1.2 Les contraintes
liées à la R.S.F.G
La mise en place de la R.S.F.G sur une surface de sept cent
vingt (720) hectares, dans la zone, a joué un rôle néfaste
dans la vie et les activités des populations. Non seulement sa
superficie est trop grande, mais elle englobe aussi leur principale de zone de
pêche ainsi que leurs terres d'agriculture et de pâture.
- La non accès à la cuvette de
Gueumbeul :
La pêche est l'une des principales activités
économiques des populations de la périphérie de Gueumbeul.
Jadis la cuvette de Gueumbeul, aujourd'hui protégée, était
la zone la plus fréquentée pour cette activité. Les
résultats de nos enquêtes nous ont révélé que
certains pêcheurs saisonniers de Guet-Ndar y séjournaient
périodiquement pour capturer des espèces comme le
Tilipia et le Raume. Les populations autochtones des villages
périphériques de la réserve, y organisaient une
cérémonie annuelle de pêche. Aujourd'hui que la cuvette
étant mise sous protection, toutes ces activités n'y sont plus
possibles, sauf si le conservateur l'autorise pour de courtes
périodes.
- La destruction des cultures par les
singes et les phacochères :
Même si les singes et les phacochères ne sont pas
en élevage dans la réserve, c'est à l'intérieur de
celle-ci qu'ils s'abritent après la destruction des cultures des
populations périphériques de la réserve. Les populations
se sont toujours plaintes auprès des conservateurs, qui ont eu à
se succéder dans la réserve, sans succès car les animaux
sont sauvages, autochtones et non en élevage dans la réserve. De
ce fait les gestionnaires de la réserve ne peuvent non plus les
chasser, vu l'étendue de la réserve ni les abattre à cause
du code forestier. La chasse et le braconnage sont passibles d'une amende et
même d'une peine de prison.
- L'exiguïté des terres de culture
et de pâture :
La R.S.F.G est érigée sur les terroirs des
villages de Ndiakher, Gueumbeug, Dieule Mbame et Diama Thiaguel. Cette zone
constitue, pour ces populations, des terres d'agriculture, de pâturage et
de maraîchage. Ce dernier se faisait sur le pourtour de la cuvette qui
leur servait de lieu pour l'arrosage. Maintenant que sept cent vingt hectares
sont retranchés de leurs terres, les populations souffrent beaucoup de
l'étroitesse de leurs terroirs. Cette situation a aggravé les
conflits entre agriculteurs et éleveurs pour la conquête de
terres. La divagation des animaux y est très difficile, même en
saison sèche où il n'y a pas beaucoup d'activités
agricoles. Aussi le mauvais état de la clôture de la
réserve, permet aux animaux domestiques des populations riveraines (les
petits ruminants principalement) d'y accéder facilement. Ce qui
constitue une « infraction » pour le
propriétaire qui est obligé de payer une amende de deux mille
(2.000) francs par tête de bétail capturé.
1.3 Les contraintes
liées à la sécheresse
Les déficits pluviométriques enregistrés
lors des dernières décennies ont contribué à
augmenter les contraintes de la zone. Sur trente (30) années
d'observations dix sept (17) sont déficitaires. Les totaux
enregistrés n'atteignent pas 250 mm/an et peuvent être même
inférieurs à 100 mm/an.
Ce déficit pluviométrique a des
conséquences sur l'agriculture, sur le couvert végétal et
sur les ressources en eau.
L'agriculture sous pluie souffre beaucoup de ce déficit
car les spéculations n'arrivent quasiment plus en maturité. Le
mil et l'arachide ont des rendements faibles ; alors que le maïs, qui
demande beaucoup d'eau, n'est plus cultivé dans la zone.
Une autre conséquence des déficits
pluviométriques est la baisse du niveau des nappes alimentées par
la pluie. Beaucoup de ces nappes tarissent dés le début de la
saison sèche et les populations sont obligées de recourir
à d'autres sources d'approvisionnement.
La sécheresse a aussi entraîné la
disparition de certaines espèces végétales, alors que
d'autres sont à l'état endémique : Tamarindus
indica, Combrumtum lutunozum...
Graphique 6
Source I. THIAM d'après des données de la
Météo Nationale
Une dernière conséquence de la
sécheresse est l'ensablement des cuvettes. Ce processus est dû
à la dégradation du couvert végétal qui fait que
les vents ravivent les dunes non encore totalement fixées et
déposent le sable dans les cuvettes. Les cuvettes les plus
menacées, par ce phénomène, sont celles de Gueumbeul et de
Ngaye-Ngaye.
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