Chapitre II L'échappée
belle. L'affluence des travellers en France.
Même si en 1988 et 1989, la house music fait
son apparition dans certains clubs parisiens comme le Boy, le Rex
et le Palace, lors de soirées spécialisées,
c'est à partir du début des années 1990 que le
phénomène rave arrive en France. Au départ, de
sporadiques fêtes-raves ont lieu sur des péniches et
d'autres endroits insolites. Les fêtes se déroulent presque
exclusivement en région parisienne et dans les villes situées au
nord de la France, à proximité de pays tels la Belgique,
où les scènes sont d'avantage développées.
Dès 1992, les premières free-parties
fleurissent en France: organisées par les travellers
anglais, dont la troupe Spiral Tribe , poussée hors des
terres britanniques par la répression croissante. Ils arpentent la
région parisienne et les villes de province, improvisant ici et
là des fêtes techno, à l'image des raves
anglaises. Ce sound-system est aujourd'hui devenu l'une des
références communes de toute une génération
d'européens amateurs de fêtes techno. C'est avec
notamment leur tube Forward the revolution et son refrain You
might stop the party but you can 't stop the future 16 [Vous
pouvez peut-être arrêter les fêtes mais vous
n'arrêterez pas le futur], que les Spiral Tribe rallient nombre
de jeunes à leurs pratiques des fêtes et du nomadisme.
En France, le public et les organisateurs des fêtes
considèrent que les raves ne peuvent se confondre avec les
free-parties . Dans une perspective relative au contexte
français, la rave du verbe anglais [délirer] fait alors
référence à une fête techno payante (avec
un prix imposé désigné par un PAF: Participation Aux
Frais) et organisée de manière légale (autorisations
préalables).
16La chanson Forward the revolution est issue
de l'album Tekno Terra des Spiral Tribe, sorti en 1992.
Du point de vue de nos voisins britanniques, la rave
ressemble aux free-parties françaises actuelles: soit
littéralement une fête libre sous-entendant l'idée d'une
fête techno, semi gratuite (sur donation libre), se
déroulant dans un cadre illégal et clandestin.
a) Vers l'espace-temps d'une free-party.
Grâce au procédé de l' info-uine
[Serveur téléphonique vocal payant], les noctambules peuvent
connaître l'itinéraire à suivre pour se rendre
enfree-party. Par ailleurs, le bouche-àoreille constitue l'une
des techniques de transmission des informations la plus répandue.
Néanmoins, les info-uines, coûteuses pour les
organisateurs sont souvent annoncées sur un ton expéditif, pas
toujours compréhensibles. Par conséquent, il arrive
fréquemment que de malentendus en bouche-à-oreille peu fiables,
des convois massifs de véhicules se retrouvent perdus.
«Ça fait partie du jeu »17.
Chercher le site caché d'une free-party fait
en effet parti d'un jeu de piste pour les noctambules, qui passent parfois
plusieurs heures dans leurs véhicules, sillonnant toutes les routes d'un
département, traquant le moindre chemin susceptible d'accueillir la
fête. Ici, les théories de la sociologie du jeu social et de
l'action organisée peuvent aider à la compréhension de
l'aspect ludique des fêtes techno. En intégrant les
notions de stratégie et de compétence, le jeu nocturne de la
quête de lafree-party vient expliquer toute la motivation des
individus. La stratégie d'évitement des autorités, les
compétences à intégrer un convoi de véhicules sans
s'y détacher, la patience sont autant d'aptitudes adoptées par
les noctambules. Par exemple, la patience vécue dans une action
collective, peut être lue comme une certaine maîtrise de soi. Par
conséquent, le jeu est rattaché à une sociologie de
l'action collective et de ses contraintes br icolées, devenues
divertissantes.
