IV.6 Questions à propos de la transparence
Beaucoup de commentateurs affirment que l'opacité des
dérivés liés aux crédits hypothécaires a
aggravé la crise des prêts hypothécaires à risque.
Les couches de dérivés s'empilant les unes sur les autres,
même les spécialistes n'ont pas pu pleinement mesurer le risque
induit par les produits structurés qu'ils avaient achetés.
Concocter des dérivés toujours plus complexes fait partie du
travail quotidien des ingénieurs financiers.
Ainsi, si les instances de réglementation entendent
encourager une simplicité et une transparence dans la conception des
titres financiers, elles vont devoir aller à l'encontre de la tendance
à l'oeuvre. L'un des moyens de faire face à ces courants
financiers consisterait à appliquer des exigences de fonds propres plus
strictes aux dérivés complexes. Cela supposerait de revenir
à quelque chose ressemblant à Bâle I, aux termes duquel les
comptables plaçaient différentes catégories de titres dans
différentes tranches de risque. Les banques, par la suite, ajustaient
leurs besoins de fonds propres en conséquence. Malheureusement, une
telle démarche contredirait une caractéristique clé de
Bâle II (les autorités de contrôle et les banques doivent
tenir compte de la corrélation des rendements sur différentes
catégories d'actifs lors de l'évaluation des risques).
Autre stratégie : les banques centrales pourraient
annoncer qu'elles sont prêtes à accepter des instruments
relativement simples et transparents à titre de garanties. Il
deviendrait alors moins intéressant de détenir des titres
relativement complexes. Le problème est que cette mesure pourrait, en
fin de compte, entrer en conflit avec la
31
http://fr.biz.yahoo.com/30052008/202/agences-de-notation-les-gendarmes-boursiers-adoptent-un-code-de.html
mission de stabilité financière des
autorités, restreignant la capacité de ces dernières
à agir comme fournisseur de liquidité pour les marchés qui
en ont le plus besoin.
|