Première partie
Les travellers à l'épreuve de
l'histoire
Free-party organisée par le sound-system
anglais des Spiral Tribe Ð Sud France Ð 1995. Photo prise
par l'un des membres du sound-system disponible sur
http://www.spiral-tribe.org.
« Faire l'histoire des mots, c'est déjà
introduire le doute dans les évidences de tous les jours. »
(Noiriel, 1988 : 9)
« Il est des histoires laborieuses, qui portent comme des
balafres, les traces de ces difficultés. » (Prost, 1996 : 281)
Chapitre I Genèse du mouvement traveller en
Grande-Bretagne
Dire l'histoire du mouvement des travellers en
Grande-Bretagne et en France est complexe. D'une part, la difficulté est
de choisir un début et une fin au temps que recouvre le mouvement des
travellers. Isoler certains éléments historiques m'a
ainsi permis de fixer la chronologie, soit des années 1960 à nos
jours. Par exemple, lors de mes investigations, il est apparu que le terme
même de traveller [voyageur] était utilisé au
XVIIè siècle pour qualifier une catégorie de voyageurs
autonomes anglais.5
D'autre part, en élucidant mes implications
personnelles, j 'ai pu circonscrire dans un premier temps «le poids de mon
engagement » par rapport à certains événements et
dans un deuxième temps, alléger mes considérations
subjectives (Prost, 1996: 92). C'est en effet, en relisant mes premiers
écrits sur l'histoire des travellers que je constatais un
certain « enracinement personnel» (Prost, 1996 : 94). Pour atteindre
ainsi une meilleure rationalité, une prise de recul a été
nécessaire. Dans le même temps, ce sont les
évènements et le rapport aux sources qui m'ont également
permis de relativiser mon implication. C'est, notamment en parcourant les
ouvrages de Paul Veyne, que j'ai compris qu' « en aucun cas, ce que les
historiens appellent un événement n'est saisi directement et
entièrement, il l'est toujours incomplètement et
latéralement à travers des documents et des témoignages,
disons à travers des tekmeria, des traces» (1971 : 14).
Aussi, je partage l'idée d'Antoine Prost selon laquelle: « C'est
l'histoire qui crée le recul [É] » (1996: 96).
5 C'est au regard de la guerre civile qui
déchira l'Angleterre entre 1647 et 1649 que l'on a pu trouver les
racines des travellers. À l'époque les True
Levellers ou The Diggers [Les vrais égalitaires ou les
déracinés], sont réunis dans une secte dissidente
puritaine fondée par Gerrard Winstanley. Ils s'établissaient
ainsi sur les terres communales de Walton on Thames, dont ils
exigeaient la jouissance. «La véritable liberté
réside en la libre jouissance de la terre» affirmait Gerrard
Winstanley en 1649. M éprisés, ils seront
persécutés puis finalement expulsés par l'armée de
Cromwell (Aubert, 1999 : 629).
Par ailleurs, la difficulté à construire cet
historique réside dans l'absence de sources documentaires
françaises. A contrario, c'est en Grande-Bretagne, notamment lors de
l'enquête de terrain, que j 'ai pu réunir différents
éléments : entretiens, ouvrages, articles de presse. En France,
exceptées la Une de quelques journaux nationaux et surtout
régionaux, peu d'ouvrages scientifiques font mention du mode de vie de
ces voyageurs autonomes, liés à l'univers de la musique
techno. Néanmoins, les sources figuratives sont plus courantes.
Lors de mes recherches, j'ai eu accès à des fonds photographiques
importants disponibles sur Internet, à des documentaires
cinématographiques achetés ou prêtés par des
réalisateurs, à un panel d'affiches et de tracts pour chaque
événement, et aussi à des sources orales comme des
émissions de radio, notamment sur France Inter et France Culture.
