaires)
et en Gambie en 1981 lors de la tentative de coup d'État contre l'ancien
président gambien Daouda Diawara.
Comment ne pas parler du NEPAD (Nouveau partenariat pour le
développement de l'Afrique) ? Issu de la fusion de deux plans, le
Plan Oméga et le Millenium African Plan,
il fut instauré en grande fanfare par cinq chefs
d'États, dont Abdoulaye Wade en janvier 2001 lors du sommet
France-Afrique de Yaoundé (Cameroun). Là encore l'échec
est patent. Peu d'investissements, une bureaucratie empêchant tous
projets... Même un de ces principaux architectes, A. Wade semble
aujourd'hui s'y désintéressé.
Le véritable frein au développement de ce
continent est donc un problème de démocratisation. Les multiples
actions, projets, souvent avortés, ne seront productifs que dans un
continent où les conflits endogènes seront réglés,
un demi-siècle après les indépendances.
Ce rappel permet surtout de comprendre l'activisme politique
sénégalais. Certes, la majorité des États, à
l'échelle internationale, sont actifs ou désirent l'être
sur la scène mondiale, il en va de leur image, rayonnement ou de leur
intérêt. Mais en Afrique, des États comme la Somalie, la
Côte d'Ivoire par exemple, se replient sur leur passé, sur leurs
antagonismes intérieurs. Ce n'est pas le cas du
Sénégal.
Au niveau économique, le Sénégal s'est
doté d'un cadre institutionnel et juridique : la SCA ou Stratégie
de croissance accélérée. Ayant pour objectif de
créer une croissance stable et pérenne afin de lutter contre la
pauvreté. Cette stratégie doit à l'échelle locale
(Sénégal) appuyer les efforts mis en place par l'ONU : les
objectifs du millénaire pour le développement. Les huit objectifs
que l'on peut retrouver sur le site Internet140 sont les mêmes
que le Sénégal doit atteindre. L'APIX est un organe
compétent en la matière.
Le rétablissement des relations
sino-sénégalaises, prend part, en quelque sorte, à ces
défis. Misant sur une coopération stable, riche et là
aussi pérenne, l'État africain se donne les moyens d'un tel
développement social et économique.
Au regard du volontarisme politique, à toutes les
échelles (sous-régionale avec le Mali, la Mauritanie, la Gambie
et les Guinées : Guinée-Bissau et Guinée « Conakry
» ; régionale en Afrique subsaharienne ; et internationale à
l'ONU), le Sénégal a les moyens d'une telle relation avec la RPC.
Cette dernière disposant de capacités autres mais compatibles,
souhaite faire de l'Afrique un de ses principal partenaire politique et
économique (les sommets Chine-Afrique, le sommet de la BAD à
Shanghai). Enfin, l'augmentation des relations diplomatiques avec les
États africains depuis la conférence de Bandung atteste de cette
volonté chinoise de défendre et coopérer avec ces
derniers.
140
http://www.un.org/french/millenniumgoals/