17 Cyril et ses amis, entretien collectif du 16 avril
2007. Ardèche - Free-party.
Or, abstraction faite de cette forme de ludisme, il n'est pas
vain d'attirer l'attention sur le coût financier qui découle de la
mobilité vers les free-parties. Outre l'accès aux sites
des soirées qui sont parfois le théâtre de complications
mécaniques, le public est effectivement prêt à parcourir
une région voire un pays entier pour se rendre aux fêtes,
brûlant par conséquent des
18
litres de carburant. Lors des évènements techno
plus importants comme les teknivals , les convois émergent
des quatre coins de la France, voire des pays avoisinants.
Le 13 août 2004, on se rend en Italie pour le teknival
du 15 août. L'info-line indique un site au sud de Florence. On
suit les convois qui émergent des quatre coins de l'Europe. Des
français, des italiens, des allemands tous réunis dans camions et
voitures, déterminés à trouver le traditionnel festival
techno. Il fait nuit. Le convoi bifurque sur une petite route goudronnée
et grimpe dans les bois de la Toscane. Là, les véhicules
ralentissent et stoppent: c'est une impasse. Près d'une centaine de
camions, bus et voitures sont bloqués. La route est étroite, il
faut tout redescendre en marche arrière. À nouveau sur la voie
praticable, le convoi s'engage vers l'autoroute, en direction d'un village
nommé Borberino. Au péage, c'est la queue. Certains fraudent la
taxe autoroutière. On poursuit. Sur les petites routes bosselées,
on croise, par groupe de dix ou vingt, des convois. C'est une quête sans
fin. Les gens ne semblent pas savoir où ils vont. Des camions sortent de
tous les chemins propices. À cinq heures, épuisés de
chercher le teknival et de conduire, on s'arrête dormir dans un champ,
près d'un lac.
Le lendemain, après une après-midi
détendue au bord du lac, nous retrouvons le soir le convoi d'un sound
-system français qui, las de rechercher la fête, s'installe aux
abords du lac et pose leur mur de son. Sans perdre patience, on se renseigne et
apprend que le teknival se tiendrait peut-être près d'Arezzo,
à 100 Kms de là. Nous ne sommes plus à ça
près, nous reprenons la route. Arrivés à Arezzo, sorte de
ville fantôme, nous ne croisons aucun convoi. Je descends demander aux
autochtones d'un bar du village s'ils n'ont pas vu passer des convois de
véhicules, s'ils ont connaissance de la tenue d'un festival techno. Mon
parler italien est navrant, mais j'arrive à me faire comprendre.
Là, un homme âgé, un verre de rosé à la main,
clame «Teknival! Teknival!!! » en pointant du doigt une direction. Il
m'explique vaguement que nous sommes sur la bonne route et qu'il faut
continuer. Quinze Kms plus tard, nous retrouvons enfin l'espace aride du
teknival. Pour y arriver, nous avons donc parcouru quelques 800 Kms de
route.
Journal de terrain, 16 août 2004.
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18 Un teknival est un festival techno
réunissant plusieurs sound-systems sur une durée
dépassant généralement deux jours et deux nuits.
Par ailleurs, tandis que certains auteurs pensent les
free-parties comme le vecteur d'un certain «hédonisme
festif » (Maffesoli, 1992 : 132), d'autres plus clairvoyants, signalent
que ces fêtes peuvent parfois être sombres, individualistes et
puériles. Malgré les ambitions politisées des pr emiers
organisateurs de raves puis de free-parties, il
apparaît aujourd'hui clairement que les objectifs du mouvement se
cantonnent à l'organisation des fêtes. Consistant en une retraite
collective temporaire, ces fêtes ne sont pas un lieu de contestation au
sens d'un mouvement social ou d'une organisation militante, néanmoins
elles entendent éviter les contraintes, fuir momentanément la
société, ses règles et ses normes. Or, l'expérience
fait foi et dévoile que les acteurs des free-parties
reproduisent une part des normes sociétales tout en créant
une autre définition de l'ordre public.
