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Analyse des résultats d'exploitation
Les marges nettes par hectare générées
par les cultures fourragères d'arachide et de sorgho sont
négatives autant pour les exploitations avec main d'oeuvre temporaire
que pour les exploitations sans main d'oeuvre temporaire.
Pour le niébé, les exploitations sans MOT
(exploitations du type J) font un meilleur résultat par hectare que ceux
avec MOT et ceci découle du fait que les premières utilisent
moins d'intrants et en général ont des sols plus fertiles donc
à plus grande productivité que les secondes (exploitations du
type V I).
Pour toutes les autres cultures non fourragères, les
marges nettes par hectare sont positives elles entraînent donc au niveau
de l'exploitation des rentrées d'argent effectives.
Toutefois, dans les exploitations avec MOT, il faut noter
que de toutes ces cultures rentables, le niébé fourrager est
celui qui fait le résultat le moins bon avec une marge nette de 22123
F/ha.
Pour les exploitations avec MOT le niébé
fourrager est la deuxième culture la plus rentable après
l'arachide, mais cet état des faits peut être corrigé avec
un apport plus soutenu en fertilisants chez le niébé.
De manière générale, la non
rentabilité financière des cultures fourragères provient
du prix élevé de leurs semences qui coûtent en moyenne dix
fois plus que les semences non fourragères, mais aussi du stress
hydrique qu'ont connu les cultures avec la pause pluviométrique
enregistrée cette année.
D'ailleurs, ce manque d'eau est le plus souvent la cause
déterminante dans la non rentabilité des cultures
fourragères : « dans le domaine aride, pratiquement
aucune culture fourragère ne s'est révélée rentable
sans irrigation. » (Pagot, 1985).
L'irrégularité de la pluviométrie, le
manquement à observer les normes recommandées par la recherche en
matière d'itinéraire technique (fertilisation, date de semis,
date de récolte,...) et la faible valorisation en argent des fanes
(principale production de nos variétés fourragères) sont
autant de facteurs qui atténuent la rentabilité financière
des cultures fourragères.
Les rendements obtenus avec ces essais sur les cultures
fourragères sont très faibles. En effet, selon Morou (2002)
citant Dugue (1995), dans des conditions similaires au Nord du Cameroun, les
rendements moyens de matière sèche étaient de 1,4 à
1,7 t/ha pour l'arachide, de 1,2 t/ha pour le niébé et de 1,87
t/ha pour le sorgho.
Toutefois, les cultures fourragères participent dans
l'exploitation à nourrir des animaux et à augmenter la
fertilité des sols. C'est pourquoi il convient de comptabiliser dans
leurs effets l'aspect « bénéfice induit » par
ces autres utilisations.
Malgré ces résultats pour les cultures
fourragères, les producteurs affirment dans leur ensemble que les
cultures fourragères leur sont très bénéfiques.
Il faut comprendre dans cette attitude que, comme l'ont
souligné Malassis et al. (1992), et Badouin (1985), les paysans
ne considèrent pas dans le calcul de leurs charges ce qui ne leur
coûtent que du travail familial ou n'entraîne pas de sortie
d'argent : la marge sur les coûts variables est confondue à
la marge nette occasionnée par les cultures.
Pour le Niébé, financièrement, elle peut
être une culture fourragère rentable. Pour l'arachide et le
sorgho, il a été fait des simulations sur la production de
graine dans le but de savoir la production en graine qui doit s'accompagner de
leurs productions obtenues en fanes, afin de recouvrer les coûts
occasionnés par les cultures.
Le tableau 19 nous donne les résultats de ces tests qui
cherchent les productions qui permettraient d'atteindre les chiffres d'affaire
critique.
Tableau 19 : Résultats des
simulations sur les chiffres d'affaire critique
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AVEC MOT
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SANS MOT
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Fleur 11
|
CE 145
|
Fleur 11
|
CE 145
|
Graines/grains
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160
|
57
|
107
|
25
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Fanes/Paille
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918
|
515
|
918
|
515
|
Les rendements en fanes obtenus sont supposés constants
même avec une augmentation du poids des graines. Il s'agira donc de
laisser la fructification continuer jusqu'à obtenir les poids
souhaitables en graines.
Ces productions en graines avec l'arachide ou en grains avec
le sorgho peuvent être obtenues, et même dépassées,
si l'on se réfère aux fiches techniques de ces deux
variétés. En effet, avec la CE 145, il a été obtenu
en milieu contrôlé un rendement moyen 2900 kg avec 13 essais. La
Fleur 11 quant à elle, a un rapport gousse/paille moyen.
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