6- Réflexions sur l'évolution des
systèmes d'exploitation
La typologie résultante de l'analyse des données
inspire des réflexions qui s'étendent sur plusieurs domaines.
Les producteurs appartenant au groupe J
bénéficient des revenus issus de l'agriculture les plus
élevés, alors que ce ne sont que de nouveaux producteurs. Ceci
peut s'expliquer par le fait que ces jeunes producteurs aient
bénéficié du programme des « terres
neuves », retirés qu'ils sont dans les villages les plus
reculés, ils ont eu accès à de larges surfaces jusqu'alors
non exploitées.
Ces terres, encore fertiles, leur procurent des rendements
supérieurs à ceux obtenus par les autres producteurs, plus
âgés qui ont fait des décennies à exploiter les
mêmes terres.
Pour preuve, 34% des producteurs appartenant à ce
groupe J sont du village de Diamafara (village le plus récemment
crée, il y a 50 ans de cela).
Mais, il convient de noter que cette expansion des terres,
s'est arrêtée depuis quelques années. C'est pourquoi, en
annulant le phénomène « terres neuves » avec
le village de Diamafara ôté de l'échantillon, on peut alors
voir l'évolution des systèmes d'exploitation.
Dans ce cas, les moyennes des variables, fournit par le
tableau 4 deviennent :
Tableau 4 : Moyennes des variables des
groupes sans Diamafara
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V
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I
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J-Diam
|
Effectifs
|
17,00
|
8,00
|
10,00
|
Age exploitant (ans)
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59,00
|
47,30
|
46,70
|
Nombre actifs (actifs/exploitation)
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6,54
|
6,57
|
5,25
|
Revenus issus de l'agriculture (F/exploit.)
|
542,00
|
576,00
|
581,00
|
Revenus issus de l'élevage (F/exploit.)
|
92,10
|
114,00
|
52,00
|
Revenus issus d'activités extra agricoles
(F/exploitation)
|
113,00
|
155,00
|
182,00
|
Nombre charrettes (charrettes/exploitation)
|
1,47
|
1,00
|
0,90
|
Nombre houes (houes/exploitation)
|
2,50
|
1,90
|
1,60
|
Nombre semoir (semoirs/exploitation)
|
1,58
|
1,60
|
1,00
|
Nombre UBT (UBT/exploitation)
|
10,82
|
15,72
|
5,70
|
Surface moyenne cultures pluviales (ha/exploitation)
|
7,59
|
9,06
|
8,10
|
Surface cultivée /actif (ha/actif)
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1,16
|
1,37
|
1,54
|
En règle générale, les valeurs basses des
variables appartiennent au groupe J-Diam, à l'exception des revenus
issus de l'agriculture et des activités extra agricoles.
Les revenus issus de l'agriculture pour ce nouveau groupe sont
les plus élevés simplement à cause d'un individu
affecté au groupe qui gagne près de 1500000 F par an, mis
à part celui ci, 50% des individus appartenant à ce groupe ont
des revenus issus de l'agriculture inférieurs à 540 000 F, c'est
à dire inférieurs aux revenus des deux autres groupes plus
âgés.
La valeur des revenus issus des activités extra
agricoles est la plus élevée de tous les groupes, ceci
dénote une tendance des jeunes à délaisser les
activités de production en général au profit des autres
types d'activités comme le commerce, l'artisanat ou le transport.
Toutefois, on note qu'au fur et à mesure que
l'âge de l'exploitant augmente, il y a aussi l'équipement qui
augmente pour l'exploitation, donc on peut penser que le développement
des activités extra agricoles est en quelque sorte,
bénéfique aux activités de production en ce sens que les
revenus issus des premières servent à l'investissement dans les
secondes activités.
Le groupe I obtient les grandes valeurs parce que c'est le
pôle des exploitations qui intensifient la production, ils font recours
à la main d'oeuvre temporaire, louent et achètent de nouvelles
terres, utilisent les engrais augmentent leurs animaux et donc la fertilisation
organique qui en résultent et obtiennent par la suite de bons
résultats d'exploitation.
Il ressort de cette analyse, que la tendance qui
prévaut actuellement dans cette partie du Bassin arachidier est celle
qui voit au début de petites exploitations où le chef s'adonne
à des activités extra agricoles, gagne de l'argent qu'il investit
par la suite dans les activités de production de l'exploitation (par
achat de matériel, et d'animaux,...).
L'exploitation qui en résulte s'agrandit au fil du
temps, se développe, perd de sa productivité sous l'effet de la
mise en culture prolongée et se disloque à la suite des mariages
et des héritages, donnant naissance à d'autres petites
exploitations qui suivent le même trajet.
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