En 1993, a lieu le premier teknival français,
près de Beauvais, à l'initiative de deux soundsystems,
l'un anglais (les Spiral Tribe), l'autre français (les
Nomades). Ce teknival clandestin vient en fait remplacer la rave
autorisée puis interdite à Amiens. Ce festival techno
fait découvrir à la jeunesse française le mode de vie
des travellers anglais, organisés autour du
sound-system. Après cet événement, bon nombre de
jeunes décident de prendre exemple sur la Spiral Tribe, et
fondent leur propre sound-system, itinérant ou non. Parmi
ceux-ci, on retrouve les OQP, Total résistance, les
Metek , les Heretiks, les LSDF. Le mode d'engagement
en sound-system est vite adopté et prend, dans le mouvement
techno, des allures de virus. Les free-parties commencent
à proliférer un peu partout en France. Et c'est bien le but de
ces voyageurs techno anglais : créer un réseau
international de travellers techno, pour que «la musique ne
s'arrêt e jamais ».
Les années 1995-1996 en France sont ainsi
marquées par l'avènement des premières raves
gratuites organisées officiellement, notamment pour la fête
de la musique. Aussi, c'est la création d'association telle que
Techno Plus entamant une action de prévention et de
réduction des risques liés à la consommation de drogues.
C'est également les premières techno parades. Bien que
le climat lui est hostile, le phénomène musical techno continue
ainsi à prendre de l'ampleur en France. Dans le même temps, un
déchaînement médiatique sur la question des
free-parties et de leurs liens incontournables avec la consommation de
psychotropes, défraye la chronique. Pour répondre aux
inquiétudes d'une grande majorité de Français (parents,
cliniciens, propriétaires, journalistes), le gouvernement engage toute
une série de mesures visant à réguler, au mieux à
éteindre le feu de la techno et de ses fêtes.
«Le caractère délibéré de ces
manifestations misérables, intolérables, en ce qu'elles
reflètent un mal-vivre et un incivisme générés
par notre société nous conduit à réfléchir
sur
19
ce grave problème. »
La première action du gouvernement est la
création, par la Direction générale de la police
nationale, d'un dossier intitulé «Les raves, des soirées
à hauts risques ». Datant de janvier 1995, il est sous-titré
«Mission de lutte anti-drogue ». Ce dossier offre ainsi à
nombre de communes, d'agents administratifs et de préfets, une
légitimité quant à l'interdiction de ces manifestations de
manière à garantir l'ordre public. « Il est apparu assez
rapidement que ces vastes rassemblements organisés le plus souvent sans
souci des conditions de sécurité et de salubrité
étaient des lieux de trafic et de consommation de drogue»
souligne
le texte.
Petit à petit, le gouvernement essaye d'organiser les
différentes instances sur les mesures et autres possibilités
législatives pouvant être appliquées au regard de ces
fêtes. Par exemple, plus localement, le maire d'Avignon en mai 1996
établit un «arrêté portant interdiction de
manifestations musicales rave-parties» stipulant que ce type de
soirées est désormais interdit sur le territoire de sa
commune.
«Nous ne pouvons pas, les bras ballants et la bouche
bée,
regarder passer la caravane de cette redoutable
marginalité
[É] »20
Dans le même temps, s'instaure comme une sorte de
politique culturelle de la techno puisque, quasi tous les ministres de
la culture successifs, de gauche, tiennent des discours favorables à
cette musique et à la professionnalisation de ses acteurs.
On peut voir Jack Lang, ministre de la culture en 1997, se
rendre au teknival des Transmusicales de Rennes, aux
côtés de Catherine Trautmann. Cette dernière qui signale
dans un article du Monde, en novembre 1997 qu'elle « exercerait une
vigilance constante pour que la musique techno ne soit plus
diabolisée ».
19 George Privat, député RPR de
l'Aveyron, à l'Assemblée nationale, en 1995. Rapport du
débat à l'Assemblée nationale. Journal Officiel du 11
décembre 1996, page 8159.