J'ai procédé à l'écriture de cet
historique au regard de concepts empiriques, par lesquels l'histoire du
mouvement des travellers s'est articulée. C'est autour des
notions d'ordre public, de jeunesse et de mode de vie que j 'ai
réalisé cette première partie. Je montre ainsi comment ces
trois concepts viennent illustrer et expliquer le caractère singulier de
cette formation sociale signifiante que sont les travellers.
Avant de pénétrer l'histoire des
travellers, je tiens à préciser que les
évènements singuliers auxquels je fais référence
sont historiquement spécifiques et par conséquent à la
fois «généraux et particuliers ». Les travellers
sont ici les «représentants d'une catégorie»
d'individus pris dans des époques données aux contextes
sociopolitiques différents. (Veynes, 1971: 48) Ici, ce qui fait
notamment leur spécificité, c'est le caractère hybride de
leurs identités. Puisque, des new age travellers des
années 1970 aux technomades des années 1980 à nos
jours, j 'ai réalisé que les travellers portaient en eux
tout un ensemble d'identités disparates. Je fais l'hypothèse que
toutes ces ipséités sont fédérées autour de
la marginalisation de ces groupes.
Au regard de ces identités plurielles et des concepts
clefs précédemment cités, j'aborde la
méconnaissance, et par là même la méfiance existante
autour de ces individus. Face aux a priori concernant les
travellers (drogués, marginaux, dealers, impropres,
négligés), les arguments montrent que sans être
forcément faux, ces jugements spontanés masquent une part de la
réalité sociale de leur univers.
a) New age travellers ou les premières traces des
routards anglais.
Dans les années 1960, en Angleterre, le terme
traveller est peu, voire pas du tout usité. On les appelle des
New age travellers. L'usage du préfixe New Age renvoie
à une sorte de «sacralisation du moi », à la
primauté de l'intérêt personnel pris dans la
spiritualité. (Hetherington, 2000: 12) Les New age travellers
sont organisés autour du culte de l'individu et du collectif, au
travers de thérapies alternatives.
Ces années -là, la terre britannique
développe une tradition de concerts gratuits [free festivals].
Souvent réalisés en plein air, ils sont parfois associés
à des mouvements alternatifs contestataires relatifs à des
revendications contemporaines comme le rejet des armes de destruction massive.
Les festivals libres sont donc vus et compris comme une sorte d'alternative
à la société globale et non pas comme le haut lieu de
l'amusement et du plaisir. On peut lire ces festivals comme un carnaval. En ce
sens, le carnavalesque de ces festivals est associé à des formes
rituelles de comportements transgressifs dans lesquels les sanctions morales et
les comportements normatifs sont temporairement suspendus et
décrédibilisés. À travers l'espace constitué
en festival libre, outre une insistance sur la diffusion de la musique et la
consommation ouverte aux drogues de toutes sortes, on peut voir que les
festivals offrent des opportunités au jeu de la moquerie des
autorités (Hetherington, 2000).
Avec cette idée de transgression, je suppose que la
catégorie sociale de la jeunesse dans laquelle peuvent être
inscrits les new age travellers, renvoie à des pratiques
déviantes. Ces pratiques marginales proviennent d'une certaine
«dissidence» comprise comme une marginalité choisie. C'est une
prise de distance volontaire avec les normes et les valeurs dominantes. Le
refus du conformisme peut ainsi être lu au travers de ces
festivités.
Or, je fais également l'hypothèse que leur
marginalité est subie dans la mesure où une partie de ces
personnes se trouve démunie au point d'être dans
«l'impossibilité économique de respecter les normes
dominantes de la société » (Lascoumes, 1977: 54-55). Entre
une marginalité choisie et subie, les new age travellers
semblent osciller entre deux façons d'être face à la
société : d'une part, leur anti-conformisme les éloigne
des valeurs sociétales traditionnelles et d'autre part, dans le
même temps, ils s'y résignent par défaut. Cette
ambivalence, nous pourrons la retrouver tout au long de parcours divers et des
différentes époques que traversent les travellers.
