CHAPITRE
4- Les cultures fourragères sur jachères de courte durée
dans la restauration de la fertilité des sols
L'étude de la rentabilité des cultures
fourragères, et particulièrement des légumineuses
fourragères dans les systèmes de production ne peut se faire sans
une prise en compte de l'apport de la culture sur la fertilité du sol et
donc sur l'augmentation des rendements des cultures suivantes.
Dans les parcelles où ont été
cultivées le niébé, l'arachide et le sorgho fourragers, il
a aussi été introduit d'autres cultures fourragères dans
l'optique d'une restauration de la fertilité des sols
dégradés. Il s'agissait comme cultures de Stylosanthes
hamata et de Andropogon gayanus
Ces deux cultures n'ont pas fait l'objet d'une
intensification, elles ont été disséminées par
éclats pour A. gayanus ou à la volée pour S.
hamata sans tenir compte des recommandations de la recherche en
matière d'écartement, de fertilisation ou d'irrigation.
Il a été observé un développement
de ces types de plantes partout où elles ont été
disséminées, leur comportement en terme de productivité
semble être à la mesure de l'itinéraire emprunté.
Ceci laisse croire que ces cultures pourraient être
rentables du point de vue financier et au delà, intéressantes
dans un rôle de restauration de la fertilité des terres
dégradées et de raccourcissement des jachères.
Pour pouvoir se prononcer de manière
systématique sur l'apport réel des légumineuses en terme
d'augmentation de l'azote du sol ou de bénéfice de la plante
succédant à la légumineuse sur un sol, il faudrait faire
des études sur de longues années.
Les résultats que nous utilisons ici, nous servent
à illustrer notre point de vue sur une restauration de la
fertilité des sols où a été préalablement
cultivé une légumineuse.
1- Effets de Stylosanthes
L'effet de Stylosanthes sp. a été
étudié par Powel (1984) et les résultats obtenus
étaient à plus d'un titre révélateurs.
Il a été planté du maïs sur sol qui
a été auparavant soumis à une culture fourragère
pour une durée de 1 à 3 ans afin de voir la quantité
d'azote rendue disponible par la légumineuse.
Du maïs a aussi été cultivé sur des
sols parallèles qui ont subi une monoculture de 3 ans de maïs et
sur des sols qui ont été laissées en jachère
pure.
Le rendement en grain du maïs cultivé sur sol
préalablement exploité avec du Stylosanthes était
supérieur de manière significative à celui du maïs
cultivé sur sols soumis à la monoculture.
Les rendements du maïs obtenus sur les sols en
jachère ou préalablement exploités avec
Stylosanthes ont été comparés avec la courbe de
réponse du maïs à la fertilisation azotée sur sol
soumis à une monoculture, ceci, dans le but de quantifier l'azote rendu
disponible par la légumineuse.
Le tableau 26 récapitule les résultats
obtenus :
Tableau 26 : Rendements d'un champ de
maïs selon l'histoire culturale du terrain
Histoire culturale
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Rendement en grain du maïs à 0 Kg de N/ha
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Apport en N (Kg/ha) correspondant pour rendement similaire
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Monoculture maïs 3 ans
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461
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Jachère nue
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1275
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30
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Stylosanthes hamata (2 ans)
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1369
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32
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Stylosanthes hamata (3 ans)
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2505
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90
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Stylosanthes guianensis (1 an)
|
1643
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44
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Stylosanthes guianensis (2 ans)
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2696
|
100
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Il apparaît que une jachère, même nue a un
rôle important dans l'augmentation des rendements des sols.
Si sur cette jachère, une légumineuse est
cultivée, l'effet de l'augmentation du rendement se manifeste encore
plus.
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