CONCLUSION GÉNÉRALE
À la fin des années 1980, les économistes
se sont intéressés au ralentissement de la productivité
dans les années 1970 et aux raisons susceptibles de l'expliquer. De
nombreux chercheurs ont conclu que les investissements dans l'infrastructure
publique exercent des incidences positives considérables sur la
productivité et la croissance économique du secteur privé.
Les premières études reposaient essentiellement sur des
méthodes de modèle économique classique, à savoir
des fonctions de production et de coût, et concluaient à
l'incidence positive des investissements dans l'infrastructure sur la
croissance économique et la productivité. Après ces
travaux, d'autres chercheurs ont indiqué que, selon la manière
dont on applique les principes économétriques et les corrections
de données, on peut en déduire qu'il n'existe aucun lien
important entre l'investissement dans le capital public et la
productivité du secteur privé, si l'on suit la méthode de
la fonction de production. On relève également plusieurs autres
conclusions : Certaines études indiquent que le capital public est
complémentaire et stimule la formation du capital privé. La
plupart des auteurs s'accordent à dire que c'est
généralement l'infrastructure de base, telle que les routes et
les lignes de chemin de fer, qui exerce le plus d'influence sur la
productivité. Beaucoup de débats ont eu lieu sur des
problèmes de données et certaines questions
économétriques. Par exemple, l'un des problèmes des
modèles à équation unique est le sens de la
causalité, car il est possible que la croissance de la
productivité modifie la demande en capital public tout autant qu'il est
possible que le fait de réaliser davantage d'investissements dans
l'infrastructure entraîne une augmentation de la productivité du
secteur privé. Les modèles axés sur les équations
simultanées ont permis aux chercheurs de surmonter le problème du
sens de la causalité, et la plupart des auteurs qui ont opté pour
ce type d'analyse ont indiqué que les investissements dans
l'infrastructure ont une incidence positive sur la productivité du
secteur privé. Parallèlement, les études fondées
sur cette approche concluent que le capital public n'est pas aussi productif
que ce que démontrent les études fondées sur les fonctions
de production. Après avoir examiné les problèmes
signalés, il est difficile de pouvoir se fier aux estimations
quantitatives précises des modèles présentés
ci-dessus, en partie à cause des inconvénients exposés
dans de nombreuses études, comme la difficulté de définir
le niveau de capital public pertinent ou de construire des séries de
données pertinentes, les erreurs de formulation de modèle, la
régression illusoire, les variables manquantes, le sens de la
causalité et les problèmes de données liés au fait
que les résultats des séries chronologiques de données
agrégées ne reflètent pas les conséquences
réelles à l'échelle régionale de l'investissement
dans l'infrastructure publique. Les différences de techniques de
modélisation rendent impossible la comparaison directe des
résultats. Toutefois, le plus important est le fait que la plupart des
études dans la présente analyse s'accordent
généralement à dire que les investissements dans
l'infrastructure ont une incidence positive sur la croissance économique
et la productivité. Ces conclusions amèneront les
décideurs à examiner plusieurs points importants : En premier
lieu, on dit que les investissements réalisés dans
l'infrastructure augmentent la productivité, bien que la mesure de
l'incidence et les facteurs qui la conditionnent fassent l'objet d'un
débat. Mais cette étude ne permet pas de déterminer le
montant exact et le type précis des investissements à
réaliser, ni le moment spécifique où il faut investir. En
deuxième lieu, les décideurs doivent prendre en
considération les coûts d'option des investissements dans
l'infrastructure. Les recherches montrent que les investissements dans
l'infrastructure publique stimulent l'investissement dans l'infrastructure
privée. Néanmoins, certaines recherches montrent également
que l'investissement orienté vers le capital privé peut engendrer
une hausse de la productivité plus élevée que
l'investissement réalisé dans le capital public. Cependant, si
les dépenses publiques d'investissement semblent avoir un effet positif
sur la formation du capital privé et la productivité, les
décideurs doivent se demander si l'investissement direct dans
l'infrastructure publique n'a pas une incidence nette plus forte sur la
productivité que les politiques élaborées pour stimuler
les investissements privés. En dernier lieu, il importe de
préciser que les questions économétriques
présentées ici posent des problèmes quant aux conclusions
énumérées. Cela ne signifie pas que les études ne
sont pas valables. Mais, il faut faire preuve de jugement et exploiter cette
information avec précaution avant de prendre des décisions
stratégiques bien précises.
|