Les instruments sous-tendant les CDO dans ce cas, sont des
prêts bancaires, des titres obligataires privés ou
d'émetteurs souverains des pays émergents et, dans le
cadre des opérations synthétiques, des
dérivés de crédit. Au cours des dernières
années, cet éventail s'est élargi à d'autres
produits structurés (CDO d'ABS, CDO de CDO).
S'il s'agit de prêts bancaires, il est question de CLO
(Collateralised loan obligations), à savoir les titres adossés
à des prêts aux entreprises par les organismes de crédit,
et s'il s'agit de titres obligataires corporatives, on parle de CBO
(Collateralised Bond Obligations). Enfin, si le CDO est de forme
synthétique et s'appuie sur des dérivés de crédit,
c'est un CSO (Collateralised Synthetic Obligation).
En outre, le type d'actifs sous-jacents peut s'étendre
à des produits structurés, le CDO consistant alors à
titriser des produits issus de montages de titrisation préexistants (CDO
d'ABS). Ces derniers peuvent être le résultat de titrisations de
créances hypothécaires ou commerciales, de prêts à
la consommation ou d'encours de cartes de crédit. Enfin, des tranches de
CDO peuvent être titrisées dans le cadre de CDO de CDO (ou
CDO2). Particulièrement complexes, ces produits ne s'en sont
pas moins développés rapidement au cours des deux
dernières années.
Si le spectre des sous-jacents est en théorie
très large, les structures du montage et le mode de transfert de risques
retenus détermine largement la nature des actifs utilisés. En
effet, certains sous-jacents (obligations notées « investment grade
», par exemple) n'offrent pas toujours assez de rendement, pour
sous-tendre des CDO de flux. En revanche, l'utilisation de structures
partiellement financées permet d'abaisser le coût de la ressource
du véhicule émetteur et donc de loger à son actif des
instruments moins rémunérateurs.
Dans l'ensemble, les banques ont de nombreux avantages à
avoir recours aux
CDO :
En émettant un CDO de bilan, elles ont un objectif
règlementaire, par exemple le transfert de crédits dans un but de
libération de fonds propres, respectant ainsi les accords de Bâle
II, et le fameux ratio CooKe qui font que le ROE (Return On Equity) d'une
créance classique n'est pas élevé.
En émettant un CDO d'arbitrage, elles cherchent à
faire de la marge (maximiser l'écart entre les emplois et le coût
du funding),
Réduire leur concentration de risques de crédit en
les transférant à des investisseurs qui veulent bien les porter
en échange de rendements attractifs,
Rendre accessible aux investisseurs des actifs peu liquides.
Le recours à l'ingénierie financière
pour optimiser les structures financières des établissements de
crédits et la mise en place continuelle de produits nouveaux et mieux
adaptés à la fois aux besoins des émetteurs et des
investisseurs, ont constitué le cadre de développement du
marché de la titrisation. En outre, une opération de titrisation
met en jeu toute une série d'acteurs. Ce qui explique qu'à
première vue, elle apparaît comme complexe et entraîne des
coûts relativement élevés.