6 7
Le site de StoneHenge , célèbre
monument mégalithique circulaire, haut lieu des festivités
populaires depuis le XVIIIe siècle, est utilisé par les New
age travellers entre les années 1960 et la fin des années
1980. En 1975, le festival de StoneHenge est devenu le festival libre
annuel du peuple [people free festival]. L'idée est ici de
célébrer le vivre ensemble et les différentes cultures du
monde.
Solstice d'été, juin 1974, Festival libre de
Stonehenge Photographie prise par Peter Piwowarski.
Les New age travellers commencent ainsi à
voyager de festivals en festivals, aux moyens de véhicules
aménagés en logis. Les festivals prennent alors un sens
important, par lesquels les travellers expérimentent le paysage
dans lequel ils fondent leurs habitats.
Par ailleurs, l'idée d'un mode de vie nomade
émerge en dehors des festivals, entre les événements, par
les convois. À la fin des années 1970, le convoi n'est pas devenu
juste la manière la plus sûre pour les new age travellers
de se déplacer en territoire « hostile»; c'est devenu un
défi ouvert aux autorités et un défi aux tentatives de
régulation des personnes vivants sur les routes.
6 Stonehenge, dont le nom signifie «
les pierres suspendues », est un grand monument mégalithique
composé d'un ensemble de structures circulaires concentriques,
érigé entre -2800 et -1100 avant Jésus-christ, du
Néolithique à l'âge du bronze. Il est situé à
13 Kms au nord de Salisbury, et à 4 Kms à l'ouest d'Amesbury
(comté du Wiltshire, Angleterre). L'ensemble du site de Stonehenge et le
cromlech d'Avebury, à une trentaine de kilomètres au nord, est
inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco.
7 Un mégalithe est un monument
constitué d'une ou plusieurs pierres de grandes dimensions,
réparties en cercle, érigées par les Hommes,
généralement au cours de la préhistoire, sans l'aide de
mortier ou de ciment pour fixer la structure. Le terme trouve son origine dans
le grec megas, grand et lithos, pierre.
C'est pourquoi, le convoi, son statut par conséquent,
hors-la-loi et l'image de ces nouveaux nomades attirent de nombreux jeunes
à la fin des années 1980. Leur mobilité peut être
perçue comme un «pèlerinage », évoquant le
déménagement temporaire de plusieurs personnes, de sa
société hôte jusqu'à un espace sacré, un site
particulier. Pour ces New age travellers compris alors comme des
pèlerins, la marge constitue le centre. (Hetherington, 2000: 75)
Autrement dit, les travellers de cette époque ne sont pas des
pèlerins religieux au premier sens du terme. Mais, leur mode du voyage
associé au convoi pratiqué dans les années 1980, rend
compte de similitudes avec les pratiques de pèlerinage. Dans ce cas, le
pèlerinage vers des sites de festivals a été
potentiellement le moyen de rompre avec l'ordinaire, la quotidienneté
prise dans la routine.
Au contact des travellers anglais, j'ai
expérimenté divers convois, dans des véhicules
différents à chaque fois. Ma place de passagère m'a permis
d'apprécier la mise en route des véhicules. Aussi, le code
symbolique interne entre conducteur, la gêne occasionnée à
l'ordre public, le sentiment que le collectif ne fait qu'un sur les routes et
la pesanteur du convoi au sens de son effet de masse, exhalent l'idée
d'un certain pouvoir. Dès lors, en considérant le convoi comme
formation sociale signifiante, j'ai fait l'hypothèse que le convoi donne
à voir un collectif et ses interdépendances. Les interactions
sociales internes et externes au convoi sont significatives. Elles viennent
exprimer d'une part la contiguïté aux normes sociales en
matière de circulation, en quelque sorte le respect du code de la route;
et d'autre part, les compétences aux subterfuges, aux déviations
sociales.
Aussi, puisqu'un convoi passe rarement inaperçu, je me
suis demandée si les travellers n'éprouvent pas un
certain plaisir à être vus, tout en ne souhaitant pas être
repérés. À la suite de mes expériences et de mes
observations, je peux dès lors affirmer que les différents
convois privilégient le camouflage.
