2-1-2/ Le phosphore
Au niveau cellulaire, le phosphore agit toujours comme
élément de liaisons et assure trois grandes fonctions :
- Fonction plastique : il entre dans la constitution des
acides nucléiques du noyau et des phospholipides des membranes en
favorisant la multiplication cellulaire (BINET et PRUNET,
1967), (HELLER, 1984), (KHELIL,
1989), (LAFON et al., 1996),
(HELLER et al., 1998), (SOLTNER,
1999) et (Anonyme, 2005a).
- Fonction énergétique : il confère
un haut pouvoir énergétique à certaines molécules
par la formation des liaisons riches en énergie
(adénosine-triphosphate ou ATP).
- Fonction métabolique : il confère
à certaines molécules une réactivité qu'elles ne
peuvent avoir en son absence, par exemple le transporteur d'H+ : NADP lors
du cycle de KREBS et du cycle de CALVIN (BINET et PRUNET,
1967), (HELLER, 1984), (MATRIN PREVEL et
al., 1984), (LAFON et al., 1996),
(SOLTNER, 1999) et (F.A.O., 2003).
Au niveau de l'arbre, le phosphore reste toujours très
mobile et facilement mobilisable, lorsque les organes commencent à
vieillir, il migre vers les organes les plus jeunes. Il s'avère
indispensable à tous les stades de développement du
végétal surtout en période de métabolisme intense
tels que le départ de végétation et lors de la croissance
des organes (feuilles, fruits, ...) (GAUTIER, 1987).
DEYSSON (1970) ajoute que le phosphore
stimule la floraison et (BRETAUDEAU, 1975) signale que cet
élément exerce une influence bénéfique sur le
développement des racines et la mise à fruits, aussi il
évite la coulure des fleurs et assure une bonne maturité et une
bonne saveur du fruit.
2-1-2-1/ Carence en phosphore
La carence en phosphore est assez rare (BRETAUDEAU et
FAURÉ, 1992), quand elle apparaît, elle se manifeste
généralement en premier lieu sur les organes les plus
âgés (MATRIN PREVEL et al., 1984).
Le manque de cet élément provoque :
- Un débourrement tardif suivi du dessèchement
des bourgeons, il provoque également un ralentissement du
développement des rameaux et des racines (COUTANCEAU,
1962).
- Les feuilles deviennent plus petites avec coloration terne,
puis vert pâle, prenant ensuite une teinte rouille ou pourpre, avec une
chute prématurée.
- Manque de solidité de la charpente
(COUTANCEAU, 1962) et (BRETAUDEAU et FAURÉ,
1992).
- Fruits petits, bosselés, très colorés,
tendres, peu savoureux et acidulés (COUTANCEAU,
1962).
HUGUET et al., (1978), signalent que
les insuffisances sans symptômes visibles ne sont pas à
exclure ; elles affecteraient en particuliers l'aptitude des fruits
à la conservation.
BINET et PRUNET (1967) notent que certaines
chloroses du type "chlorose ferrique" ne peuvent être guéries par
un apport de fer et sont liées en réalité à
l'insuffisance du phosphore qui intervient dans la pénétration et
la fixation du fer.
2-1-2-2/ L'excès de phosphore
L'excès de phosphore est rare (Anonyme,
2005a), (KHELIL, 1989) affirme que les
symptômes d'excès en phosphore n'ont pas été
signalés en Algérie. Les travaux ayant trait à cette
question à l'étranger ont pu montrer que l'excès de
phosphore à pour effet une diminution des teneurs en
éléments solubles, de l'acidité, et des teneurs en
vitamine C, une fumure abondante en phosphore provoque une carence induite de
certains oligo-éléments.
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