SECTION II : Les suggestions
Dans cette partie nous essayerons en fonction de notre perception
et analyse des problèmes énumérés, proposer des
approches de solutions.
I - Les approches de solutions aux problèmes
techniques.
1 - Sensibilisation des membres sur l'existence des
DAT.
La souscription à un produit n'est faite par un
membre potentiel que lorsqu'il connaît ce produit ainsi que tous les
avantages qui y sont afférents. Il faut pour cela vulgariser
auprès des membres l'existence des DAT.
Pour ce faire une sensibilisation organisée au niveau
des mutuelles doit être initiée pour informer tous les membres
possédant déjà un compte ou non sur existence des comptes
de dépôt à terme et sur ses avantages. Aussi une
sensibilisation sur son existence et ses avantages s'imposent t'elle sur les
zones de collecte. Le problème de méfiance par rapport à
ce produit peut être résolu par l'officialisation de IDH-Micro
finance auprès du trésor public.
2- Etendre le champ d'utilisation de la
Domiciliation de salaire.
L'extension du champ d'utilisation de la domiciliation de
salaire sera possible par la possession des comptes par IDH-Microfinance dans
certaines banques ciblées de la place. Pour expliciter la
procédure, prenons l'exemple d'un employé X de TOGO TELECOM qui
perçoit son salaire à la BTD et désire le faire
plutôt à IDH Micro finance. La condition primordiale serait que
IDH Micro finance par le biais de la faîtière ait un compte
à la BTD. L'employé X notifie à son employeur Y son
désire de ne plus toucher son salaire à la BTD, mais plutôt
à IDH Micro finance. Lorsqu'il y a consensus entre X et Y ,
l'employeur Y donne l'ordre à la BTD qu'au lieu de virer le salaire de X
sur son compte à la BTD, il faut plutôt le virer sur le compte de
IDH Micro finance. Ce dernier après constatation de l'augmentation de
son compte à la BTD au nom de X, crédite aussi le compte de X
dans ses livres et ceci à chaque fin de mois. A partir de ce moment X
peut avoir son traitement au guichet d'une mutuelle de IDH-Micro finance.
Convaincu des avantages notamment des services financiers adaptés, X
peut donc tout en parlant de ses avantages parvenir à faire
adhérer plusieurs de ses collègues.
La possession d'un compte par IDH-Micro finance dans certaines
banques de la place, surtout celles qui reçoivent la majorité des
employés du secteur public est très importante. En effet
plusieurs contacts avec des membres nous ont permis de noter que nombreux sont
des employés du secteur public qui veulent épargner à
IDH-Micro finance à partir de leur salaire mensuel mais ne le peuvent
pas par manque de rigueur à leur niveau. Se confiant à nous, ils
estiment qu'ils ne peuvent le faire que si la possibilité de donner un
ordre de prélèvement automatique leur est offerte. Ainsi, ils
donnent l'ordre à leur banque de prélever chaque fin de mois une
partie de leur salaire qu'elle positionne sur le compte de IDH-Micro finance en
guise d'épargne, ce qui leur évite de faire un déplacement
eux même chaque fois.
Notons qu'avant l'application de cette proposition, une
étude commerciale doit être faite pour connaître plus les
populations cibles et faire une sensibilisation de porte en porte dans les
services publics.
Pour venir à bout du problème de méfiance
et consolider les adhésions au produit Domiciliation de Salaire, IDH
Micro finance peut s'officialiser auprès du trésor public. Comme
cela elle peut bénéficier de payement direct des salariés
des agents de l'Etat.
L'échéance des crédits domiciliation de
salaire doit être revue à la hausse. Il peut être
fixé à 24 voire 36 mois pour répondre aux besoins des
salariés du secteur privé et public.
3 - La prise en compte des problèmes
liés au produit Tontine.
L'efficacité du produit Tontine suppose la
résolution des problèmes que nous avons
énumérés plus haut. Pour se faire, la motivation des
agents commerciaux est le premier problème sur lequel doit se pencher
les autorités de l'institution. Des séances périodiques
d'éducation au cours desquelles on doit faire comprendre aux agents
commerciaux que les mutuelles sont leur propriété et non celle de
leur supérieur comme ils le pensent. Moralement il faut qu'ils se
sentent associés à la gestion des mutuelles (surtout sur le plan
financier). Cela leur permettra de se sentir utiles et associés
à la gestion des mutuelles. Une telle pratique pourrait être
source de motivation et aider à faire comprendre qu'étant au
début des activités, le chiffre d'affaire critique (seuil de
rentabilité) n'est pas encore atteint pour qu'on pense au
bénéfice et donc à l'augmentation des salaires. Ils
comprendront ainsi que seul par leur propre travail, le seuil de
rentabilité sera atteint et les bénéfices permettront dans
une certaine mesure à penser à une augmentation de salaire. Il
faut pour cela les initier à tout moment, à partir très
tôt sur le terrain afin de commencer par la prospection et finir par la
collecte. Cela engendra l'augmentation des membres et par conséquent une
grande exploitation pouvant générer des bénéfices
conséquents.