Néanmoins, je constate aussi la capacité pour
certains à se mettre en scène, improvisant ici et là, des
jeux de klaxons, des tours de rond-point, s'agglutinant parfois à plus
d'une vingtaine de véhicules sur les places exigues de villages
reculés. Ainsi, comme je le signale précédemment, les
convois peuvent parfois être assimilés tantôt à un
jeu, visant à se railler des autorités à travers des
parades vrombissantes; tantôt à une formation sociale
secrète et tapie, circulant obscurément.
«Minuit, nous disposons enfin de l'itinéraire. Il
indique: "d'Aubenas, suivre Montpezat-sous-Bozon. Traverser le hameau, puis
prendre la première route à droite. Au rond-point à gauche
et premier DFCI à droite. Prendre le chemin forestier. À
l'intersection, prendre à droite au gros rocher et tout droit
jusqu'à la fête. Venez avec vos sacs- poubelles. Respectez le
site, bonne soirée." Nous quittons le campement temporaire en direction
de la soirée. Il fait nuit. À la sortie d'un virage, nous
retrouvons une troupe dans leurs camions stationnant sur le bas
côté. On arrête le fourgon. Je descends du véhicule
pour aller à leur rencontre. Ils semblent perdus. Carte routière
en main, je leur explique rapidement où se trouve la soirée. L'un
d'eux recopie l'itinéraire sur un papier libre. Finalement, on
décide de se suivre. Dix minutes plus tard, nous formons un convoi de
sept camions aménagés. Nous reprenons les routes sinueuses de
l'Ardèche. Plus nous nous rapprochons du lieu de la fête, plus le
convoi s'amplifiait. Sur la route, l'excitation des conducteurs et des
passagers est palpable. La soirée se rapprochant, on entend des coups de
klaxons, des cris de joie, des chiens aboyés, des moteurs vrombir. On
s'approche. Nous sommes à présent sur le chemin forestier. Les
ornières et les cassis secouent les véhicules. Les branches
basses raclent les toits. Les conducteurs commencent à fatiguer tant le
chemin est peu praticable par des véhicules de ce type. Certains camions
ne passent pas, il faut couper des branches. Une personne sort une
tronçonneuse de son coffre et commence alors à tailler les
branches gênantes. Pendant ce temps, les autres véhicules
stationnent, on entend des klaxons, des portes s'ouvrir, certains en profitent
pour boire une bière, on patiente. Trente minutes plus tard, le convoi
reprend la route. Avant d'arriver sur le site de la fête, deux personnes
font le pied de grue à l'entrée du champ pour demander à
chaque véhicule une donation. Quelques pièces, cigarettes et
autres morceaux de haschich leur sont donnés. Le convoi s'engage alors
sur le champ où se déroule la soirée. Les véhicules
s'agencent et tentent de former un cercle au centre duquel sera établi
un feu de bois. Une fois garé, on ouvre les portes latérales des
fourgons, on sort tables, chaises, nourritures et apéritifs, on
s'installe. La fête est là.»
Journal de terrain, Septembre 2007.
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Il n'est pas vain de souligner que les convois massifs et les
divers rassemblements connaissent des mesures répressives. Les festivals
libres de Stonehenge sont le théâtre de violents
affrontements entre les festivaliers et les forces de l'ordre. C'est notamment
à travers The battle of beanfield [La bataille du
champ de haricots] que l'histoire nous donne à voir ces
confrontations.
En 1985, une centaine de new age travellers
s'unissent dans un convoi massif de plusieurs véhicules pour former
The peace convoy [Le convoi de la paix]. Ils s'engagent ainsi sur la
route du site
de Stonehenge pour y établir un grand
rassemblement, et protester contre la venue de missiles de
croisière américains sur les terres britanniques. Mais la police
anticipe leur arrivée et clôture le périmètre du
monument pour empêcher ainsi l'évolution du convoi et le
rassemblement. Bien que redoutant ces barrages, ils tentent malgré tout
de forcer le passage en s'introduisant par un champ de haricots. Mais, ils s'y
embourbent. Les forces de l'ordre procèdent alors à une
véritable chasse aux sorcières et ont recours excessivement
à la violence, brisant pare-brise et fenêtres des
véhicules, châtiant le moindre individu en fuite.
