II/ LA CAPACITE DES POPULATIONS A GERER LES
ACTIVITES
Après la présentation, l'analyse des actions du
P.G.I.E.S et la présentation des différentes O.C.B existantes
dans la zone, il est maintenant possible de déterminer si les
populations sont capables ou non de bien mener les activités. Il faut
rappeler aussi que ce sont les populations organisées, à travers
les O.C.B, qui doivent diriger les activités. Le P.G.I.E.S servira
seulement de structure d'encadrement. Il va donc mener, dans les trois (3)
années, toutes les six (6) orientations stratégiques en assurant
la formation des populations, l'aménagement et l'équipement de la
zone. Il revient ensuite aux populations d'assurer la continuité des
activités initiées par le P.G.I.E.S, à travers les
différentes formations reçues, après le départ du
projet. Dans chaque sous thème il s'agira de déterminer, la
compétence et la capacité des populations en ce qui concerne le
suivi des activités. Nous déterminons, à chaque fois, s'il
y a lieu ou non de les renforcer pour qu'elles soient à la hauteur. Nous
nous baserons sur les activités qui vont être continuées
par les populations.
2.1 L'augmentation de la biodiversité et la
gestion
des ressources naturelles
Les populations qui ont suivi des formations
différentes en matières d'augmentation de la biodiversité
doivent être capables de bien mener ces activités après le
projet. C'est à travers des O.C.B comme les G.I.E et G.P.F que des
agents des structures comme le F.E.M leurs avaient fait des formations en
technique de reboisement, de création et de gestion des
pépinières. Mais il y a lieu de les appuyer pour qu'elles
puissent disposer de semis et des sacs en plastique pour les opérations
de réalisations des pépinières. Pour les techniques de
reboisement, il n'est pas nécessaire de les renforcer car ce sont les
populations qui, à chaque fois pratiquaient ces opérations au
niveau de la R.S.F.G. et dans leurs T.V.
Concernant les activités de gestion des ressources
naturelles, les populations ne sont pas capables de les gérer elles
seules. Par exemple les techniques d'inventaire de la faune nécessitent
des appareils pour pouvoir visualiser, à distance, les animaux afin de
ne pas les effrayer. C'est aussi valable pour les techniques de défense
et de restauration des sols qui demandent divers aménagements et de
matériels pour leur réalisation et pérennisation. Les
populations doivent donc être assistées, de manière
constante, tant du point de vue financier que matériel.
2.2 L'extraction du
sel
Les populations peuvent assurer la continuité des
activités liées à l'extraction du sel. Cette
activité était jadis pratiquait dans la zone au niveau de la
réserve. Elles maîtrisent les techniques d'autant plus ;
qu'elles ont encore fait les formations nécessaires dans ce domaine. Les
ventes vont procurer des bénéfices et ces derniers serviront pour
l'achat d'équipements comme les sacs, les pèles, les brouettes et
l'iode pour mieux fiabiliser leurs produits.
2.3 La gestion des nouvelles zones de pêche
et des équipements de transformation et conservation des produits
halieutiques
Les nouvelles zones de pêche constituées par les
bassins piscicoles sont difficiles à conserver par les populations. Ces
aménagements nécessitent des moyens financiers pour l'entretien,
le renouvellement des eaux, l'introduction de petites espèces ou des
oeufs et l'alimentation des poissons. Les populations ne pourront pas, à
chaque fois que nécessaire renouveler les eaux pour éviter leur
pourrissement. Les espèces introduites doivent aussi être
nourries avec une alimentation spéciale. Ceci nécessite des
moyens financiers importants et du temps pour leur réalisation.
Les équipements installés par le P.G.I.E.S, pour
la conservation et la transformation des produits de la pêche, doivent
être gérés par les acteurs de ce secteur. Il s'agit
d'assurer une bonne conservation au frais des surplus pour pouvoir les vendre
ultérieurement. Les populations, d'après la formation
reçue, doivent être capables de le faire. La gestion de ces
équipements ne nécessite pas des techniques extraordinaires et
les revenus tirés de la vente doivent servir, en partie, pour la
réparation éventuelle des machines en panne.
Les équipements de transformation du poisson en produit
séché fumé sont composés de fumoirs et
d'étals essentiellement. Cela ne nécessite pas des moyens pour
l'entretien. Les acteurs sont donc capables d'organiser ce secteur.
2-4 La politique
de préservation et de gestion des conflits
La préservation des conflits est très difficile
mais peut être assurée par les populations. La zone
étant correctement divisée en zone de pâture et de culture,
il ne reste plus, pour les acteurs concernés, que chacun se limite
dans sa partie. Sauf que contenir des animaux dans un espace restreint est
un peu difficile, mais cela ne peut pas engendrer de conflits majeurs. Mais au
cas où il y'aurait des conflits, les différentes techniques de
communication, de concertation et de négociation pourront leur servir de
moyen pour tempérer la situation.
2.5 Les structures de gestion des centrales d'achat
d'intrants
agricoles et du campement
touristique
Les populations de la zone sont habituées à
gérer, à acheter des semences dans la coopération
agricole de Ndiakher. C'est une coopérative qui date des
indépendances et assure, à chaque fois, les distributions de
semences. Gérer une structure de ce genre ne posera pas de
problème d'autant plus que les populations assurent la gestion de
beaucoup de secteurs du commerce dans la zone. Une fois les gérants
désignés et les intrants disponibles, il ne reste plus
qu'à conduire les opérations de vente et établir les
finances une fois la période de commercialisation close.
En ce qui concerne la gestion du campement touristique, les
éco gardes doivent être en mesure de la conduire. Au niveau de la
R.S.F.G, ce sont les éco gardes qui conduisent les touristes et autres
visiteurs à l'intérieur pour leur montrer les animaux. Ce sont
également eux qui gèrent les finances que procurent les visites
et la buvette installée à l'intérieur de la
réserve. Les comptes sont bien établis et il n'y a pas de
problèmes liés à la gestion. Il s'agit tout simplement
d'organiser les éco gardes qui vont assurer la gestion en G.I.E.
La dynamique organisationnelle et les activités qui
doivent être menées pendant et après le P.G.I.E.S, nous ont
permis de dégager les capacités des populations à les
gérer. Dans certains cas les populations sont bien capables, et en toute
aisance dés fois , d'assurer la continuité des activités,
dans d'autres cas, par contre, elles ne seront pas à la hauteur car les
activités nécessitent des moyens financiers et matériels
énormes qu'elles ne pourront pas fournir . Dans tous les cas, le
P.G.I.E.S doit assurer de la bonne organisation des populations et
désigner clairement les O.C.B qui seront chargées de la gestion
des activités.
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