Introduction
Introduction
En Algérie, les zones arides présentent
près de 95% du territoire national dont 80% dans le domaine hyperaride
où la pluviométrie ne dépasse plus 100 mm. Plus de 95% des
sols de ces zones sont soit calcaires, soit gypseux, soit salsodiques
(HALITIM, 1988).
Actuellement et vu l'explosion démographique qui va de
paire avec la demande en produits alimentaires, l'Algérie est
obligée de développer ses ressources agricoles, c'est pourquoi la
mise en valeur des zones arides attire l'attention des organismes de
développement et des chercheurs.
Dans cette perspective, de nombreux programmes de
développement ont été entamés dans le sud, ce qui a
contribué à une extension rapide des superficies
consacrées à diverses cultures, parmi celle-ci les cultures
fruitières, telle que l'abricotier, qui ont
bénéficiées d'un intérêt particulier.
D'où, de récentes plantations ont été
réalisées sous des conditions pédoclimatiques qui
différent de celles des zones traditionnelles de leur culture.
Aujourd'hui, et avec l'extension de l'arboriculture
fruitière dans ces zones là, caractérisées par la
sècheresse prolongée, l'accumulation des sels avec l'irrigation
et la nature particulière des sols (calcaires, gypseux, sableux,...),
l'objectif essentiel est la maîtrise de la production tant en
quantité qu'en qualité dans ces conditions.
Pour atteindre cet objectif, il faut d'abord évaluer
les techniques culturales tenant compte des nouvelles conditions de plantation.
L'un des facteurs de cette évaluation est sans doute un contrôle
de la nutrition et une fertilisation raisonnée.
La bonne nutrition de l'abricotier, comme les autres arbres
fruitiers, est la conséquence directe de la fertilité du sol,
c'est-à-dire la présence en contact des racines, des
éléments minéraux en quantités capables de couvrir
leurs besoins au moment propice et bien sûr avec une flexibilité
à l'absorption.
Or de nombreux processus qui interviennent dans le sol, ainsi
que l'effet du climat et les diverses techniques culturales appliquées
peuvent modifier la disponibilité des éléments nutritifs
et leur niveau dans la plante.
Le technicien dispose d'un certain nombre de méthodes
de contrôle de la nutrition de l'arbre dont le contrôle visuel, la
détermination des exportations en différents
éléments par la récolte et le bois de taille, les essais
de fertilisation de plein champ, l'analyse du sol et enfin les analyses de la
plante en particulier le diagnostic foliaire.
Ces méthodes sont généralement
complémentaires et aident le praticien à mieux connaître le
niveau nutritionnel de ses arbres afin d'atteindre l'objectif relatif aux
rendements réguliers et élevés.
BOULAY et al., (1986), notent que
les analyses du sol sont absolument nécessaires avant toute plantation
afin de fixer le niveau de correction nécessaire. Ensuite, des analyses
périodiques du sol doivent être réalisées sur le
verger en place, au minimum tous les cinq ans pour contrôler leur
fertilité (GERMAIN et al., 1999) et pour
adapter peu à peu la fumure au couple verger/sol (LICHOU et
AUDUBERT, 1989).
Alors, le diagnostic foliaire permet de mesurer les
éléments réellement prélevés par la plante
et de diagnostiquer des phases de précarence ou de consommation de luxe
bien avant l'apparition des symptômes caractéristiques sur la
plante dans un sol et sous un climat bien déterminés
(RYSER, 1982).
L'analyse foliaire permet de déterminer le statut
alimentaire des arbres, de déceler les déséquilibres
nutritionnels, de confirmer le diagnostic visuel s'il y avait une apparition
des symptômes et de compléter l'analyse du sol qui indique ses
potentialités de fourniture en éléments nutritifs.
L'ensemble des travaux effectués ces dernières
années aux USA, en France, en Espagne, au Maroc et en Tunisie ont
confirmé l'intérêt de cette méthode comme moyen de
contrôle de l'alimentation minérale des plantes. Cette
méthode reste un outil de première importance pour les
études théoriques et pratiques sur la nutrition des arbres
fruitiers (MARTIN PREVEL et al., 1984) et
(GAUTIER, 1987).
En Algérie, les connaissances en matière de
nutrition de l'abricotier sont encore fragmentaires et insuffisantes.
Malgré les études limitées dans ce contexte, il existe
cependant des travaux intéressants, citons a titre d'exemple ceux de
(CHERIF, 1992) et (BENAZIZA, 1997) qui
utilisent la technique de diagnostic foliaire pour
évaluer l'état nutritionnel des vergers d'abricotier de N'Gaous
et de Menaa et ceux de (DERIAS, 1984), (BENABBES, 1990) et
(DOUAIBIA, 1993) qui essayent d'édifier des relations
entre le dépérissement de l'abricotier et sa nutrition utilisant
toujours la même technique.
A ce propos, notre contribution s'inscrit dans le cadre d'une
recherche sur la nutrition minérale de trois variétés
d'abricotier cultivées dans une exploitation agricole privée
à la commune de Doucen au niveau de la wilaya de Biskra, par la
méthode du diagnostic foliaire accompagné par l'analyse du sol,
en s'intéressant plus particulièrement aux éléments
majeurs (N, P, K, Ca et Mg).
Ce présent travail se présente comme suit :
Une première partie est une synthèse
bibliographique qui illustre l'importance de la culture de l'abricotier, sa
nutrition minérale et les différentes méthodes aidant
l'arboriculteur à contrôler cette dernière en particulier
le diagnostic foliaire.
Une deuxième partie est un axée à la
connaissance des conditions pédoclimatiques de la région
d'étude avec une présentation du site d'échantillonnage,
du matériel végétal et des méthodes adoptées
dans cette étude.
En fin, une troisième partie est consacrée aux
résultats obtenus et leurs discussions avec les conclusions auxquelles
nous avons abouties.
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