121. Problème sur marché du travail
D'après la doctrine soviétique officielle, le
salariat aurait été aboli par l'instauration de la
propriété socialiste. La réalité nous a
plutôt conduit à une généralisation du salariat.
Les facteurs de blocage sont nombreux : problèmes
démographiques, organisation industrielle pratiques syndicales,
pénurie de main d'oeuvre, tous à des degrés divers
contribuent à une situation d'inefficience.
Ainsi nous allons montrer en quoi la forme du système
de salariat et l'organisation en vigueur à l'époque en Union
soviétique est génératrice de blocage et de
dysfonctionnements.
Avant d'aborder la critique d'un tel système il
convient de rappeler les principaux traits de son fonctionnement.
122. Organisation et planification de l'industrie
La structure industrielle soviétique comporte trois
niveaux subordonnés :
- Le centre qui représente le sommet
de la hiérarchie où sont prises les grandes décisions
macroéconomiques. Fondamentalement, il s'agit de la direction du parti
communiste, c'est à dire l'appareil politique dominant. Les sommets de
l'appareil d'Etat, c'est à dire le gouvernement, le conseil des
ministres, sont aussi un élément constitutif du centre. On peut y
classer enfin le gosplan, la centrale de planification qui dépend du
conseil des ministres mais qui n'a pas de pouvoir hiérarchique direct
sur les échelons inférieurs. La première fonction du
conseil des ministres est la direction de l'économie nationale, ce qui
signifie, outre l'exercice des fonctions économiques de tout
gouvernement, la responsabilité de la gestion de l'Etat-monopole. Le
conseil des ministres est défini comme le détenteur du pouvoir
exécutif.
- Le second niveau, celui du système ministériel
est décisif pour plusieurs raisons.
Les ministères sont près de cinquante et sont
constitués selon un principe sectoriel, par branche économique.
Toutes les entreprises fabriquant tel type de produit relèvent
théoriquement de l'autorité du ministère de branche. Dans
le système traditionnel, ce dernier établit les plans
opérationnels des entreprises, nomme les directeurs et contrôle
les résultats de leur gestion. De même que le directeur est
à la fois le patron de l'entreprise, son chef, et, par certains
côtés, le représentant de certains de ses
intérêts collectifs vis à vis du ministère, le
ministre est un super patron de la branche. Il est également
l'autorité hiérarchique à laquelle sont soumises les
entreprises, et aussi la tête du lobby sectoriel dans la concurrence pour
les allocations centrales et les conflits avec les autres ministères.
Nous verrons par la suite que ce mélange des genres n'est pas sans
conséquences sur le fonctionnement global.
Dans la structure à trois niveaux, le système
ministériel est traditionnellement un lieu de forte concentration de
pouvoir économique que ce soit vis à vis des entreprises ou par
rapport au centre.
Quant au dernier niveau, celui des entreprises, il est
personnifié par le directeur, d'un coté, placé sous le
contrôle du ministère, et de l'autre investi de la direction
unique dans l'unité dont il a la charge.
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