L'Appropriation de l'internet par la presse béninoise( Télécharger le fichier original )par Abdel Kader Babatoundé KPADONOU Université d'Abomey-Calavi - Technicien Supérieur en Archivistique 2002 |
PREMIERE PARTIELA PRESSE ET SON UTILISATION DE L'INTERNET
Dans cette première partie, nous essayerons de comprendre les termes importants et de présenter les caractéristiques - préalables et opportunités - de l'utilisation de l'internet par la presse. CHAPITRE I : GENERALITESLa présente étude mettant en rapport la PRESSE et l'INTERNET, elle ne saurait occulter dans son entrée en matière une certaine approche de définition de ces concepts-clé. Qu'est-ce que l'INTERNET ? Qu'entend-on par PRESSE ? Ce premier chapitre est consacré à la présentation de l'INTERNET (section 1) et de la PRESSE (section 2). SECTION 1 : L'INTERNETPour bien appréhender l'INTERNET en tant que outil de communication, nous aborderons successivement son historique et ses services avant de retracer son apparition, son évolution et sa situation actuelle au Bénin. PARAGRAPHE 1 : HISTORIQUE ET SERVICESA- HistoriqueA la fin des années 60, la guerre froide qui opposait depuis 1945 les Etats-Unis et l'URSS ainsi que leurs alliés respectifs était dans sa phase de détente. Entre les deux blocs, on assiste à un « relâchement de tension [et à] un mouvement vers la coopération »1(*). Néanmoins, chaque superpuissance se tenait sur ses gardes et la méfiance réciproque, qui en découlait, stimulait les recherches dans les universités et les centres scientifiques. Aux Etats-Unis, le ministère de la défense disposait d'un département dénommé Advanced Research Projects Agency (ARPA) qui était composé de plusieurs centres militaires de recherche éparpillés sur le territoire américain. Les chercheurs travaillant dans ces centres devaient communiquer entre eux, ce qui impliquait la mise en place d'un réseau informatique susceptible d'une part de connecter tous « les ordinateurs (...) nombreux, géographiquement distants, de marque et de génération différente »2(*) et d'autre part de résister à toute explosion nucléaire déclenchée par la partie ennemie. Les réflexions menées dans ce sens ont débouché en 1969 sur la mise en place du réseau ARPAnet reliant tous les scientifiques de la défense américaine. Au lendemain de cette naissance de ARPAnet, d'autres réseaux, quasi-similaires ou non, verront le jour dans quelques centres civiles ou dans des universités. On pourrait citer entre autres réseaux THEORYNET de l'Université de Wisconsin, USENET et BITNET qui respectivement en 1977, 1979 et 1981 mettaient en contact par courrier électronique plusieurs chercheurs et universitaires dans le monde. C'est le cas aussi en France du réseau Cyclades reliant des scientifiques d'universités. Mais une difficulté majeure va apparaître : s'il était facile de communiquer entre chercheurs dans un même réseau, ce n'était pas le cas pour un échange d'informations d'un réseau à l'autre parce que ces sites utilisaient des protocoles de communication divers. La nouvelle équation à résoudre était la conception d'un protocole de transmission uniforme capable donc d'interconnecter ces réseaux. Pour ce, Vint CERF et Bob KAHN, deux informaticiens américains, élaborèrent en 1982 le protocole de transmission commun TCP/IP. Il faut entendre par TCP « Transmission Control Protocol » et par IP « Internet Protocol ». C'est l'instauration de l'internet. A partir de ce nouveau pas, plusieurs réseaux dans le monde entier peuvent s'interconnecter, qu'ils soient militaires, éducatifs, gouvernementaux, commerciaux, publics, privés, américains ou non. C'est ce qui justifie l'appellation « réseau des réseaux » utilisée pour désigner l'internet. En 1989, pour « coordonner le développement d'Internet en Europe »3(*), le Réseau IP européen (RIPE) est créé. Ce réseau sera rejoint par l'Europe de l'Est après la signature du Traité de Moscou qui mettait fin au sort du régime communiste. Quant aux USA, l'administration de l'internet est retirée au début des années 90 à la National Science Foundation par le président Bill CLINTON et est confiée aux sociétés commerciales privées. Le grand public pourra désormais accéder à ce nouveau moyen de communication. Qu'en est-il de la connectivité à l'internet dans les pays du Sud ? Ils ont été reliés à l'internet à la fin des années 1980. Si en Amérique Latine, cette connexion a été rendue possible grâce à l'Alliance for Progressive Communication (APC), l'Afrique a, quant à elle, bénéficié de trois projets à savoir : le projet RIO de l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD) en 1992, le projet REFER (Réseau Francophone de l'Education et de la Recherche) de l'Association des Universités partiellement ou totalement de langue française (AUPELF) en 1994 et de l'Initiative Leland en 1996. Les deux premiers projets étaient essentiellement destinés aux universités d'Afrique francophone pour favoriser la recherche et le dernier était consacré à « l'installation de liaisons spécialisées haut débit (64 à 128 kbps) entre l'Internet américain et l'opérateur national de télécommunications »4(*) dans une vingtaine de pays africains. A l'heure actuelle, tous les pays africains sont connectés à l'internet. Du nord au sud, cet outil est devenu incontournable et suscite donc de la part de ses utilisateurs de multiples intérêts qui sont certainement liés aux différents services qu'il offre. * 1- Moussa OKANLA. Cours de Relations Internationales. Université d'Abomey-Calavi : FADESP/ 3ème année. 2001-2002. * 2 - Frédéric VASSEUR. Les médias du futur. 3è éd. Paris : PUF, 1992. P.52. * 3 - Luciano FLORIDI. Internet. Paris : Flammarion, 1998. P.31. * 4 - Pascal RENAUD. Historique de l'internet du Nord au Sud. P.98 in CHENEAU-LOQUAY, Annie. Enjeux des technologies de la communication en Afrique : du téléphone à Internet. Paris : Karthala, 2000. 402 p. |
|