Chapitre III
Problèmes et suggestions relatifs à la
mobilisation de l'Epargne a la micro -finance i. d.h.
La mobilisation de l'épargne par les IMF en
dépit de toutes les mesures prises, est toujours confrontée
à plusieurs problèmes. Pour ce faire il faut que ces
problèmes ou risques soient cernés pour assurer la
pérennité des actions des institutions de micro finance au Togo.
L'objectif de ce troisième chapitre au delà de La mise en exergue
des problèmes techniques liés à la mobilisation de
l'épargne et des problèmes de gestion administratifs des
structures, réside aussi dans la proposition des suggestions.
SECTION I : Les problèmes liés
à la mobilisation de l'épargne.
I - Les problèmes d'ordre technique
En matière de mobilisation de l'épargne, la
concurrence se fait rude, surtout avec les multiples possibilités de
placement des ressources qu'offre le monde bancaire, le marché financier
et la délocalisation des affaires. L'heure est à la mise en
place des stratégies de fidélisation des clients de même
que la rigueur dans les structures de gestion administrative.
A IDH-Micro finance, bien que beaucoup d'efforts sont faits
en la matière, il existe des problèmes liés
essentiellement à la conception des produits, la motivation des
agents de même que l'efficacité de l'action managériale.
1 - Les difficultés liées au compte de
DAT.
La mobilisation de l'épargne passe par les produits
d'épargne que sont les comptes que IDH-Micro finance propose à
ses membres. Parmi ces produits nous citons aussi les dépôts
à terme. Ce type d'épargne est un bon produit pour les mutuelles,
et doit être encouragé car elle permet à la mutuelle de
disposer de ressources plus ou moins stables pour son exploitation. Cependant
le problème capital dont il souffre est qu'il demeure moins connu par
les membres. Ajouter à ce problème il y a aussi celui de la
faiblesse de la propension à épargner et de la méfiance
des populations vis-à-vis des IMF.
2 - Difficultés liées à la
domiciliation de salaire.
La domiciliation de salaire est aussi un produit très
important qui peut permettre à la IDH Micro finance de mobilisée
une part très importante de l'épargne. Cependant, le produit
n'est pas encore accepté par la population pour plusieurs
problèmes techniques.
En effet, pour l'instant, IDH-Micro finance ne dispose pas de
compte dans certaines banques, du moins les banques qui couvres la
majorité des employés du secteur public. Or, plusieurs
salariés de grandes sociétés et du secteur public qui
perçoivent leur salaire dans les banques émettent le
désire de le faire à IDH-Micro finance, mais ne le peuvent pas
pour cause de :
- Refus de l'employeur d'avoir un compte à IDH-Micro
finance
- Désir non émis par l'ensemble des
employés
- l'absence de compte de la Micro finance IDH dans les banques
où ces sociétés ont domicilié les salaires de leurs
employés.
Le problème qui se pose ici est celui de l'absence de
compte de IDH -Micro finance dans certaines banques de la place. Certains
problèmes comme la non officialisation du produit et la méfiance
des populations cibles aux IMF ne sont pas aussi du reste.
En effet ce produit offre des possibilités de
crédit. Cependant l'échéance de remboursement retenue pour
ce type de crédits est généralement de 12 mois. Or les
employés du secteur public et privés optant pour ce produit
désirent des crédits dont la durée de remboursement
s'étale sur 36 mois compte tenu de la faiblesse de leur revenu. Une
telle durée de remboursement devait leur offrir la possibilité
d'avoir des crédits d'un montant consistant.
3 - Les difficultés relatives au produit
tontine.
L'analyse des éléments conceptuels et techniques
à la base de la création du produit tontine nous a montré
qu'il s'agit d'un outil efficace de mobilisation de l'épargne.
Malgré son importance la tontine est confrontée à beaucoup
de problèmes dans l'institution. Au rang de ces problèmes, nous
pouvons énumérer :
La maîtrise partielle du produit Tontine
par les agents commerciaux : les agents commerciaux ne
maîtrisent pas parfaitement le produit Tontine. Ainsi, ils
présentent le produit de manière erronée aux
adhérents tout en faisant éloge de ses avantages sans pour autant
prendre le temps de leur dire exactement les délais et les
règlements y afférents. C'est ainsi que les adhérents sont
frustrés lorsqu'ils se déplacent eux même vers les
mutuelles. Déçus, ils décident de partir et font une vaste
campagne défavorable
Ignorance des objectifs et philosophies
coopératives de leur mutuelle : ce qui ne leur permet
pas de savoir la conduite professionnelle et technique à adopter
individuellement pour la promotion et le
développement de leur mutuelle
La non motivation des agents commerciaux et la
méconnaissance de leur rôle:
démotivés, ces derniers ne font plus aucun effort de prospection
pour la vente de ce produit et n'agrandissent donc plus leur zone
d'activité. Aussi faut - il ajouter que les zones déjà
acquises sont parfois partiellement couvertes avant la clôture de la
journée.
Absence d'une véritable direction de
contrôle interne : les agents commerciaux conscients
de cette situation disposent d'une large gamme de manoeuvres malveillants leur
permettant de confondre la collecte à leur poche. Ils ne respectent pas
aussi les heures de service sur les zones.
4 - La défaillance du système de
contrôle
Nous avons pu noter, au début, l'absence de commissions
de contrôle tant interne qu'externe. Si le système de
contrôle interne existait, il ne serait que fictif et ne jouait pas
pleinement son rôle. Si une commission de contrôle interne de
fait, s'est vite constituée et a fait preuve de son importance dans la
vie de l'institution, il n'a vu le jour que tardivement et suite aux
malversations financières des agents commerciaux. L'absence de ces
systèmes ne faisait qu'encourager la répétition des
mêmes erreurs. Les agents commerciaux faute d'être
contrôlés, agissent à leur guise, ce qui ne sécurise
pas les dépôts des membres. Il va de même pour certains
gérants qui à cause du manque de contrôle interne,
détournent les avoirs des membres.
5 - Lenteur dans le processus d'octroie de
crédit.
Nos contacts commerciaux avec les membres nous ont permis de
savoir que le premier objectif visé en s'adhérent à une
mutuelle, est le crédit. Ce qui suppose que s'ils trouvent satisfaction
à ce besoin, ils seront fidélisés et leur
dépôt sera destiné à la mutuelle. Ce qui va
accroître l'épargne mobilisée par cette mutuelle.
Cependant. Il est noté une lenteur dans l'étude des dossiers de
crédit. L'étude des dossiers de crédit prend assez de
temps que les deux semaines fixées réglementairement. L'attente
et la lourdeur de la procédure d'octroi de crédit
découragent les épargnants, membres qui finissent par renoncer au
crédit, car soit l'opportunité d'affaire anticipée est
déjà passée, ou soit ils ne trouvent pas satisfaction
à leur besoin.
6 - Le problème d'arrêt des
crédits
Les crédits constituent certaines réponses aux
besoins des membres. Ils restent l'élément motivant la
constitution de l'épargne en amont. Cependant lors de notre stage nous
avons pu constater l'arrêt du programme d'octroie de crédit sur
une période relativement longue. Il est vrai que certaines mesures de
gestions telles le respect des ratios prudencielles peut être à la
base de cette situation, mais la période doit être
étudiée en tenant compte du type de population avec laquelle on
est en relation.
Les problèmes sus mentionnés proviennent pour
la plus part des insuffisances liés à l'organisation de
l'institution elle-même et qui ne sont pas de nature à contribuer
efficacement au développement de la mobilisation de l'épargne.
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