CHAPITRE
3- Les cultures fourragères dans l'alimentation animale
1-
Généralités sur les valeurs alimentaires des fourrages
Les fourrages contiennent une proportion importante de fibre
de détergent neutre (FDN). Ils sont nécessaires dans la ration
animale sous forme de longues particules pour maintenir le bon fonctionnement
du rumen.
Ils peuvent être pâturés ou
récoltés et préservés sous forme d'ensilage ou de
foin. La ration des vaches taries peut être composée presque
entièrement de fourrages si la qualité est satisfaisante.
Par contre, chez la vache en début de lactation la
ration doit contenir au moins 35% de fourrages (Soltner, 1996) pour y maintenir
suffisamment de fibres. Les fourrages ont les caractéristiques
principales suivantes :
Ils possèdent un grand volume par unité de poids
(une faible densité). Cette caractéristique est importante parce
que la vache ne peut ingérer un fourrage que jusqu'à la limite
permise par la capacité (le volume) de son rumen.
Ils sont riches en fibre et pauvres en énergie par
comparaison avec les concentrés.
Ils possèdent un contenu variable en protéines.
Les légumineuses contiennent de 15 à 23% de protéines en
fonction du stade de maturité; les graminées par contre varient
en général de 8 à 18% de protéines (en fonction du
stade de maturité et du niveau de fertilisation azotée); et les
résidus de récoltes (pailles) contiennent de 3 à 4% de
protéines.
Donc, la valeur nutritive des fourrages peut varier fortement.
D'un côté, une jeune herbe est riche en protéine et elle
contient une fibre jeune très digestible. D'un autre côté,
la paille, par exemple, est un aliment très pauvre à cause de sa
richesse en fibre indigestible et sa faible teneur en protéines.
Les fourrages de bonne qualité peuvent intervenir pour
deux tiers de la ration d'une vache qui ingère 2,5 à 3% de son
poids vif sous forme de fourrage (Faye, 1986).
Les fourrages de bonne qualité dans une ration
équilibrée fournissent la majorité de l'énergie et
des protéines nécessaires pour la production laitière.
Le type de sol et les conditions climatiques sont les facteurs
principaux qui influencent le type de fourrages produits dans une exploitation.
Les graminées ont besoin d'engrais azoté et de beaucoup
d'humidité.
La valeur nutritive des fourrages est influencée
fortement par le stade de maturité de la récolte.
La croissance végétale peut se résumer
en trois stades successifs :
-stade végétatif,
-stade de floraison,
-stade de formation des semences.
En général, la valeur nutritive d'un fourrage
est la plus élevée pendant le stade végétatif et
elle est la plus faible au stade de formation des semences.
Au cours du vieillissement de la plante, la teneur en
énergie digestible, en protéine, en calcium et en phosphore
diminue alors que la teneur en fibre augmente (ainsi que la quantité de
lignine dans la fibre).
La lignine est indigestible et restreint la
digestibilité de la cellulose et des hémicelluloses par les
microbes du rumen (Pagot, 1985). Donc, les fourrages récoltés
à un stade de maturité précoce sont en
général de bonne qualité mais leur valeur nutritive
diminue au cours de la maturation de la plante.
La quantité maximale de matière sèche
digestible d'une culture fourragère est obtenue :
- au début de l'épiaison chez les
graminées,
- au stade final du bourgeonnement chez les
légumineuses,
- lorsque le grain de sorgho arrive au stade vitreux (Pagot,
1985).
La perte de valeur nutritive avec le vieillissement de la
plante est inévitable. Le potentiel de production laitière
à partir du fourrage diminue chaque jour que le stade optimal de
récolte est dépassé.
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