II/ L'ANALYSE DES ACTIONS A MENER AU NIVEAU DE
LA R.N.C
Les actions prévues par le P .G.I .E .S
au niveau de la R.N.C sont classées en six orientations
stratégiques. Chacune renferme un ensemble d'actions qui servent comme
solutions aux contraintes des populations.
La formation des populations dans les techniques de
productions végétales, d'identification et de traitement des
pathologies végétales va leur permettre de mieux protéger
le couvert végétal. Ainsi elles pourront identifier les
pathologies qui affectent les arbres et les déciment. La
possibilité de les traiter qu'on leur a initié permettra, du
même coup, à la préservation du couvert
végétal. L'initiation aux techniques de commercialisation aura
comme effet d'appuyer les populations à mieux écouler leur
production. Ceci va se traduire par une bonne éducation aux techniques
de marketing. Ainsi elles vont comprendre la manière de présenter
leurs produits afin d'en tirer le maximum de profils.
Les populations vont aussi être formées au
technique d'élaboration de calendrier cultural qui va leur permettre de
s'occuper toute l'année à travers l'agriculture sous pluie et le
maraîchage. Elles pourront aussi connaître les moments propices aux
semis des différents types de production agricole.
Les formations en G.R.N concernent les techniques
d'élevage de faune, de la défense et de la restauration des sols
et aux métiers d'éco gardes, assureront une bonne protection des
animaux par les populations. La faune va donc pouvoir se reproduire et de
mieux s'épanouir dans la R.N.C. L'élevage de faune permettra aux
populations de pouvoir bénéficier de l'alimentation en viande de
gibier. L'inventaire permet de comprendre si la faune est en nombre suffisant
ou pas, de connaître les espèces et d'apporter des solutions en
cas de problèmes.
L'initiation aux techniques de défense et de
restauration des sols permet une bonne compréhension et gestion des
terres. Les contraintes soulevées par la salinisation de même que
l'ensablement des cuvettes peuvent trouver des solutions dans ces techniques.
Une bonne maîtrise de ces techniques de défense et de restauration
des sols va permettre, aux populations, de bien cerner et d'évacuer les
difficultés liées à leur exploitation.
La R.N.C a besoin de jeunes bien formés aux
métiers d'éco gardes pour qu'ils puissent guider les visiteurs,
s'atteler aux petits travaux (reboisements, pépinières,
interlocuteurs auprès des populations) et gérer le campement qui
y sera implanté. Les éco gardes doivent connaître bien le
milieu tant du point des ressources, potentialités et contraintes.
Les formations aux techniques de communication, d'organisation
paysanne, de concertation et de négociation, ainsi qu'aux techniques de
gestion et règlement des conflits permettront aux populations de mieux
s'outiller en matière d'organisation. Cela aussi facilitera leurs
discussions et négociations entre elles ou avec d'autres partenaires.
Ces formations permettront aussi de les empêcher à recourir
à la justice pour le règlement de mésententes ou de
conflits. Les conflits entre agriculteurs éleveurs qui ne cessent de
croître, dans la zone, peuvent trouver un dénouement heureux avec
ces formations. Les techniques de concertation et de négociation peuvent
leur permettre de délimiter, de commun accord, les zones de cultures et
de pâturage.
Les techniques de diagnostic participatif (M.A.R.P) quant
à elles permettront aux populations de glaner beaucoup d'informations
à travers des séances. Ces informations peuvent porter sur les
ressources naturelles, leur utilisation et niveau de dégradation, sur
les infrastructures, sur les équipements...
Les initiations aux techniques de gestion financière et
organisationnelle, de création et fonctionnement de G.I.E vont faciliter
les acteurs, de la R.N.C, de pouvoir monter des organisations et d'en
assurer une bonne gestion. D'autre part les techniques de fonctionnement et de
gestion financière assureront la longévité de ces
organisations.
En ce qui concerne les actions d'augmentation, de gestion de
la biodiversité et d'éducation environnementale elles permettront
la régénération des formations naturelles qui ont connu
une forte dégradation sous l'action combinée des coupes abusives,
de la sécheresse et de la salinisation. Les actions proposées
visent à renforcer le potentiel existant en vue de la satisfaction des
besoins des populations. Il s'agit du reboisement d'espèces à
usage multiple comme Acacia radiana, Acacia senegal,
Acacia mellifera... Des actions de restauration de la mangrove, qui
est très dégradée, seront menées à
l'intérieur de la R.N.C. Concarpus erectus, Avicennica
africana et Avicennia rhizophora vont être
multipliés pour le repeuplement de la mangrove.
Les actions liées à l'exploitation des produits
halieutiques visent à augmenter les ressources de la pêche. La
R.N.C a un certain nombre de cuvettes qui jouxtent celle de Gueumbeul. Un bon
calibrage des ouvrages hydrauliques, de la réserve, permettra un bon
empoissonnement de ces cuvettes. Les populations auront donc des zones de
pêche poissonneuses à l'intérieur de leur R.N.C. Le
P.G.I.E.S. qui prévoit d'aménager des mares, en vue
d'activités d'empoissonnement, augmentera les zones de pêche de la
R.N.C. Ceci renforcera le dynamisme de ce secteur. Les initiatives
d'activités de pisciculture dans des mares ou bassins piscicoles
individuels vont encourager les populations qui peuvent, désormais,
s'adonner davantage à la pêche.
L'installation d'ouvrages adaptés entre les cuvettes va
faciliter la maîtrise de l'écoulement des eaux. Les
périodes hautes eaux vont correspondre aux phases d'ouverture des
ouvrages et celles de fermeture aux périodes de basses eaux. Ceci peut
résoudre les problèmes d'inondation des terres car
l'écoulement sera artificialisé. Aussi l'aménagement de
marais salants va relancer l'extraction du sel qui était
délaissée, par les populations, du fait du mauvais
dimensionnement des ouvrages de la réserve qui ne laisse plus passer
assez d'eau en période sèche. La R.N.C va donc développer
une nouvelle A.G.R. Les mares d'eau douce quant à elles permettront le
développement des activités de maraîchage. Ces
activités vont être redynamisées à cause de l'eau
douce qui constituait son handicap.
Le développement des activités touristiques avec
l'installation d'un campement au bord de la mangrove va développer
l'écotourisme qui se limitait, jusqu'à présent, dans cette
zone à la R.S.F.G. La mangrove peut servir de lieu de découverte
pour les touristes. C'est une zone humide qui est fortement visitée au
niveau des Iles du Saloum. L'écotourisme constituera une nouvelle A.G.R
pour les populations qui seront chargées de la mener.
Le développement de nouvelles A.G.R comme l'aviculture
dans la R.N.C permettra une diversification des activités
pratiquées dans le milieu. L'agriculture, l'élevage, la
pêche et le maraîchage constituaient les principales
activités des populations. Ces activités vont être
renforcées par l'extraction du sel, car la R.N.C va être
dotée en unités de transformation du sel qui va alléger le
travail des acteurs.
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