L'étudiant est capable d'accomplir des
tâches lorsqu'il fournit des efforts face à des activités
qui ne sont pas difficiles tout en sachant réutiliser des connaissances
antérieures. Cette perception est représentée par les
conditions n°3 et 5. Cela nous permet de répondre à la
question n° 3 :
? Les étudiants de L.L.A se sentent-ils
capables de faire ce qu'on leur demande ?
Les résultats obtenus ne confirment pas
l'hypothèse n°3 et montrent que les étudiants
perçoivent positivement leurs capacités lors de l'accomplissement
d'une tâche avec (76.91%) tel qu'il est présenté dans le
tableau suivant :
Tableau n°11: Les perceptions de compétence
à accomplir
les activités de F.L.E.
|
Perception positive
|
Perception négative
|
Aucune de ces perceptions
|
La compétence à l'accomplir.
|
76.91%
|
18.67%
|
4.02%
|
D'un côté, les résultats obtenus pour la
condition n°3 montrent que les étudiants sont
capables d'accomplir les activités de français. De l'autre
côté, la condition n°5 nous porte à
constater que les étudiants fournissent des efforts lorsqu'ils font ce
qu'on leur demande. Le respect de ces deux conditions à donner comme
conséquence une perception positive chez les étudiants.
c-Résultats relatifs à la perception de
la contrôlabilité
L'étudiant exerce un certain contrôle sur ce
qu'on lui demande lorsqu'il a l'occasion d'intervenir pour choisir entre
plusieurs thèmes ou entre des activités différentes.
L'étudiant doit également percevoir l'importance de ce qu'on lui
propose dans d'autres domaines ou même dans sa vie professionnelle. Pour
mieux contrôler la situation, l'étudiant doit comprendre la
consigne des activités et accorder avec l'aide de son enseignant un
temps suffisant pour les accomplir. A cela s'ajoute le travail collectif qui
permet à un groupe d'étudiants de fixer un but unifié et
par-là favoriser la perception de leurs compétences ainsi que
celle de la contrôlabilité. Cette perception est
interprétée par les conditions n° 2, 6, 7, 8, 9
et 10 qui vérifient la question
n°4 :
? Les étudiants de L.L.A croient-ils qu'ils
exercent un contrôle sur ce qu'on leur demande ?
Un pourcentage moyen de (63.42%) caractérise cette
perception par rapport aux deux autres. Comme nous avons avancé dans la
4e hypothèse, les étudiants n'exercent pas un grand
contrôle sur ce qu'ils font lors de l'accomplissement des
activités de français tel qu'il est illustré dans le
tableau suivant :
Tableau n°12: Les perceptions de
contrôlabilité.
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Perception positive
|
Perception négative
|
Aucune de ces perceptions
|
Le degré de son contrôle
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63.48%
|
25.22%
|
11.28%
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Tel que nous l'avions démontré
précédemment, les conditions n°2 et
6 ne sont pas respectées par les enseignants de
français. Dans la plupart des cas, les étudiants ne
perçoivent pas la diversité des activités et
n'interviennent pas dans le choix des thèmes étudiés.
Comme nous avons pris en considération le choix de la
langue étrangère, nous avons comparé les perceptions des
étudiants (A) et celles des étudiants
(B).
Tableau n° 13 : Les perceptions des étudiants
(A) et (B) à l'égard des
activités de F.L.E.
|
Perception positive
|
Perception négative
|
Aucune de ces perceptions
|
La valeur des activités de F.L.E.
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(A) : 81.09%
(B) : 67.42%
|
(A): 14.05%
(B): 31.81%
|
(A): 4.85%
(B): 0.75%
|
La compétence à l'accomplir.
|
(A): 79.37%
(B): 66.66%
|
(A): 16.29%
(B): 33.33%
|
(A): 4.33%
(B): /
|
Le degré de son contrôle
|
(A): 60.23%
(B): 62.12%
|
(A): 24.36%
(B): 33.33%
|
(A): 11.36%
(B): 4.54%
|
Nous observons que les perceptions des étudiants
(A) et des étudiants (B) ne sont pas
similaires à l'égard des activités de français. Les
étudiants (A) expriment les perceptions les plus
élevées concernant l'utilité de l'activité et sa
compétence. Les mêmes étudiants (A)
exercent moins de contrôle que les étudiants (B).
Cela mène à constater que choisir la langue à
étudier agit positivement sur les perceptions de l'étudiant.
Comme nous avons pris en considération l'effet de
l'échec et de la réussite, nous avons comparé les
perceptions des étudiants (C) et celles des
étudiants (D).
Tableau n°14 : Les perceptions des étudiants
(C) et (D) à
l'égard des activités de F.L.E.
