2.1.2. Phase d'exécution :
L'exécution du pas est considérée comme
une phase balistique, pendulaire, qui s'opère autour de l'articulation
de la cheville du membre inférieur d'appui sous l'action de la
gravité (Lepers et Brenière, 1995) et pendant laquelle la vitesse
du CG ne cesse d'augmenter (Brenière et Do, 1986 ; Brunt et al., 1991).
Pendant cette phase, le CP se déplace vers l'avant du pied. Le membre
inférieur oscillant présente une flexion de la hanche, une
flexion puis une extension du genou ainsi qu'une flexion plantaire de la
cheville.
La phase de simple appui se termine au moment où le membre
inférieur oscillant rentre en contact avec le sol.
A cette phase de simple appui succède une phase de double
appui caractérisée par le passage du CP en avant du CM,
provoquant une phase de freinage.
Les paramètres locomoteurs, que sont la fréquence
et la longueur du pas, liés à l'exécution du premier pas
varient avec la vitesse de la marche (Brenière et Do, 1986 ,1991).
Chez l'adulte, le processus de la marche stationnaire est
atteint dès la fin du premier pas en un temps constant et ce
indépendamment de la vitesse de progression (Brenière et Do, 1986
; 1991). Ces auteurs ont proposé une interprétation
biomécanique de cette constante.
Ils ont assimilé le corps pendant de l'IM à un
pendule inverse en montrant que le temps pour atteindre le pic de vitesse ne
dépend pas de la vitesse de marche mais de la gravité et des
paramètres anthropométriques individuels du sujet (masse, inertie
du corps) et est associée à la notion de schéma corporel
(Brenière, 1996).
L'ensemble de la phase d'initiation (phase d'ajustement et
d'exécution) semble être sous contrôle d'une commande
centrale, comme le montrent plusieurs études d'initiation de la marche
dans différentes conditions. Des études avec différentes
vitesses d'initiation de la marche (Brunt et al, 1991) et avec obstacle (Brunt
et al, 1999) ou d'initiation sur les orteils (Couillandre et al, 2000) montrent
le caractère stéréotypé de ce programme moteur,
défini par une succession de tâches invariantes (Brunt et al,
1991).
Néanmoins, il existe des différences
significatives de la durée et l'amplitude des APA lorsqu'un sujet
réalise une marche sans obstacle ou avec obstacle (Brunt et al,
1999,2005).
Sur un plan plat, plusieurs études (Brenière et
al. 1987, Crenna et Frigo, 1991) ont montré que la durée et
l'amplitude des APA étaient prédictives de la vitesse de marche
.Ces résultats témoignent de l'adaptation d'un même
processus pour ajuster la vitesse de marche.
2.3. L'initiation de la marche lors de la montée
d'une marche :
L'initiation de la montée d'une marche a
également été étudiée (Gélat et
Brenière, 2000 ; Gélat et al, 2006). Cette tâche
présente une nouvelle composante par rapport à l'initiation de la
marche sur un plan plat. En effet, son but est de déplacer le centre des
masses (CM) du corps non seulement vers l'avant mais aussi vers le haut. Les
premiers résultats obtenus montrent une adaptation du processus
d'initiation de la marche à la montée d'une marche, qui se
caractérise par une réduction de la durée des ajustements
posturaux anticipateurs et de la vitesse vers l'avant du CM à la fin de
la phase d'exécution, alors que le pic de vitesse est indépendant
de l'élévation finale du CM.
Par contre la longueur du pas était la même pour
toute les conditions (sur un plan plat et avec escalier) (Gélat et
Brenière, 2000), même si la programmation d'une réduction
de la durée des APA pourrait être destinée à prendre
en compte la nécessité d'une plus grande translation du CM
pendant la phase de double appui où a lieu l'élévation du
corps.
Donc on peut dire que la réduction des APA
apparaît comme une adaptation de ce processus qui permet le
réglage de l'impulsion verticale en préservant à la fois
l'amplitude du pic de vitesse et son timing.
Ces résultats suggèrent que chez des jeunes
adultes, l'initiation de la marche avec un changement de niveau est
gérée par un processus commun à celui utilisé avec
la marche à un plan plat. Ils ont montré pourquoi on doit avancer
plus lorsqu'on s'élève, en étudiant les activités
musculaires qui caractérisent le double appui.
Lors de la monté d'une marche (Gélat et Le
Pellec. 2007) ont montrés qu il y a un rôle essentiel du
soléaire du pied d'appui au début du double appui
(bi-fonctionnel), en fait que le muscle sert à élever le corps
mais il contribue aussi à le propulser vers l'avant , ils ont
trouvés que la durée des APA et la vitesse du centre de masse
(CG) au moment du contact du pied et plus petit avec une montée de la
marche que la marche sur un plan plat. Ainsi le changement de vitesse de
progression pendant le double appui est plus important avec la montée de
la marche qu'avec la marche sur un plan plat.
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