20 Jean-Louis Debré, ministre de
l'Intérieur, discussion à l'Assemblée nationale, en 1996.
Rapport du débat à l'Assemblée nationale. Journal officiel
du 30 mai 1996, page 3586.
Les propos s'inversent. En témoignent les
différents journaux nationaux aux titres explicites: «il est permis
de raver» (Libération, 1997). Les différents
acteurs du mouvement (associations, organisateurs, djs) sont
invités à une réunion interministérielle qui avait
pour objet de clarifier le problème de santé publique que posent
les drogues dans ce milieu festif particulier. Des subventions publiques sont
débloquées pour assurer le développement d'associations de
prévention de l'usage de drogues.
En 1997, l'association Médecins du Monde lance sa
mission rave en effectuant une présence sanitaire lors
d'événements, distribuant des tracts d'information sur les
produits et proposant un testing d'ecstasy. Cette technique consiste
à prélever une partie du comprimé et à la mettre en
contact avec un réactif chimique. Selon la couleur que prend la
réaction, il est possible de savoir ce que contient le comprimé
et d'en informer le consommateur. Depuis avril 2005, un décret interdit
la pratique du testing. Le texte stipule que «l'analyse des
produits sur site, permettant uniquement de prédire si la substance
recherchée est présente ou non, sans permettre une identification
des substances entrant dans la composition des comprimés, n'est pas
autorisée.»21 Pour Médecins du Monde, ce
décret est un grave recul quant à leur mission de
réduction des risques.
Au teknival du 15 août 2002, entre l'Italie et la
France, au col de l'Arche, Médecins du Monde a posé son stand de
prévention des risques liés à la consommation de
drogues.
Sous un parasol prolongé d'une grande tente, les
médecins et les bénévoles conseillent, discutent,
informent et pratiquent le testing sur les produits. Lors de mes
observations, un après-midi, un homme d'une vingtaine d'années
arrive au stand pour faire tester son cachet d'ecstasy. Le
bénévole explique alors à l'intéressé les
risques qu'il encourre et donne des conseils pour éviter les bad
trips (littéralement mauvais délire). Le jeune homme prend
note des lignes de conduite et demande alors le test chimique de sa pilule. Le
jeune homme semble pressé et quelque peu anxieux.
C'est le médecin qui fait le test: il dépose
alors le réactif sur le cachet et obtient une couleur. D'un air
sceptique, il revient vers la personne et lui annonce que son produit contient
sûrement près de 60% d'antidépresseur et qu'il n'aura pas
les effets escomptés de l'ecstasy. Il remet alors le produit au jeune,
qui sans un mot, gobe le cachet devant nous. Il remercie le médecin et
le bénévole, nous souhaite une bonne journée et quitte la
tente de Médecins du Monde. Le bénévole
21 Décret n° 2005-347 du 14 avril 2005
approuvant le référentiel national des actions de
réduction des risques en direction des usagers de drogue et
complétant le code de la santé publique.
m'explique alors que ce genre de scène est
fréquent et qu'ils ne sont pas là pour interdire la consommation
de stupéfiants mais bien pour que les consommateurs soient
sensibilisés et qu'ils le fassent en toute connaissance de cause.
Journal de terrain, 20 août 2002.
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Par ailleurs, c'est cette fois-ci sans consultation, que les
ministères s'engagent conjointement dans une guerre sans merci aux
fêtes techno illégales. De violentes interventions
policières ont ainsi lieu à l'encontre de ces fêtes
clandestines. C'est en janvier 1999, que paraît une nouvelle circulaire
ministérielle : «Instruction sur les manifestations rave
et techno », remplaçant celle de 1995. Cosignée par les
ministres de l'Intérieur, de la Défense et de la Culture, son
objectif affiché est « de voir se substituer aux réunions
clandestines trop souvent sources de graves incidents, des manifestations
encadrées, avec l'assurance qu'elles ne constitueront pas d'atteinte
à la tranquillité des populations et à l'ordre public, ni
à la sécurité des participants. » En clair, les
événements techno légaux doivent pouvoir exister,
tandis que les organisateurs qui continueront malgré tout à agir
de manière clandestine, devront faire l'objet de poursuites.