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Perception positive
|
Perception négative
|
Aucune de ces perceptions
|
La valeur des activités de F.L.E.
|
(C): 80.66%
(D): 63.26%
|
(C) :17%
(D):15.73%
|
(C):2.33%
(D):5.01%
|
La compétence à l'accomplir.
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(C) :84.66%
(D) :76.70%
|
(C): 11.33%
(D):20.57%
|
(C ): 4%
(D) : 3.74%
|
Le degré de son contrôle
|
(C) : 62%
(D): 64.11%
|
(C) : 20%
(D): 27.04%
|
(C) : 16%
(D): 9.86%
|
Nous remarquons que les étudiants (C)
perçoivent positivement l'utilité des activités
proposées et se sentent capables de les accomplir, mais cela n'exclut
pas qu'ils exercent moins de contrôle lors de l'accomplissement de ces
tâches. A partir des résultats des étudiants
(D), nous constatons qu'ils perçoivent
négativement l'utilité des activités de F.L.E et exercent
moins de contrôle lors de l'accomplissement des activités. Les
étudiants (B) jugent qu'ils sont capables de faire les
activités proposées.
Percevoir positivement les déterminants de la
motivation prennent ses origines dans le respect de certaines conditions de la
motivation. A partir de cela, nous avons remarqué que les
étudiants exercent moins de contrôle lors de l'accomplissement des
activités à cause de deux conditions 2 et
6. Contrairement à ce que nous pensions l'échec
n'a pas donné lieu à des perceptions négatives à
l'égard des activités de français.
C-Comment peut-on reconnaître la présence
de la motivation chez les étudiants ?
Nous avons expliqué tout au long de ce mémoire
l'importance de la motivation qui est considérée par Viau comme
une variable didactique. La relation entre les pôles du triangle
didactique constitue une interaction entre enseignant, élève et
savoir. Jean Houssaye (cité par J. Lecomte, 1998d,
p.235) lie la question de la motivation à ces trois pôles et
montre qu'une grande importance est accordée au rapport
enseignant-savoir tandis que peu d'importance est donnée à la
motivation de l'élève. Motiver à apprendre est une
tâche ardue pour l'enseignant qui espère agir efficacement sur ce
qu'il propose. Dans la plupart des cas, l'enseignant oblige
l'élève à accomplir des tâches et ne tient pas en
compte « le désir d'apprendre » ou le besoin de
faire ces tâches. C'est pour cela que l'enseignant doit s'orienter vers
le besoin de l'élève pour mieux le motiver.
L'approche cognitive, qui est en vogue actuellement, met en
évidence le sens donné par l'élève à ce
qu'il réalise comme activité. Donc, le choix des activités
dépend d'une situation qui prend en considération
l'intérêt de l'élève. Respecter toutes les
conditions de la motivation ne suscite pas forcément la motivation chez
tous les élèves à cause de la présence de facteurs
liés (à la famille, à l'enseignant, au système
d'évaluation, etc.) qui influencent « la dynamique
motivationnelle » de l'élève. S'intéresser
à motiver les étudiants mène à poser une question
très importante : Comment peut-on reconnaître la
présence de la motivation chez ces étudiants ?
Dans ce cas, interviennent d'autres aspects observables de la
motivation : Un étudiant jugé
« motivé » ne préserve aucun effort pour
surmonter toutes les contraintes lors de l'accomplissement d'une
activité. Cet étudiant se montre actif et
persévérant en accordant suffisamment de temps à ce qu'il
réalise. Parmi les conséquences de la motivation, nous trouvons
également la performance qui est un indicateur très important. La
performance est à la fois une source et une conséquence de la
motivation et se traduit par les résultats obtenus.
CONCLUSION
Par notre mémoire, nous souhaitions enrichir les
connaissances sur la réalité motivationnelle des activités
proposées à des étudiants jugés
« démotivés » à accomplir des
tâches dans le cadre du cours de F.L.E. Dans un contexte
académique, l'enseignant rencontre souvent des étudiants qui
s'engagent dans un sens contraire pour éviter tout effort face à
ce qu'on leur propose. Beaucoup d'étudiants s'absentent et abandonnent
l'activité avant de l'accomplir.
