III/ L'ANALYSE DES ACTIVITES A MENER
DANS LES T.V
Les contraintes soulevées dans les T.V sont nombreuses
et diversifiées. Elles contribuent au freinage des activités
économiques, donc à la diminution des revenus des populations.
L'analyse des actions, à mener dans les T.V, nous permettra de voir si
les contraintes peuvent être solutionnées par le P.G.I.E.S. Ces
actions sont groupées en cinq (5) thèmes appelés
orientations stratégiques.
Les populations des T.V sont très
défavorisées en matières de formation. La plupart d'entre
elles ne connaissent pas les lois qui régissent leurs terroirs. C'est
pourquoi l'initiative du P.G.I.E.S de les doter en formation constitue une
aubaine pour elles. La formation sur la législation foncière va
leur permettre de comprendre les voies et cheminements pour se procurer des
terres. La maîtrise des textes de la décentralisation apportera
une meilleure compréhension des pouvoirs de leurs dirigeants locaux
à qui l'Etat a délégué, depuis 1996 neuf (9)
domaines de compétence auxquels appartiennent les domaines, l'habitat,
la santé, les sports, loisirs... Par la même voie la loi sur le
domaine national va leur faire comprendre que leurs terroirs appartiennent au
grand domaine de l'Etat qu'est le domaine national
La formation axée sur la conception de petits projets
de développement aura comme effet principal, la familiarisation des
populations aux structures bancaires et d'encadrement que sont les banques, les
projets et les O.N.G. Ainsi elles pourront monter leurs propres micros projets
de développement et demander des financements auprès des
bailleurs de fonds (banques, mutuelles de crédits, Projets
F.N.P.J...).
Les modules de formation en N.T.I.C diminueront leur
analphabétisme avec la familiarisation avec l'outil informatique. Enfin
la teinture et la couture vont être de nouvelles activités
génératrices de revenus pour les femmes.
Les actions concernant l'augmentation des espèces
ligneuses, qui ne sont pas assez diversifiées et affectées par
une diminution du nombre, vont entraîner le repeuplement de la zone. Le
reboisement d'espèces à usage multiple va, non seulement,
augmenter les espèces mais aussi les diversifier. L'introduction
d'espèces nouvelles comme l'anacardier constitue un exemple car les
fruits ainsi que les noix de cet arbre peuvent être
commercialisés. Les espèces ligneuses locales de la zone vont
aussi être reboisées. Ces espèces sont dominées par
la famille Acacia (radiana, millofera, senegal...). Le
couvert végétal va donc être reconstitué à
travers ces activités d'augmentation de la biodiversité. Les
actions de gestion de la biodiversité vont être assurées
par les pépinières qui constituent les lieux d'approvisionnement
du reboisement. Les formations de gestion des ressources naturelles vont
permettre une bonne compréhension de leur utilité. Ainsi les
populations peuvent, désormais assurer l'encadrement et le suivi des
ressources naturelles.
Au niveau de la pêche, les contraintes soulevées
sont au nombre de quatre (4). D'abord le manque d'équipements
adéquats constitue un facteur bloquant pour la pêche. Les acteurs
utilisent de petites pirogues, parfois motorisées, avec des filets.
Beaucoup de pêcheurs se sont convertis, dans d'autres secteurs
d'activités, à cause du manque d'équipements. L'initiative
du P.G.I.E.S, de faciliter leur équipement, va contribuer à la
redynamisation de ce secteur qui souffre aussi de l'absence de marchés
et de partenaires commerciaux.
L'appui à la commercialisation des produits de
pêche va aider les pêcheurs à mieux écouler leur
production. La zone ne disposant pas de marchés, les acteurs de la
pêche ne savaient vraiment pas où vendre leurs productions. En
plus la difficulté d'accès des villages, les plus dynamiques en
matière de pêche, (Dieule Mbame, Doune Baba Dièye)
empêchent les acheteurs, d'y accéder. Le P.G.I.E.S qui
prévoit de leur trouver des marchés et des partenaires
commerciaux va mettre fin à cette difficulté de
commercialisation.
Les T.V malgré leur dynamisme, en matière de
pêche, ne disposent d'aucune unité de conservation et de
transformation des produits halieutiques. La mise en place ces unités
permettra un stockage au frais ou une transformation en produits
séchés ou fumés des excès de production. Le
P.G.I.E.S. qui prévoit d'y implanter des unités de
transformation, de conservation et stockage des produits halieutiques
empêchera la décomposition de ces productions. Les excès
pourront ainsi être conservés ou transformés en produits
séchés ou fumés. La rareté ou la disparition de
certaines espèces de poissons dans la zone devrait être
résolue par les initiatives d'activités d'empoissonnement de
mares aménagées et par des activités de pisciculture.
L'aménagement des mares aménagées permettra aux
populations de disposer de nouvelles zones de pêche. De même la
pisciculture permettra la réintroduction des espèces
endémiques ou disparues.
L'aménagement de l'espace et l'amélioration des
ressources en eau vont redynamiser le maraîchage qui est l'une des
principales activités économiques des populations. La
salinisation a fortement affectée les cuvettes et une grande partie de
la nappe phréatique, alors que celles-ci servaient de lieux
d'approvisionnement en eau douce pour le maraîchage. Ce dernier souffre
de l'absence d'eau douce par endroit. L'aménagement de mares d'eau douce
peut contribuer à la résolution de ce problème. Cette
initiative du P.G.I.E.S apportera un souffle nouveau au maraîchage qui a
perdu beaucoup de terrains à cause de ce problème.
