3-2- Utilisation des fourrages pour
la production de lait
Pour l'UBT locale, la production de deux litres de lait
nécessite, si l'on tient compte des besoins d'entretien la somme de 3,5
UF et de 271 g de MAD.
La production d'un litre de lait à 4 % de
matières grasses nécessite 0,4 UF et 60 g de MAD en moyenne
(Pagot, 1985). Donc les besoins de production de 5 litres de lait chez la vache
issue de l'insémination sont de 2 UF et de 300 g de MAD.
Pour cette vache donc les besoins journaliers sont de 5,8 UF
et de 540 g de MAD.
Le tableau 23 nous donne le nombre de jours de production de
lait permis par hectare de culture fourragère chez la vache locale et
celle de l'insémination :
Tableau 23 : Nombre de jours de
production de lait permise chez la vache laitière par les UF et
les MAD par hectare de culture
|
Vache locale
|
Vache de l'insémination
|
Nombre de jour de production de lait permis
par
|
UF
|
MAD
|
UF
|
MAD
|
Niébé
|
167,4
|
228,55
|
101,01
|
114,7
|
Arachide
|
157,37
|
270,99
|
94,96
|
136
|
Sorgho
|
44,14
|
26,60
|
26,63
|
13,35
|
La production de lait permise par hectare de culture est le
produit du nombre de jours de production permis par hectare de culture par le
volume journalier de production.
La production de lait permise par l'hectare de culture est la
plus petite production permise avec les UF et les MAD car ces deux
éléments doivent être simultanément
consommées pour qu'il y ait production du lait.
Finalement, l'hectare de niébé peut permettre la
production de 334 litres de lait, alors que l'hectare d'arachide en permet 314
et celui de sorgho seulement 53 litres chez la vache locale.
Chez la vache issue de l'insémination artificielle par
contre, l'hectare de niébé permet la production de 505 litres de
lait alors que l'hectare d'arachide en permet 475 et l'hectare de sorgho 67
litres.
Ces résultats vont dans le même sens que ceux
trouvés par plusieurs auteurs : en matière de production de
lait, avec des légumineuses fourragères, ce sont les calories
(représentées par les UF) et non les protéines
(représentés par les MAD) qui risquent de limiter la production
(Dirven, 1965 ; Hardison, 1966 ; Hamilton et al., 1970).
3-3- Utilisation des fourrages pour
la production de viande
L'UBT produisant 300 g de viande par jour est ici notre
référence.
Pour autant, il faudrait, pour connaître ses besoins en
UFV et en MAD ajouter aux besoins d'entretien de l'UBT sous les conditions
d'exploitation du bassin arachidier (2,7 UF et 151 g de MAD) ses besoins pour
la production
Pour pouvoir assurer ses besoins d'entretien et assurer une
production de 300 g de viande par jour, il faudrait à l'UBT la valeur de
3,7 UF et de 204 MAD par jour.
Le tableau 24 nous donne le nombre de jours permis de
production de 300 g de viande par l'hectare de culture
fourragère :
Tableau 24 : Nombre de jours de
production de viande permis par les UF et les MAD par hectare de culture
fourragère
Nombre de jours de production permis de 300 g de viande
|
UF
|
MAD
|
Niébé
|
158
|
303,61
|
Arachide
|
148
|
360
|
Sorgho
|
41,75
|
35,34
|
La production totale en viande permise par l'hectare de
culture fourragère est le produit du nombre de jours de production
permis par l'hectare de culture par 300 g qui est la valeur de la production
journalière.
Les productions de viande permises alors par l'hectare de
culture fourragère sont de 47 Kg pour le niébé, 44 Kg pour
l'arachide et seulement 10 kg pour le sorgho.
Le litre de lait est valorisé à 350 F tandis que
le Kg de viande (poids vif) est valorisé à 1000 F, dans ce cas
alors, nous obtenons la valeur des productions permises par l'hectare de
culture :
Tableau 25 : Valeur monétaire des
productions de lait et de viande permises par hectare de culture
fourragère.
Valeur monétaire des productions (FCFA/ha)
|
Lait de la vache locale
|
Lait de la vache inséminée
|
Viande
|
Niébé
|
116900
|
176750
|
47400
|
Arachide
|
109900
|
166250
|
44400
|
Sorgho
|
18550
|
23450
|
10600
|
Le niébé apparaît comme la culture
fourragère la plus rentable lorsqu'il s'agit de produire de la viande ou
de produire du lait. C'est donc la culture fourragère la plus
intéressante pour les emboucheurs et pour les producteurs de lait.
La vache issue de l'insémination apparaît aussi
comme étant l'animal qui transforme avec plus d'efficacité la
culture fourragère en produits finis.
La différence dans les productions permises par le
niébé et l'arachide n'est pas si significative pour permettre de
renoncer à l'une des cultures au profit de l'autre. En effet, la
détection du meilleur moment de coupe chez ces plantes participerait
à annuler cette différence.
Les quantités d'UF contenues dans les fourrages sont
trop basses et limitent fortement les productions. Une meilleure
rentabilité du système pourra être obtenue en
intégrant dans la ration des concentrés à haute teneur
énergétique comme la mélasse.
Il apparaît aussi que le sorgho est la culture
fourragère la moins intéressante lorsqu'il s'agit de produire du
lait ou de produire de la viande, dans les conditions de production du bassin
arachidier.
Toutefois pour pouvoir espérer conserver les rendements
ici obtenus avec les cultures de fourrages, il faudrait intégrer la
culture fourragère d'arachide ou de niébé (qui sont toutes
les deux des légumineuses) dans un système de rotation culturale
légumineuse-graminée, pour éviter les pertes de production
occasionnées par une monoculture à la légumineuse.
Pour ceci il est recommandé d'intégrer la
culture fourragère de niébé ou d'arachide dans la rotation
qui inclut une culture de mil ou de sorgho produisant essentiellement des
grains pour pouvoir mieux rentabiliser le système.
Dans le cadre d'une intensification de l'élevage, il
serait possible de produire beaucoup plus de lait et de viande avec une
économie des fourrages en intégrant dans l'alimentation des
animaux de l'urée (46% N) pour un apport en azote (MAD) et de la
mélasse pour un apport en énergie (UF).
Ces deux éléments peuvent être acquis
à des prix très bas et sont susceptibles d'être introduits
dans l'alimentation des ruminants à des doses recommandées
(l'urée peut s'intégrer dans la ration à hauteur de 1/3
des besoins azotées de l'animal, et la mélasse jusqu'à 30%
des besoins énergétiques) et coûteront moins chère
qu'une alimentation exclusivement fourragère.
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