Quel questionnement philosophique sur les conflits en Afrique ?( Télécharger le fichier original )par Emmanuel MOUTI NDONGO Grand seminaire - Fin cycle de philosophie 2006 |
II.5.3. La mauvaise maîtrise du boom démographiqueL'évolution de chaque société est liée à des profondes mutations. L'une des faces visibles de cette métamorphose c'est la croissance de la population. Dans de nombreux Etats du continent africain, le nombre d'habitants a presque doublé. Ceci fait naître de nouvelles nécessités et des défis majeurs : satisfaction des besoins physiques, affectifs, intellectuels et culturels. De par sa nature, l'homme aspire à un état supérieur. Sa lutte constante consiste à effectuer « le passage des conditions de vie moins humaines aux conditions de vie plus humaines »32(*). Dans sa singularité et son dynamisme, la personne humaine est tendue vers la plénitude. L'atteinte de cette fin est conditionnée par la mise en place des structures favorables à l'achèvement de l'homme et donc de la société tout entière. Lorsque ces structures font défaut, l'avenir devient incertain et la vie précaire. Ceci est le cas du continent africain où la personne humaine n'arrive pas à satisfaire ses besoins fondamentaux et à s'assurer un minimum de bien-être. Il n'a plus de dignité et vit dans une peur et une inquiétude permanentes. Afin de se munir d'une assurance et de pouvoir survivre, il fait la guerre à l'autre. Ce tableau des disparités sociales qui génèrent les conflits est comme l'arbre qui cache la forêt. Si les antagonismes existent bien à l'intérieur du tissu social, cela est révélateur d'une source de conflit qui se cache en l'homme et partout dans sa culture. * 32 Paul VI, lettre encyclique Populorum Progressio, 1967, nn. 20-21. |
|