Concernant toujours les ressources en eau, le P.G.I.E.S compte
faciliter l'adduction en eau potable des villages. Celle-ci constitue
également un réel problème dans la mesure où c'est
seulement quatre (4) villages qui en disposent ; les autres s'alimentent
à travers les puits traditionnels qui tarissent très vite ou
contaminés par le sel. L'augmentation du débit du forage de
Ndiakher permettrait une adduction des villages qui lui sont environnants et
même la réserve.
Du point de vue de l'aménagement de l'espace par la
réalisation des pistes, le P.G.I.E.S va permettre l'accessibilité
des villages. La plupart des villages sont difficile d'accès ;
certains ne sont accessibles que par voie fluviale car se situant dans des
îlots de l'estuaire (Doune Baba Dièye et Keur Martin sont
localisés dans la Langue de Barbarie). La piste qui mène à
Mbambara et Dieule Mbame est impraticable du fait de son sectionnement par le
bras du fleuve Sénégal. Les populations y ont
érigées un petit pont mais ce dernier passe sous les eaux en
hautes marées et en hivernage. L'érection d'un bon pont fait
partie des solutions pour désenclaver ces villages. Le
désenclavement total de la zone va passer par la réfection des
grandes pistes qui mènent à Leybar, Ndiakher, Ngaye-Ngaye et la
construction de nouvelles pour Mbambara, Dieule Mbame et Toug peulh qui sont
complètement enclavés.
L'électrification des villages n'est pas totalement
assurée. Seuls trois villages disposent d'électricité
fournie par la SENELEC. La facilitation de l'extension du réseau
électrique, par le P.G.I.E.S, serait la bienvenue pour les populations
car nombre d'entre elles disposent d'appareils (téléviseurs,
réfrigérateurs) qui fonctionnent par électricité.
Mais c'est à cause du manque de celle-ci qu'elles utilisent le gaz ou
l'énergie solaire. En plus l'électricité allégerait
le travail des femmes avec l'installation de moulins à mil. Elle permet
aussi la mise en place de nouvelles A.G.R et le fonctionnement d'unités
de conservation du poisson et des légumes.
La mise en place d'unités de transformation du sel
constitue une nouvelle A.G.R car l'exploitation du sel était
délaissée par les populations. Le sel va donc être
exploité à travers les marais salants puis transformé par
ces unités. La zone va donc pouvoir produire du sel industriel qui
pourra être commercialisé à grande échelle dans
toute cette grande partie Nord du Sénégal qui n'en produit
presque pas (ces unités de production existent à Gandiole au Sud
de la zone). Son acheminement va être facilité par la
réfection des pistes de cette partie de la C.R zone d'intervention du
P.G.I.E.S.
Dans le domaine de l'équipement le P.G.I.E.S va
équiper la C.R. Ces équipements non encore définis vont
certainement tourner dans le sens d'alléger le travail des conseillers.
D'autre part, dans toute la zone, il y a qu'une seule coopérative
agricole chargée de la distribution des semences. Il n'existe pas
structures pour la répartition des produits phytosanitaires ou de
matériels agricoles. Le P.G.I.E.S va appuyer la mise en place d'une
centrale d'achat d'intrants agricoles. Ceci permettra aux paysans de disposer
de lieu d'achat de semences ainsi de matériels agricoles pour changer
les vétustes. Cette centrale d'achat se chargera également de la
vente des produits phytosanitaires dans le but d'éviter aux paysans les
difficultés qu'ils rencontraient pour l'acquisition de ces intrants.
Ainsi ils pourront se procurer de l'engrais chimique pour le renforcement de la
capacité de production de leurs terres. Quant aux produits
phytosanitaires ils serviront de moyens de lutte contre les insectes et autres
vers destructrices des cultures.
Outre ces actions liées aux équipements, le
P.G.I.E.S. va aussi faciliter la mise en place de mutuelles d'épargne et
de crédit et l'initiation de nouvelles A.G.R. Les mutuelles serviront de
lieux d'épargne pour les populations qui y pourront également
faire des prêts. Ces structures financières seront très
proche de leurs créditeurs et pourront avoir un oeil permanent sur leurs
activités. De ce fait les mutuelles connaîtront les organisations,
les plus dynamiques, à qui elles pourront faire des prêts.
L'initiation de nouvelles A.G.R va permettre aux populations de ne plus se fier
seulement à la nature car l'essentiel de leurs activités est
lié à cette dernière (agriculture, maraîchage,
pêche).
L'analyse des différentes actions, à mener au
niveau des trois parties de la zone, nous a permis de déterminer leur
pertinence face à certaines contraintes. Une bonne conduite des
opérations permettait de lever beaucoup de contraintes. Elle
transformerait également le milieu par les différents
aménagements, équipements et niveau technique des populations. Ce
sont les mêmes populations par les formations, qu'elles ont
reçues, et les différents aménagements et
équipements du P.G.I.E.S qui doivent être les acteurs du milieu.
Ce sont les populations organisées à travers des O.C.B dynamiques
ou pas qui vont assurer la continuité des activités.
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