C'est pourquoi il est nécessaire d'exprimer la
dualité politique et idéologique du public et des organisateurs
de free-parties , sur la volonté de légiférer et
de légaliser ou non le mouvement. Certains entendent s'associer au
gouvernement, se soumettant ainsi aux différentes circulaires, de
manière à organiser des soirées techno
légales et autorisées. Tandis que d'autres
préfèrent conserver l'esprit dit underground du
mouvement et continuer clandestinement l'organisation des fêtes à
l'insu des autorités. La scission est frappante. On assiste à la
multiplication croissante de rave autorisées, de teknivals
encadrés et dans le même temps, au déploiement des
fêtes clandestines aux quatre coins de la France.
Le lien entre fête techno et politique franchit
une nouvelle étape lorsque, au début du mois de mai 2001, le
député UMP du Vaucluse Thierry Mariani (RPR) propose un
amendement visant à imposer une autorisation préalable pour les
free-parties. Le texte s'inscrit dans un projet de loi sur la
sécurité quotidienne (LSQ) concernant des sujets variés:
délinquance des mineurs, vente d'armes, sécurité
routière, lutte contre le terrorisme. L'article relatif aux
rassemblements festifs stipule que les organisateurs doivent déclarer
l'événement auprès du préfet du département
et obtenir l'autorisation du propriétaire du terrain.
Compte tenu des modalités d'organisations des
free-parties, ces dernières ne peuvent escompter obtenir les
autorisations en question. Le texte vise donc à dissuader les
organisateurs et à impulser officiellement un durcissement de l'Etat
à l'égard de ces fêtes.
«Si le rassemblement se tenait sans déclaration
préalable, ou en dépit d'une interdiction prononcée par le
préfet, les officiers de police judiciaire [É] peuvent saisir le
matériel utilisé, pour une durée maximale de six mois en
vue de sa confiscation par le tribunal. »22
Plusieurs vagues de manifestations d'adeptes
defree-parties ont lieu au sein de grandes villes françaises:
Paris, Marseille, Lyon, Toulouse. Les manifestants protestent contre la
dernière loi visant à interdire les fêtes techno
clandestines. Ils justifient ainsi cette contestation en mettant en avant
l'idéologie sous-jacente à l'illégalité des
free-parties. En effet, pour nombre de ses adeptes, la free-party
rentre dans le postulat du faire la fête en dehors des normes
sociétales et de faire perdurer son caractère
underground , et donc marginal nécessaire au maintien du
mouvement techno en France. Enfin, dans ces manifestations, il est
aussi question de protester contre les violences policières dont sont
victimes le public et les organisateurs des fêtes clandestines.
Manifestation européenne contre les violences
policières lors defree-parties, Strasbourg, Avril
2006. Photographie prise par l'auteur.
22 Article 23-1 de la loi n° 95-73 du 21janvier
1995 d'orientation et de programmation relative à la
sécurité.
En clair, les relations entre les autorités et les
adeptes des free-parties sont loin d'être pacifiques. Nombres de
leurs interventions ont lieu sans sommation, détériorant le
matériel des sound-systems et arrêtant arbitrairement les
individus. Il arrive ainsi que le public désireux de protéger
l'ensemble du matériel soit pris dans une émeute avec les
policiers. Enfin, lorsque les forces de l'ordre n'aboutissent pas à
leurs desseins, les participants reçoivent plusieurs mois plus tard, des
amendes (135 euros par personne et par véhicule), voire des convocations
au tribunal pour les organisateurs.
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