Quel questionnement philosophique sur les conflits en Afrique ?( Télécharger le fichier original )par Emmanuel MOUTI NDONGO Grand seminaire - Fin cycle de philosophie 2006 |
CONCLUSIONGENERALE La réflexion que nous menons est arrivée à son terme. Que pouvons nous dire à la fin de ce travail? Il était question au cours de nos investigations de voir comment le quotidien en Afrique peut être exempt de tout déchirement, de toute lutte, mieux comment faire pour que les Africains cessent de se poser en consciences conflictuelles dans leur existence sur leur continent. A travers la méthode analytico-critique, nous nous sommes attelés à montrer l'existence des conflits en terre africaine. Ils sont de plusieurs types, revêtent des spécificités différentes selon qu'ils sont politiques, personnalisés et identitaires. Leurs conséquences sur le continent africain sont diverses mais se font plus ressentir par la négation de l'humanité qui est en l'homme. A l'origine de ce sombre visage que présente notre continent, l'intolérance politique, les disproportionalités sociales et davantage le refus de la différence.En effet, notre réflexion nous a permis de savoir que le désir immodéré du bien et le penser à l'autre sont des sources de tensions. La crispation des différences identitaires en Afrique charrie des antagonismes énormes. Il n'y a pas cependant à désespérer. D'où l'urgence de construire une Afrique dédramatisée. Ceci passe par la révision du rapport avec autrui et la transcendance des particularismes. Cela invite l'Africain à dépasser les liens de sang pour aller vers les liens spirituels afin de rencontrer l'homme en tant qu'Homme. Sans nier les appartenances ethniques66(*), l'Africain doit courir vers l'essentiel qui est l'Homme indépendamment des extractions tribales. Pour cela, l'Africain devrait accepter l'autre comme présence inaliénable et comme alter ego. En tant que tel il est à la fois semblable et différent de moi. Comme mon semblable, il est une personne humaine et un être raisonnable au même titre que moi. Différent de moi, l'autre est une subjectivité qui a sa vision du monde. Cette différence avons-nous dit devrait être acceptée pour un vivre-ensemble harmonieux en Afrique. Il faut dès lors considérer la différence comme une voie d'enrichissement et d'épanouissement. L'homme comme animal social a besoin des autres pour se réaliser et pour être reconnu comme personne humaine. Cette reconnaissance passe par la négation de l'individu qui est enfermement et repli sur soi pour parvenir à la personne qui est ouverture. Notre réflexion nous a permis de savoir que la paix est un bien précieux et fondamental pour l'Afrique. Il est alors urgent de la réaliser. Beaucoup de compétences diplomatiques, politiques et économiques oeuvrent pour la bâtir. Cela est observable à travers les nombreux congrès, sommets et colloques. Mais ceci ressemble davantage à la corvée de Sisyphe dans la mythologie grecque. C'est pourquoi, une lumière philosophique sur les conflits est un nouvel apport pour donner à l'Afrique un visage gai. S'appuyant sur le fait que l'homme est fondamentalement un être d'ouverture, tension vers l'autre67(*), nos analyses nous ont donné de constater que l'interculturalité doit être effective. Celle-ci doit dépasser le simple cadre des voeux pieux pour se concrétiser. Il faudrait donc construire une culture de la tolérance et de la non violence comme force de l'âme et de l'esprit pour combattre toute oppression. * 66 Nous ne rejetons pas les
liens de sang. Ils sont mêmes à considérer dans la mesure
où il faut être soi * 67 Les cinq organes de sens de l'homme au plan physique, orientés vers l'extérieur l'illustrent. |
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