2-1/ Rôles physiologiques des
éléments minéraux
L'abricotier, comme tous les végétaux
autotrophes à besoin pour sa croissance et son développement de
la présence d'éléments nutritifs, treize
éléments minéraux issus du sol sont indispensables
à la croissance des végétaux (tableau n° 05):
Tableau n° 05 : éléments
essentiels à la croissance des végétaux.
Les éléments nutritifs et leurs
symboles chimiques :
|
Principale forme chimique absorbée par la
plante :
|
Macro-éléments
|
Azote (N)
|
NH4+, NO3-
|
Phosphore (P)
|
H2PO4-,
HPO4-
|
Potassium (K)
|
K+
|
Soufre (S)
|
SO42-
|
Magnésium (Mg)
|
Mg++
|
Calcium (Ca)
|
Ca++
|
Micro-éléments
|
Chlore (Cl)
|
Cl-
|
Fer (Fe)
|
Fe2+
|
Zinc (Zn)
|
Mn2+
|
Cuivre (Cu)
|
Cu2+
|
Bore (B)
|
H3BO3
|
Molybdène (Mo)
|
MoO42-
|
(BOCKMAN et al., 1990).
2-1-1/ L'azote
La nécessité de l'azote traduit avant tout sa
participation aux protides et aux bases puriques et pyrimidiques des
nucléotides, constituant essentiels de la matière vivante et
acteurs fondamentaux du métabolisme (BINET et PRUNET,
1967). Etant le constituant essentiel des protéines, il
intervient dans les principaux processus de développement de la plante
et donc dans la détermination du rendement (F.A.O.,
2003).
L'azote est à la base de la formation des parties
vertes de la plante, feuilles et jeunes pousses (BRETAUDEAU et FAURE,
1992).
Chez les arbres fruitiers, on sait depuis longtemps qu'il
existe une relation étroite entre l'alimentation azotée d'une
part et l'importance de la floraison et des pousses végétatives
d'autre part. Il est donc nécessaire qu'il y ait un taux d'azote
suffisant avant la floraison pour subvenir à la croissance et au
grossissement des fruits après la nouaison. Il est par contre
déconseillé d'apporter de l'azote au cours de la floraison,
étant donné que celui-ci va accélérer la
poussée végétative au détriment de l'alimentation
azotée des fleurs (KHELIL, 1989).
BRETAUDEAU (1975), signale que sans azote il
ne peut y avoir formation de bourgeons et des boutons à fleurs, dans ce
sens (GAUTIER, 1987) note que
l'équilibre entre les substances azotées et les glucides influe
sur la formation des bourgeons floraux et la mise à fruit.
BOULAY (1984), signale que La coulure et
l'alternance sont réduites par une bonne nutrition azotée des
arbres.
2-1-1-1/ Carence en azote
Le manque d'azote se manifeste par un mauvais état
général de l'arbre, un développement réduit et une
chlorose des feuilles (GAUTIER, 1987).
La croissance est stoppée, les feuilles deviennent
petites avec des taches orangé-rouge le long de la nervure principale,
elles tombent prématurément en automne (BRETAUDEAU et
FAURÉ, 1992).
JAMOUSSI (1980), signale que les
symptômes de la carence en azote sur abricotier se
présentent comme suit:
- Les feuilles se développent mal, palissent et
finalement virent au jaune-orangé, par fois au rouge ; puis, il se
produit une défoliation, qui débute par les feuilles les plus
âgées ;
- La floraison, quand elle a lieu, est suivie d'une
importante chute de fleurs,
- Il en est de même des fruits, après la
nouaison, ceux qui subsistent encore sur l'arbre sont de petit calibre, mal
colorés, mais possèdent, le plus souvent, de bonnes
qualités gustatives ;
- En outre, les pousses s'épaississent et se
rabougrissent, tandis que leurs bourgeons latéraux demeurent à
l'état latent ou se nécrosent ;
- D'autre part, l'écorce du tronc et des branches
charpentières devient rouge intense.
COUTANCEAU (1962) signale un aoûtement
hâtif du bois, alors que (BINET et PRUNET, 1967) notent
une dormance prolongée et un débourrement retardé des
arbres atteints.
KHELIL (1989), indique que le jaunissement
des feuilles y compris les nervures ne doit pas être confondus avec celui
provoqué par une attaque de gommose ou de l'asphyxie radiculaire, et si
la déficience est peu prononcée, les rendements moyens des arbres
affectés sont faibles. Dans les cas graves, elle provoque leur
dépérissement et leur mort (JAMOUSSI, 1980).
2-1-1-2/ L'excès de l'azote
BINET et PRUNET (1967), signalent que
l'excès d'azote se traduit également par des réactions
défavorables, le développement excessif des
méristèmes cause un allongement exagéré, les
glucides disponibles étant insuffisants, la lignification est fortement
réduite et les tissus de soutien sont peu développés.
COUTANCEAU (1962), note que l' excès
d'azote se traduit en général par une
végétation active, le développement des feuilles larges de
couleur foncée, à chute tardive et une maturité
insuffisante des bois causant ainsi la dessiccation des
extrémités des pousses . La floraison est faible et la production
de fruits de mauvaise conservation et enfin une sensibilité
exagérée aux parasites.
Selon LICHOU et AUDUBERT (1989), un
excès d'azote ammoniacal peut induire une carence en magnésie.
|