I.3.a Une discipline nouvelle
La « Responsabilité Sociale d'Entreprise »
(RSE) est un terme de plus en plus usité de nos jours. Il est l'objet
d'un intérêt croissant depuis la fin des années 1980.
L'entreprise doit désormais assumer des responsabilités sociales
et écologiques en plus de ses engagements économiques et
juridiques. En d'autres termes, elle doit agir avec son entourage dans une
perspective de développement durable. Un grand nombre d'entreprises ont
pu apporter la preuve que l'éthique n'était pas une
réflexion trop naïve pour le business mais, au contraire, que sa
légitimité et son efficacité économique sont tout
à fait justifiées. Par ailleurs, les préoccupations du
personnel en ce qui concerne les avancées de la technologie, parfois
perçues comme facteurs susceptibles d'étouffer davantage leurs
droits et leurs marges de manoeuvre, ont intensifié l'engagement des
managers à promouvoir une « éthique des affaires ».
L'exigence croissante des consommateurs ainsi que la tension que créent
la concurrence et la diversification des produits et des choix ont
également contribué à l'expansion de ce nouveau champ
éthique.
Le mot « éthique » vient du grec
ethos, qui signifie moeurs. L'éthique est la toile de fond des
règles de conduite et des relations professionnelles que se fixe chaque
entreprise. Elle se concrétise souvent par une charte éthique
formalisée : c'est l'éthique spécifique de
l'entreprise concernée, qui a désormais une identité
propre. En revanche, l'éthique de l'entreprise est à distinguer
du concept de l'éthique dans les entreprises au sens large. La
question éthique ne se pose donc pas uniquement aux décideurs,
mais également à tous les membres d'une entreprise.
L'éthique doit alors, un peu caricaturalement et à travers
l'interaction des collaborateurs, être transmise de haut en bas, de bas
en haut, de gauche à droite et de droite à gauche. Elle se
distingue de la déontologie, plus succincte, qui consiste en un ensemble
de règles concernant une seule profession bien précise.
C'est surtout dans la mesure où les membres d'une
entreprise sont les plus libres, où ils disposent d'une large marge de
manoeuvre et de créativité et où les choix de contraintes
sont multiples, que la question éthique s'impose. Le principal enjeu de
l'éthique est de trouver la stratégie convenable pour concilier
au mieux les différents intérêts des parties prenantes,
intérêts qui, par définition, ne peuvent être
entièrement satisfaits simultanément.
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