Directement analyser ce sous-sol serait une erreur
géographique. Je vais donc succinctement décrire la couverture
végétale de ce territoire ainsi que la climatologie.
Le Sénégal est une plaine, dont l'altitude
maximale est le mont Assirik (498 m) situé dans le Fouta Djalon, dans la
région de Tambacounda (Sud-Est du pays). Le réseau hydrographique
peu développé donne au facteur climatique une grande importance
à la répartition zonale des domaines. Cette répartition
est d'ailleurs progressive, suivant les pluies du Nord et du Sud.
Généralement, le paysage est boisé, composé
d'arbustes épineux en région sèche, arboré en zone
soudanienne et constitué de forêts dans le domaine
subguinéen. Hormis les dix régions administratives (Saint- Louis,
Louga, Dakar, Thiès, Diourbel, Fatick, Kaolack, Ziguinchor, Kolda et
Tambacounda) et ses trente départements, le Sénégal
comprend quatre régions ou domaines dits naturels : la région
côtière du Nord (de Saint-Louis à la Gambie), la
région sahélienne, la région soudanaise, le domaine
subguinéen. De plus, des territoires que l'on peut qualifier d'azonaux
se trouvent dans la
vallée inondable du Sénégal (forêt
de gonakiés), au Cap-Vert, le long de la côte (dépressions)
et dans les estuaires du Saloum et de la Casamance (mangroves à
palétuviers).
La région côtière est sableuse,
érodée par les vents d'Ouest.
Le domaine sahélien est sec par définition, la
végétation pauvre (acacias), le sol, composé de
graminées annuelles est calcaire, à tendance karstique sur les
faibles plateaux.
Le domaine soudanien est celui de la savane forestière
à herbacée. L'agriculture y est intensive, au contraire du sahel.
C'est un territoire d'élevage (ethnie peul) et de chasse.
Enfin, le domaine subguinéen, en basse Casamance, est
peuplé de forêts denses en îlots, dont le palmier à
huile. Par l'anthropisation, cette forêt devient une palmeraie. La
riziculture y est pratiquée, seul territoire à pouvoir en
bénéficier avec Madagascar et quelques zones montagnardes
africaines.
La caractéristique principale des territoires
sahéliens est l'alternance de saisons, c'est-à-dire une saison
sèche de novembre à juin environ et une saison humide, de pluies,
de juillet à octobre : c'est un climat tropical à saisons
alternées. La biosphère est indissociable de la partie
géologique.
L'annexe IIq, page 159, représente les
ressources minières du territoire sénégalais. C'est un
territoire pauvre, comparé à d'autres pays africains
(Nigéria, Soudan et Angola). Le phosphate et le fer sont
exploités par les Indiens.
Et le pétrole ? Le pétrole est de loin la
ressource la plus importée par la Chine. Plus de 800 000 barils par jour
d'origine angolaise (un tiers du pétrole exporté), soudanaise
(les trois quarts) ou nigériane. Second consommateur derrière les
États-unis, le pays asiatique (environ 7 millions de barils quotidiens)
doit pourvoir en énergie fossile son développement
effréné. Le Sénégal n'exporte pas encore,
l'étude du sous-sol est en cours, soit, la phase de prospection. Sur
l'annexe IIIr, page 160, la première carte relativise le potentiel
sénégalais. La seconde permet de localiser les blocs,
c'est-à-dire, les territoires potentiellement
pétrolifères. Un bloc désigne une zone libre, un permis,
une zone où une entreprise prospecte (sous contrat donc). Il y a selon
Petrosen environ 142 puits actuels. Sans rentrer dans les détails, le
bloc de Louga et celui du Sénégal Est sont prometteurs. La
Mauritanie exporte par l'intermédiaire de la China National
Petroleum Company (CNPC). Les gisements se trouvent à la
frontière : il existe donc un potentiel important, mais, le manque de
données (sur ces blocs) empêchent toute supposition. Une
certitude, la zone AGC (Agence de gestion et de coopération) et plus
précisément dome flore contient du pétrole mais
lourd, donc difficile à extraire donc peu rentable.
Une dernière indication, 60 000 m3 de gaz sont extraits
chaque jour près de la ville de Thiès, par la SENELEC
(Société nationale d'électricité du
Sénégal.).
Le Sénégal est en résumé un
territoire pauvre en ressources naturelles. S'il possède certaines
ressources intéressantes (phosphates et pétrole), elles ne seront
pas suffisantes pour apporter une manne conséquente, à l'exemple
de l'Angola qui se permet grâce au pétrole d'obtenir une
croissance supérieure à 20 % en 2006. Limites et
possibilités du sous-sol sénégalais, ce pays fait figure
d'exception dans les relations sino-africaines. C'est un cas à part,
avec toutefois des perspectives intéressantes (pétrole et fer).
Si les prédictions des experts de la Petrosen s'avéraient
exactes, le fleuve Sénégal deviendrait un enjeu
considérable. Également, les enjeux et possibles conflits
territoriaux au Sud (gisements offshores, avec la Gambie la
Guinée-Bissau et la Guinée) seront à surveiller.