J. Conclusion
L'entrée retenue ici pour traiter de la question du
rôle du capital public sur la productivité en zone CEMAC est celle
d'une fonction de production à trois facteurs, visant à mettre en
évidence l'existence d'externalités de capital public à un
niveau sous régional d'analyse. Mise en oeuvre sur des séries
statistique portant sur l'investissement public et privé de la
période 1994-2003, une telle démarche
nécessitait de recourir à des méthodes d'estimation
économétriques tenant compte de la double dimension (temporelle
et spatiale) des données utilisées. Nous avons alors
mobilisé les outils de l'économétrie des données de
panel. Une formes fonctionnelles a été testée : la forme
Cobb-Douglas, classiquement utilisée dans ce type d'approche.
Nos résultats mettent tout d'abord en évidence
le rôle non négligeable joué par le stock de capital public
dans la productivité, même si le recours à un
système d'équations simultanées pour tenir compte d'un
éventuel effet d'éviction peut, sous certaines réserves,
en atténuer la portée. Comme le suggèrent les
modèles de croissance endogène (Barro, 1990), le capital public
serait donc bien à l'origine d'une externalité de production. On
retrouve ici une conclusion proche de celle de Aschauer (1989), pour une
période et des séries différentes, mais s'opposant aux
résultats obtenus lorsque la même démarche est
appliquée aux États américains : Holtz-Eakin (1994)
montrent que l'introduction d'effets fixes dans la relation entre
productivité des États américains et capital public
diminue ou annule l'impact de ce dernier. Cette divergence de résultats
peut s'expliquer par des différences de structure du capital public.
Conclusion deuxième partie
Les modèles théoriques présentés
précédemment considèrent les infrastructures comme un
acteur productif indispensable à l'activité
privée. Le principe de l'approche primale est donc de les
inclure dans la fonction de production. Cette approche a fait l'objet d'un
grand nombre d'études empiriques suite, notamment, aux travaux
d'Aschauer visant à expliquer le ralentissement de la
productivité américaine à partir des années 1970.
Les estimations économétriques de ces fonctions de production
élargies donnent, néanmoins, des résultats
très variables selon les pays et les périodes
étudiées.
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