3-6-3/ Analyse d'organes autres que la feuille
En général, l'état nutritionnel d'une
plante est mieux reflété par la concentration d'un
élément nutritif des feuilles que par celle d'un autre organe de
la plante. Pour certaines espèces et pour certains
éléments minéraux, les teneurs peuvent varier entre le
limbe et le pétiole et quelques fois, les pétioles sont de
meilleurs indicateurs de l'état nutritionnel (Anonyme,
2006).
L'analyse du pétiole seul a été
appliquée à l'étude de la nutrition de la pomme de terre,
de la tomate, de la vigne, ... mais très peu sur arbres fruitiers
(MARTIN PRÉVEL et al., 1984).
Pour les cultures arboricoles dont le système floral se
développe avant le système foliaire (tel que l'abricotier et le
pêcher), l'analyse de la fleur devrait offrir de meilleurs indications
sur la nutrition de la plante (BERTSCHINGER et al.,
2003). La détermination des teneurs en fer, manganèse,
magnésium et azote dans les pétales du pêcher, du poirier
et du pommier montre que cette méthode n'est pas encore praticable
(SANZ et al., 1997., SANZ et MONTANES, 1995)
in (BERTSCHINGER et al., 2003).
Le bourgeon pourrait également servir de substrat
à une analyse permettant de diagnostiquer l'état nutritionnel de
la culture. Il n'y a cependant ni études ni indications d'une
méthode utilisable dans la pratique (BERTSCHINGER et
al., 2003).
Pour les arbres fruitiers, l'analyse des fruits est le
meilleur indicateur, spécialement pour le calcium et le bore en relation
avec la qualité des fruits et les conditions de stockage
(Anonyme, 2006).
L'analyse de jeunes fruits pourrait fournir des indications
précoces sur le développement qualitatif de celui ci
(éventuels troubles physiologiques) et le cas échéant,
prendre les mesures qui s'imposent (fumure du sol, des feuilles, limitation de
récolte). Les troubles physiologiques sont étroitement
liés aux rapports K / Ca et N / Ca ainsi qu'à d'autres
données de référence. Alors que l'on dispose de quelques
expériences sur les valeurs limites de ces données au moment de
la récolte et peu de résultats d'analyses de jeunes
fruits (BERTSCHINGER et al., 2003).
Toutes ces méthodes peuvent, dans le meilleur des cas,
servir de base décisionnelle afin de corriger à court terme un
déséquilibre nutritionnel de la plante (BERTSCHINGER et
al., 2003).
Conclusion
Comme chez les autres espèces, la nutrition de
l'abricotier est un phénomène complexe. En effet, même si
la production ne présente plus véritablement de problèmes,
les déséquilibres nutritionnels sont souvent synonymes de
variations incontrôlées de la qualité.
Si les modes de cultures sont différents, les
variétés nombreuses et les climatologies variées sur les
zones de cultures, les déséquilibres nutritionnels s'expriment
toujours selon les mêmes caractéristiques.
Le diagnostic foliaire est un progrès important qui
aide à apprécier l'alimentation minérale globale ou
d'identifier un trouble nutritionnel mal défini au simple diagnostic
visuel. Il ne se résume pas à de simples analyses de feuilles,
pour en tirer des renseignements utiles et les appliquer à la
fertilisation des vergers. Il est nécessaire de respecter certaines
conditions, telle que la bonne connaissance du sol, des vergers d'étude
et les conditions environnementales.
Finalement, nous signalons que la mise en place de normes
standard pour l'interprétation des analyses végétales
propres aux conditions de notre pays reste la priorité à prendre
en charge à l'avenir sur les espèces fruitières
d'importance économique.
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