Le territoire sénégalais se situe à
l'extrémité occidentale du continent africain, entre 1 2°8
et 16°41 de latitude Nord et 1 1°21 et 17°32 de longitude Ouest.
Ngor-Almadies (quartier de Dakar) est le lieu le plus occidental de l'Afrique.
Bordé à l'Ouest par l'océan Atlantique sur 500 à
600 km , faisant une frontière naturelle, les États limitrophes
sont, du Sud au Nord, la Guinée-Bissau, la Guinée, le Mali et la
Mauritanie. La Gambie se trouve enclavée dans la partie Sud du
Sénégal, en bordure du fleuve Gambie et profite d'une ouverture
sur l'océan. Au Nord, le fleuve Sénégal trace la
frontière avec la Mauritanie, et, son principal affluent, le
Falémé, celle du Mali. La superficie du Sénégal est
de 197 000 km2.
Quelles sont les premières impressions d'un
observateur visualisant un planisphère ? Le Sénégal n'est
pas un État enclavé. Son accès à l'océan
Atlantique interpelle également. Il se situe au carrefour de quatre
zones géostratégiques : l'Amérique du Sud,
l'Amérique du Nord, l'Europe de l'Ouest et l'Afrique subsaharienne.
Véritable ouverture sur l'intérieur du continent, sur l'Afrique
de l'Ouest, il concentre tous les avantages géographiques à
l'échelle internationale. À une échelle plus grande, la
presqu'île du Cap-Vert, naturelle péninsule, dispose de la baie de
Hann, érodée et invitant à l'implantation d'un port,
suffisamment à l'abri des courants marins et du vent.
Géographiquement admirablement positionné, bien
protégé par la rade naturelle, ouvert jour et nuit, le port
autonome de Dakar représente un des principaux enjeux de
développement pour la région ouest-africaine. Mesurant dix
kilomètres de quais et 177 hectares de plan d'eau, il dispose d'un port
de pêche de dix hectares, du plus grand chantier naval de l'Afrique de
l'Ouest et est relié
au réseau routier national et international, ainsi
qu'à la ligne ferroviaire Dakar-Bamako (et à proximité de
l'aéroport international L. S. Senghor). Son activité est en
constante augmentation : pour l'année 1998, les embarquements et
dépôts représentaient 6 438 000 tonnes de marchandises, en
2005, 9 905 000 tonnes soit, une augmentation d'environ 54% en valeur
relative.
Le gouvernement sénégalais, sous l'action
d'Abdoulaye Wade, à crée la vision stratégique Port 2010,
entrant dans le cadre des grands chantiers, des grands travaux. A une
échelle plus petite, le port entre dans le corridor
Dakar-Bamako-Ouagadougou-Niamey. Volonté de développer Dakar, de
l'inscrire dans une dynamique donc. Si les résultats tendent à
rester discrets, les possibilités sont importantes. Le
Sénégal se trouve à neuf jours de navigation des
États-unis (contre 21 pour l'Afrique Subsaharienne) et proche de l'Union
Européenne. Pourtant, le prix du fret à destination des USA reste
plus élevé que celui de l'ensemble de l'Afrique Subsaharienne
(4000 à 3500 dollars US). Des efforts importants doivent être mis
en place afin de remédier à ces carences. Lorsqu'on observe un
globe terrestre on s'aperçoit que le Sénégal est un des
pays le mieux placé en Afrique, pour relever les multiples défis
du développement. Le Sénégal et les États
sahéliens, doivent créer la ligne Dakar-Djibouti que les
colonisateurs français n'ont jamais pu concevoir (à l'identique
des britanniques voulant relier Le Cap au Caire).
Également, le triangle New York-Dakar-la Manche serait
une perspective louable et séduisante, si toutefois les échanges,
entre ces trois destinations régionales, s'amplifiaient. Pour cela, le
Sénégal doit agir en collaboration avec ses voisins
limitrophes.
La géostratégie c'est aussi l'aspect militaire.
La présence de la base militaire française n'est pas anodine et
est avec les 4200 fonctionnaires basés en Côte d'Ivoire pour une
raison autre (conflit larvé), la seule présence militaire
françaises en Afrique de l'Ouest francophone, le «
pré-carré » géopolitique français.
Il est entendu que la République ne se situe sur le
corridor pétrolier qui pourrait être représenté par
une banane, un arc, du Nigéria au Kazakhstan.
Alors, le Sénégal est il un territoire
géostratégique ? Oui assurément, et il le sera d'autant
plus dans les prochaines décennies, dans une Afrique de l'Ouest stable,
politiquement et économiquement. Mais l'est il pour la Chine ? Il est
certain que sa géographie est appréciable, mais la Chine mise,
à en croire par ses investissements, indifféremment sur tel ou
tel État. Aucune stratégie géographique, politique, ne
semble être à l'origine des implantations chinoises. Seules les
ressources pétrolifères semblent intervenir.