Les documents photographiques, les témoignages, les
interviews journalistiques et les Unes de l'époque ont largement rendu
compte de cet événement constatant que le système en place
n'était pas adéquat pour ces populations marginales. Les new
age travellers ont d'ailleurs attaqué en justice l'ensemble du
corps policier pour violence injustifiée. Ils ont obtenu gain de cause
après six années de procédures juridiques.
Juin 1985, Battle of the beanfield. Photographie prise
par Alan Lodge.
Au mois de mai et juin de l'année 1986, les troupes de
new age travellers continuent à se rassembler autant que faire
se peut. Mais les forces de l'ordre les repoussent vers le sud de l'Angleterre.
C'est dans ce contexte, que l'amendement du Public Order Act est
créé en 1986.
La section 39 prévoit la régulation des convois de
masse, et qualifie de criminel toute personne séjournant sur les terres
britanniques sans droit ni titre.8
Dans ce climat politique très hostile aux
travellers, les convois commencent à s'amoindrir. Les familles
vivant dans la crainte des expulsions, se sédentarisent, trouvant
entrepôts [warehouses] ou fermes pour les accueillir. Certains
recréent les communautés rurales telles qu'elles sont
pratiquées plus tôt par les hippies dans les
années 1960. Les festivals libres sont ainsi court-circuités,
rompant l'économie parallèle qui s'y est créée. En
effet, ces fêtes sont aussi le lieu du commerce. Outre les vendeurs de
glaces ambulants et le sourd marché des drogues, toutes sortes de biens
sont vendus au sein de ces espaces festifs. Dans la perspective New
Age, on peut y trouver toute une gamme de produits parapharmaceutiques
naturels, des cristaux, des livres d'astrologie, des jeux de tarot. Aussi, les
travellers ont toujours une place dans leur véhicule respectif
pour stocker objets et bibelots destinés à la vente ou au troc
dans les festivals: pièces mécaniques, objets ramenés de
voyages, disques et autres mobiliers sont agencés à travers des
brocantes. La mise en vente de véhicules (camions, bus ou caravanes) y
est aussi fréquente, tout comme les différents services offerts :
peinture sur véhicule, tatouage, piercing.
Pendant que ces festivals donnent l'impression d'un
désordre spontané, ils sont vraisemblablement
réglementés et auto-policés. Autrement dit, dans une
perspective propre à Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron, on peut
penser ces marchés parallèles comme l'exemple d'une certaine
«reproduction de l'ordre social » (Bourdieu, Pas seron, 1970). La
volonté de créer une sorte d'économie différente
basée sur le troc ou le don renvoie ici à la capacité de
ces individus de sortir de l'économie libérale dominante et
d'envisager ainsi d'autres normes, d'autres modèles
d'échanges.
8 Le texte stipule que toute personne
séjournant illégalement (sans accord préalable) sur les
terres britanniques, commet une infraction aux yeux de la section 39 du
Public Order Act de 1986. Ces personnes sont passibles de quatre mois
d'emprisonnement. Traduction de la section 39 «Pouvoir de
délogement des intrus sur les terres» du Public Order Act,
1986 : 25.
Marché, Festival libre Formby Point, Lancashire
en Angleterre, 1988. Photographie prise par Alan Lodge.
Or, les témoignages reflètent en même
temps une autre réalité. Même dans les systèmes les
plus autogérés, visiblement les plus libres de toute coercition,
on remarque la réplique de certaines normes sociétales.
Hiérarchisation des rôles, compétition, concurrence,
division des tâches ménagères, logistiques ou de
maintenance sont autant de codes que la société produit et que
ces micro-sociétés reproduisent.
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