1.2.1.
L'Epargne thésaurisée
A cause de systèmes de mobilisation non
existants, ou suite à des opérations qui ont miné la
confiance des épargnants, ou encore poussés par la force
coutumière, les paysans thésaurisent leurs épargnes soit
en espèces que l'on cache, soit en matières précieuses.
1.2.2. L'épargne
familiale
Il s'agit non plus de l'épargne individuelle d'une
petite famille, mais de celle d'une grande famille (famille étendue),
d'un lignage, ou d'une association d'immigrants, de ressortissants. Cette
épargne est très importante au Zimbabwe et dans toute l'Afrique
de l'Ouest surtout au Mali.
1.2.3. L'épargne
tontinière
C'est un premier type d'épargne informelle sous la
forme africaine généralisée autour de l'appellation
«tontine». On la trouve sous d'autres noms comme ROSCA
(Rotating Savings and Credit Association) au Zimbabwe ou Pare au Tchad. Le
fait que cette épargne soit informelle n'enlève en rien la
rigueur de ses règles (cycles, tours, montants, procédures)
qu'elle draine.
1.2.4. L'épargne
collectivisée
C'est une seconde modalité informelle mais qui se
donne une formalisation plus avancée que la tontine. C'est la
formule du «club d'épargne». Il a comme rôle
de collecter les épargnes des membres pour qu'elles servent en premier
lieu et presque exclusivement à des crédits non individuels:
scolarité, semence et engrais. C'est le stade
pré-coopératif qui emprunte au système coopératif
ses règles de participation et de décision mais ne se donne pas
ses structurations de deuxième degré.
1.2.5. L'épargne
coopérativisée
C'est le domaine des crédits mutuels circulant dans
des organismes dénommés sous différents sigles: Banque
Populaire (inspiration Raiffeisen) au Rwanda, Caisses Populaires (inspiration
Desjardins / Québec) au Burkina Faso, au Cameroun, au Zaïre (RDC).
Elles cherchent à mobiliser les épargnes
thésaurisées ou tontinisées et viennent parfois couronner
l'effort des clubs d'épargne en offrant des mécanismes de
représentation, de négociations, de crédits
individuels.
1.2.6. L'épargne
communalisée
C'est le système des caisses urbaines
d'épargne, propriété de l'instance administrative de la
commune, mairie, etc. On s'approche ici du système bancaire par la
non-propriété des épargnants mais on s'en éloigne
par la forme de gestion et la clientèle touchée.
1.2.7. L'épargne
bancaire
Le système bancaire formel s'ouvre peu aux groupes
cibles à cause des petits montants d'épargne disponibles qui ne
rencontrent pas les conditions du système et à cause de
l'analphabétisme qui complique les relations d'affaires.
Finalement, il existe de l'épargne même dans
les couches les plus pauvres de la population. Aucune famille ne peut se
permettre de ne prévoir aucune sécurité pour l'avenir, et
pour cette raison elle doit tant bien que mal faire partie dans l'une de ces
catégories ci-haut mentionnées.
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