2-1-4/ Le calcium
DELAS (2000), signale que tous les sels de
calcium présents dans le sol (carbonates, chlorures, nitrates,
phosphates, sulfates, humâtes) peuvent contribuer à la nutrition
des plantes en calcium.
La plante puisent cet élément dans le sol
essentiellement sous forme de CaSO4 ou CaH2
(CO3)2 et en accumule des quantités très
variables, les tissus méristèmatiques, les organes jeunes
en renferment relativement peu alors qu'il se trouve en quantité plus
importantes dans les organes âgés comme les feuilles à
l'automne et surtout le bois des arbres (DEYSSON, 1970).
Le calcium est un constituant des acides pectiques de la
lamelle moyenne ; en son absence, les cellules ont tendance à se
dissocier. Aussi il peut se cristalliser dans les vacuoles de certaines
cellules en formant des sels de calcium avec des acides organiques, il a donc
un rôle antitoxique (LAFON et al., 1996),
(HELLER et al., 1998) et (F.A.O.,
2003), notamment contre l'excès des acides oxalique, tartrique,
et citrique, particulièrement abondant dans les tissus âgés
(HELLER et al., 1998).
Le calcium diminue la perméabilité cellulaire et
freine la pénétration de l'eau et de la plupart des ions
notamment du potassium et du fer, comme il joue un rôle dans le
déclanchement des mitoses et l'activation de nombreux enzymes
(HELLER, 1984).
GAUTIER (1987) indique que chez les arbres
fruitiers, les besoins en calcium sont plus élevés qu'on ne le
croit, en Grande-Bretagne le tronc, la charpente, les rameaux lignifiés
d'un arbre de 35 ans contiennent 2,54 kg de calcium, soit plus que l'azote, le
phosphore, le potassium et le magnésium qui totalisent 2,17kg.
Il apparaît également comme un régulateur
du métabolisme des fruits, présent en quantité suffisante,
il ralentit la respiration, retarde la maturité du fruit, il maintient
l'intégrité des cellules du fruit non seulement par son action
sur les membranes cellulaires mais aussi en entretenant la synthèse des
protéines (GAUTIER, 1987).
2-1-4-1/ Carence de calcium
En Algérie, les déficiences en calcium n'ont
jamais été signalées, car les sols contiennent
généralement des quantités suffisantes pour satisfaire les
besoins des plantes (KHELIL, 1989).
Les carences calciques peuvent être observées en
sols très acides ou lorsque la présence d'éléments
antagonistes réduisent son assimilation. C'est probablement à
cette dernière cause qu'il faut relier les accidents constatés
à la suite d'utilisations excessives du fumier, ce dernier étant
riche en azote et en potasse, éléments antagonistes du calcium
(BRETAUDEAU et FAURÉ, 1992).
La carence en calcium s'installe rapidement, car le calcium
des tissus âgés est difficilement récupérable, elle
se remarque par l'altération du sommet végétatif
(BINET et PRUNET, 1967), les jeunes feuilles entourant les
sommet du rameau sont tordues, se recroquevillent, le limbe est chlorotique,
les tissus du mésophylle sont déprimés puis se
nécrosent (LEPOIVRE, 2003) et (F.A.O.,
2003). Les mêmes carences entraînent l'arrêt de
croissance, de la floraison et de la fructification (BINET et PRUNET,
1967) et occasionnent surtout des troubles physiologiques sur fruits
(F.A.O., 2003) et (CLINE, 2004).
2-1-4-2/ L'excès de calcium
L'antagonisme qu'il manifeste peut avoir des
conséquences graves sur l'assimilation de certains
éléments nécessaires en augmentant les risques des
carences, surtout si ces éléments sont présents à
des doses insuffisantes. L'une des principales altérations
causées par le calcium semble bien être une fixation
exagérée sur les membranes biologiques, avec les troubles de
perméabilité qu'elle entraîne (HELLER et
al., 1998).
L'excès de calcium, gêne l'absorption du
potassium, du phosphore, du magnésium et des
oligo-éléments, notamment le fer et le bore induisant ainsi des
chloroses (MARTIN PRÉVÉL et al., 1984),
(KHELIL, 1989), (BRETAUDEAU et FAURE, 1992),
(LAFON et al., 1996), (HELLER et
al., 1998), (BERTSCHINGER et al.,
2003), (F.A.O., 2003) et (Anonyme,
2005a).
Le cas le plus spectaculaire est la carence en fer dite
chlorose calcique ou ferrique, que son excès peut provoquer, bien que
celle-ci est liée à une malnutrition ferrique, elle comporte des
troubles divers et complexes encore assez mal connus (HELLER,
1984).
Les carences en fer sont fréquentes et
provoquées notamment par plusieurs facteurs telle que le pH du sol trop
élevé (HELLER et al., 1998),
(SOLTNER, 1999) et (LEPOIVRE, 2003), ou un
excès de manganèse (Anonyme, 2005a), ou
également un excès de calcium(HELLER et al.,
1998) et (F.A.O., 2003), cas le plus répandu
en Algérie.
Lorsque l'insuffisance ferrique est faible, les feuilles
d'extrémité présentent une coloration jaune, la teinte
verte normale persiste au voisinage des nervures, la croissance des bourgeons
n'est pas ralentie. Alors qu'en cas de carence grave, la chlorose du
feuillage est accélérée, des nécroses
irrégulières et intenses apparaissent (COUTANCEAU,
1962).
MARTIN PRÉVÉL et al.,
(1984), indiquent que l'excès de calcium
détériore le bilan hydrique de la plante.
Un excès en calcium provoque en plus des perturbations
de l'assimilation des autres éléments nutritifs, une mauvaise
conservation des fruits Anonyme, (2000).
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