Pour ce qui est de leur fonction, une définition claire
de leur mission doit être effective et être rappelée
à tout moment afin qu'ils connaissent leur rôle et leur importance
pour les mutuelles. On doit leur rappeler qu'ils doivent couvrir leur zone tous
les jours avant la clôture de leur activité sur le terrain.
S'agissant de l'ignorance des objectifs de leur mutuelle, les
gérants doivent aider les agents commerciaux à connaître
ces objectifs. Ceci leur permettra de savoir la conduite professionnelle
à adopter individuellement pour promouvoir le développement de
leur mutuelle. Il faut donc une définition claire de ces objectifs et
que des réunions hebdomadaires se tiennent pour son évaluation et
son rappel.
Le problème de la maîtrise des produits est
très important. A cet effet, les séances de recyclage doivent
être régulièrement organisées pour former et
informer sur les évolutions et modifications des caractéristiques
des produits. Ceci permettra d'éviter que les membres ne soient surpris
à leur contact avec les mutuelles.
Le problème du contrôle sur le terrain reste
aussi très important. Pour en venir à bout, des contrôleurs
doivent être repartis sur les zones respectives pour vérifier les
travaux sur le terrain, savoir si tous les membres sont visités sur le
terrain et vérifier l'effectivité de leur cotisation.
4 - Le renforcement du système de
contrôle
Pour éviter les malversations des collecteurs, et les
erreurs des gérants ainsi que des caissiers il importe de mettre sur
pied une équipe de contrôle interne. Cette équipe se
chargera de contrôler tous mouvements des comptes des membres tous les
jours et de vérifier toutes les écritures comptables
passées à la caisse comme au niveau du gérant. Cela
permettra d'attirer l'attention de ces derniers sur d'éventuelles
erreurs et les fonctionnements anormaux des comptes.
Quant aux contrôles sur le terrain, les
contrôleurs doivent aller sur le terrain avec les collecteurs pour suivre
le déroulement des travaux de collecte et prendre les informations
auprès des sociétaires de tontines. Ainsi suite aux constats ils
feront des recommandations dont le respect par les collecteurs, sera signe de
satisfaction des membres. Des contrôles à l'insu des collecteurs
doivent aussi être organisés pour voir si les zones
d'activités sont régulièrement couvertes. On peut
connaître ainsi l'heure d'arrivée et de départ des
collecteurs et la durée de travail effectuée dans la zone.
Les contrôleurs doivent disposer d'un cahier renseignant
sur la liste des noms de tous les membres, leur mise journalière et leur
cotisation. Ceci permettra d'effectuer des contrôles systématiques
spontanément pour surprendre les collecteurs malveillants.
5 - Le respect du délai d'étude des
dossiers de crédit.
La lenteur dans l'étude des dossiers à notre
avis serait due à l'unicité du comité de crédit. Il
faut revoir la composition du comité de crédit dans le sens de sa
redynamisation. A ce sujet, si le comité de crédit doit
être unique, il faut qu'il soit composé de plusieurs
compartiments. Cela fera que l'étude des dossiers de crédit
s'effectuera à plusieurs niveaux et chaque compartiment aura une partie
spécifique à étudier ponctuellement sur le dossier. Cela
rendra le travail plus rapide en vue de répondre aux normes de
délais d'octroie de crédit pour répondre ainsi aux
attentes des membres.
6 - La prise en compte du
problème d'arrêt d'octroie de crédit.
Les raisons évoquées généralement
pour soutenir ce problème sont l'existence de plusieurs crédits
en souffrance et de l'atteinte du niveau de crédit autorisé aux
mutuelles. Ces raisons évoquées ne sont à notre avis que
de faux problèmes. Car si nous analysons les statistiques, les
crédits en souffrance déclarés et consignés dans
les documents de CAS-IMEC, s'élèvent à 782180 francs CFA
sur un total de 104.388.040 francs CFA soit 0.84% de crédit en
souffrance au 31/09/2005 ; ceci est négligeable et montre la
qualité du portefeuille de crédit du réseau de IDH Micro
finance. Car la norme admise réglementairement dans ce secteur est de
5% du volume total des crédits.
A la même date l'encours de dépôt total
s'élève à 326.356.826 francs CFA et le total de
crédit octroyé s'élève à 104.388.040 francs
CFA soit 32% environ. Ce qui suppose que les dépôts financent
largement les crédits. Toutes ces analyses supposent qu'il y a un
problème de mauvaise affectation des ressources. Les ressources
collectées doivent être bien affectées aux emplois surtout
aux emplois d'exploitation. En outre, jusqu'aujourd'hui, IDH-Micro finance
n'est qu'une structure naissante, elle n'a pas encore atteint son chiffre
d'affaire critique pour qu'on pense pas pense que les dépôts des
membres doivent financer totalement les crédits. Il faut donc
qu'IDH-Micro finance se lance dans la recherche de ressources stables capables
de financer les emplois à court, moyen et long terme. Pour se faire
l'intervention sur le marché bancaire voire sur le marché
financier sera opportune. Cependant elle doit être bien
étudiée et bien menée.
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