La refonte du crédit
La législation des réformes requiert que
l'entreprise finance en principe chaque dépense courante et en capital
à partir de ses ventes, toujours dans le cadre originel du projet
qui affirme les principes d'autonomie comptable et d'autofinancement. Il s'agit
donc de limiter la centralisation puis la redistribution des profits, voire
même de faire dépendre les salaires très directement des
revenus de l'entreprise. Pour l'investissement, la logique des réformes
est donc de diminuer le prélèvement des profits de l'entreprise,
avec, pour contrepartie, une réduction du financement budgétaire
de l'investissement.
Ainsi l'investissement devra être opéré
par le recours au crédit bancaire ou par l'autofinancement. L'Etat doit
voir sa fonction redistributrice limitée. Les réformateurs
pensent que si l'entreprise doit financer elle-même son investissement
elle devra l'aborder de façon plus rationnelle (calcul coût
bénéfice). La réforme doit donc faire jouer au
crédit et au taux d'intérêt un rôle
macroéconomique important dans la régulation de
l'activité. Pour cela apparaît la nécessité de
réformer le système bancaire
Réforme de la monobanque
Comme nous l'avons vu la banque dans le système
soviétique (gosbank) a un rôle élargi, ce fonctionnement ne
correspondant plus aux nécessités du moment, les
réformateurs ont décidé de la réformer. Il a
été décidé qu'elle devait se limiter à un
rôle de banque centrale au sens strict. (émission, encadrement du
crédit) Ce qu'il reste de ses anciennes fonctions est assuré par
des banques spécialisées censées jouer le rôle de
banque commerciale authentique. Le ministère des finances et les banques
ont reçu l'injonction de cesser les pratiques inflationnistes (de type
planche à billet) pour soutenir le crédit.
Le système comporte désormais six banques au
lieu de trois : la banque d'Etat (gosbank), la banque pour
l'investissement industriel, la banque pour le complexe agro-industriel, la
banque pour le logement, la banque d'épargne pour le
développement social et la banque pour le commerce extérieur. Les
banques spécialisées ainsi que les organismes d'assurances sont
censés fonctionner eux-mêmes sur la base de l'autonomie comptable
et de l'autofinancement.
237. Réorganisation de la Recherche &
Développement
Cette réorganisation vise à mettre fin à
la séparation entre recherche scientifique et application industrielle
qui constitue une des causes majeures du retard de la science et de la
technologie soviétique. Les principales réformes mises en oeuvre
concernent l'Académie des sciences dont le rôle est
renforcé et dont les liens avec l'industrie sont
développés, la création de complexes scientifiques et
technologiques interbranches (MNTK) qui peuvent entretenir des rapports directs
avec les usines fabriquant des produits différents sans que l'accord des
ministères intéressés soient nécessaires.
L'introduction du principe d'autofinancement au niveau des instituts de
recherche appliqué. L'objectif est toujours de promouvoir le passage de
la recherche à l'industrie en réduisant les attributions et les
pouvoirs d'une bureaucratie envahissante et cloisonnée.
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