1.1.2 Naissance des modèles alternatifs
C'est le modèle global dominant de développement
qui est remis en cause (Favreau, 2002) à la suite des Programmes
d'ajustement structurels. Il se prend beaucoup d'initiatives
en mode d'économie sociale. Ces modèles de développement
multiples qui se réfèrent à un modèle de
solidarité internationale, c'est-à-dire la justice sociale, le
développement socioéconomique ainsi que les relations de type
partenarial, seraient plus adaptés et porteurs de sens pour les
populations (Favreau, Larose, Fall, 2004). Par contre, Defourny et Develtere
(1999) insistent beaucoup sur l'aspect de la culture et sur son rôle dans
l'émergence des initiatives d'économie sociale. Selon eux, la
culture locale de chaque région est rassembleuse et donne du sens et
c'est cette solidarité et cette prise en charge du groupe par
lui-même qui peuvent favoriser l'épanouissement
des sociétés. Cette culture porteuse d'identité et riche
en valeur peut préserver les sociétés des influences de la
mondialisation, car certains pays du Sud subissent des pressions qui les
poussent à s'intégrer dans des marchés régionaux ou
« globaux ». Cette intégration, même si elle
offre plusieurs avantages comporte aussi des risques et dans certains cas, peut
constituer un frein au développement local (Defourny, 1999, p.259).
La majorité des travaux menés sur la
question et les nouveaux courants marginaux sur le développement
traitent du caractère pluridimensionnel des modèles de
développement. Cette pluridimensionnalité combine
l'économique, le social et l'environnemental. Favreau et
Fréchette aborderont le développement dans ce sens :
Le développement est aujourd'hui moins
considéré comme le fait d'un jeu de cause à effet entre
différents facteurs. Il est plutôt
conçu comme une mobilisation économique, sociale et culturelle de
toutes les potentialités d'un pays (ou d'une région ou d'une
communauté locale) autour d'un certain nombre d'objectifs
d'amélioration des conditions de vie des populations. Et comme
toute mobilisation, il y a des progrès et des reculs, des points forts
et des faiblesses, des conflits et des coopérations
insoupçonnées (2002, p.31).
Aujourd'hui, le développement des pays du Sud est
abordé dans toutes ses dimensions avec les nouveaux modèles de
développement. Ces derniers sont pluriels et
adaptés, et ils recherchent de nouvelles solutions afin de favoriser le
développement qui se fait désormais à partir des
localités et par ses acteurs. Pourtant, la montée du
néolibéralisme et la mondialisation colorent, plus encore
aujourd'hui, la coopération internationale, car les modèles
pluriels qui émergent des localités ne sont pas le fait du
modèle dominant, mais plutôt le fait de l'insatisfaction qu'il
engendre et des contradictions qu'il génère.
|