Une telle situation mérite donc notre attention car
elle provoque un déséquilibre au niveau de la motivation qui est
une condition très importante pour l'apprentissage. Parmi les recherches
centrées sur cette question, nous nous sommes
référée aux modèles sociocognitifs. Dans la
même perspective, nous avons expliqué que plusieurs facteurs sont
à l'origine de la démotivation des étudiants. Ces facteurs
sont relatifs à la vie de l'étudiant, à la
société, à l'école ou l'établissement
académique ou bien à la classe. Comme nous ne pouvons pas
vérifier tous les facteurs, nous avons mis l'accent sur l'un des
facteurs relatifs à la classe et qui sont les activités
proposées aux étudiants inscrits aux cours de français
durant l'année universitaire 2005/2006. En effet, quelle est l'opinion
des étudiants de L.L.A sur « la qualité
motivationnelle » des activités de F.L.E ? Les
activités de F.L.E proposées aux étudiants de L.L.A
remplissent-elles les conditions de la motivation ? Les étudiants
de L.L.A considèrent-ils les activités de F.L.E comme
utiles ? Les étudiants de L.L.A se sentent-ils capables de faire ce
qu'on leur propose ? De plus, les étudiants de L.L.A croient-ils
qu'ils exercent assez de contrôle sur ce qu'on leur demande ?
Ainsi, ce mémoire avait deux objectifs :
connaître l'opinion des étudiants de L.L.A sur « la
qualité motivationnelle » des activités de F.L.E et
mesurer leurs perceptions sur les déterminants de la motivation (de la
valeur, de la compétence et de la contrôlabilité). Ces
objectifs nous ont aidée à formuler quatre hypothèses qui
dirigent notre recherche.
En vue de vérifier nos hypothèses, nous nous
sommes basée sur les propos des enseignants pour mieux comprendre et
interpréter les résultats obtenus par le questionnaire. Nous
avons remarqué que les enseignants ne se sentent pas tous
concernés par la motivation de leurs étudiants (enseignant
n°4) tandis que d'autres se sont montrés conscients de son
importance dans un contexte scolaire (enseignants n°1-3-6). La motivation
n'est pas perçue de la même manière ce qui donne lieu
à des jugements différents concernant le degré de
motivation des étudiants. En effet, tel que nous l'avons
déjà prévu par notre 1ère
hypothèse, il n'y a pas un respect de toutes les conditions de la
motivation. La participation de 257 étudiants a permis de constater que
les activités de français ne remplissent pas deux conditions de
la motivation (C2-C6): Les
étudiants de L.L.A révèlent que l'enseignant ne leur donne
pas l'occasion de choisir les thèmes des activités qui sont loin
d'être diversifiées. D'un côté, deux enseignants
(enseignant1- enseignant2) seulement ont évoqué la question de la
diversité des activités. De l'autre côté, nous avons
remarqué que certains enseignants (enseignant3- enseignant6) imposent
les thèmes étudiés tandis que d'autres (enseignant1-
enseignant5) préfèrent négocier quelques fois les
thèmes étudiés avec les étudiants.
En prenant en considération le choix de la langue
française comme une variable à l'étude, nous avons
constaté qu'il existe une différence significative entre
l'opinion des étudiants (A) et celle des
étudiants (B). Les étudiants inscrits
volontairement au cours de français fournissent plus d'effort et
consacrent assez de temps à l'accomplissement des activités de
F.L.E. De leur côté, les étudiants orientés vers
l'étude de cette langue font moins d'effort et se sentent incapables de
réaliser des tâches individuellement.
Les résultats obtenus par le biais des étudiants
(C) et les étudiants (D) nous portent
à constater que l'échec n'est pas une variable significative.
De plus, cette série d'analyses a infirmé nos
trois dernières hypothèses sur les perceptions des
étudiants de L.L.A. En réponse à nos questions de
recherche, nous avons constaté que ces étudiants
perçoivent positivement l'utilité des activités de
français et se sentent capables de faire ces activités.
Malgré cela, ils exercent moins de contrôle sur leur
accomplissement.
Nous avons également observé que le choix de la
langue française semble exercer une influence sur les perceptions des
étudiants de L.L.A à l'égard des sources de la motivation.
Par ailleurs, nous avons montré que l'échec n'a pas donné
une influence négative sur les perceptions de ces étudiants.
Une telle recherche montre que l'enseignant doit être
conscient de l'importance de la motivation. Il doit prendre en
considération « la qualité motivationnelle »
des activités qu'il propose et intervenir pour favoriser la motivation
chez ses étudiants. Cependant, malgré les contraintes de temps et
les difficultés rencontrées, nous pensons avoir levé le
voile sur la réalité motivationnelle des activités de
français malgré qu'elles ne représentent qu'un seul
facteur qui favorise « la dynamique motivationnelle ». Il
serait intéressant de s'orienter vers le reste des facteurs notamment
relatifs au mode d'évaluation, aux systèmes de récompenses
et de sanctions utilisés par l'enseignant, à l'enseignant
lui-même, à la vie de l'élève et à la
société. Signalons que ces pistes de recherches
supplémentaires nous semblent non négligeables car elles
permettront de déterminer l'origine de la démotivation des
étudiants dans un contexte scolaire.
BIBLIOGRAPHIE
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