La gouvernance implique la mise à la disposition des
individus des moyens (sociaux, d'éducation de base, soins
médicaux primaires, des ressources économiques) pouvant leur
permettre d'améliorer leurs conditions matérielles de
vie.21.
Pour la plupart des gens qui sont pauvres, cela ne peut
qu'augmenter leurs chances de lutter avec succès contre la
pauvreté, le chômage et l'exclusion
20 http :
google.fr Anthropologie anciennes
méthodes, nouveaux objets, Jean-.Pierre Olivier DE SARDAN éd,
école des hautes études en sciences sociales.
21 Amartya Sen, développement as freedom, Alfred A.
Knopf, New York, 1999, p.142.
sociale. Pour que le développement soit
réellement l'élargissement d'espaces de liberté et de
choix pour les pauvres, ceux-ci devraient prendre part aux décisions et
aux interventions dont ils sont censés être
bénéficiaires. Par conséquent, ils ne peuvent le faire
qu'à travers des mécanismes participatifs et d'autogestion.
De ce fait, il me semble que la gouvernance dont il est
question à cet égard est gouvernance démocratique
participative et locale. Cette gouvernance qui offrirait la possibilité
à tout un chacun car elle est proche du citoyen, de
bénéficier des fruits de la production collective de même
que d'y participer. Le regain d'intérêt de celle-ci se situe
principalement à deux niveaux : la promotion de la
sécurité humaine et la construction et le renforcement d'un
état de développement.
Un aspect important de l'impératif sécuritaire
et un des objectifs majeurs de la gouvernance démocratique locale est
l'institutionnalisation de l'approche au développement basée sur
les droits. Il s'agit d'une démarche qui reste fidèle à la
notion de démocratie comme un processus à long terme de
l'expression de l'espace politique et des droits humains fondamentaux,
permettant ainsi aux masses populaires de prendre part à la prise de
décision. Une des conditions préalables, à la
responsabilisation du peuple à cet égard un changement de
paradigme sur la nature de l'Etat, lequel devrait être perçu non
comme un réseau de relations construit au tour du chef et son entourage,
mais comme un ensemble d'institution impersonnel oeuvrant dans
l'intérêt général.
Le deuxième créneau se situe au niveau de la
construction et renforcement de l'état de développement. Dans
l'absence d'un Etat fort capable d'exercer ses prérogatives
régaliennes sur l'ensemble du territoire national et de se faire
obéir, le développement n'est pas possible. Il est donc
indispensable que dans les pays pauvres comme le notre, l'Etat réussisse
à exercer d'une façon efficace ses fonctions essentielles,
à savoir le maintien de l'ordre et de la sécurité, le
recouvrement d'impôt et des taxes fiscales et la redistribution des
ressources. La
reforme de l'administration publique et le renforcement de
capacité de tous les rouages de l'appareil de l'Etat s'imposent.
Cependant, pour mener à terme cette mission, l'Etat a
besoin d'une société forte au sein de laquelle chacun se sentira
à l'aise et motivé à participer dans l'édification
d'une nation digne et prometteuse.
Comme l'indiqué plus haut les deux créneaux ont
en commun une plus grande participation citoyenne aux affaires publiques, qui
tient compte de la nécessité d'aller au de la des
élections et des sondages d'opinion pour prendre une part active au
débat politique et à la prise de décision à travers
d'autres forums consultatifs, les ONG et les structures
décentralisées de la vie politique et administrative. Ce qui
suppose nécessairement la construction d'une sphère proche du
citoyen lui permettant de jouir pleinement de ses droits et ses obligations
tout en respectant les valeurs et normes coutumières et de s'engager
également dans le processus de prise de décisions. Ainsi,
conscient de l'importance de la gouvernance locale pour le développement
et promotion de la démocratisation participative, nous allons dores et
déjà analyser les conditions nécessaires pour sa mise en
oeuvre.