2.6.2.2. Méthode directe de
contrôle des mauvaises herbes.
a. Le sarclage manuel
En zone tropicale, le sarclage manuel reste la méthode
de lutte contre les mauvaises herbes la plus répandue. La destruction
des plantes n'est souvent assurée que par un arrachage ou à un
grattage superficiel. Si le sarclage à la houe s'accompagne d'un
léger travail du sol, cette opération s'appelle un sarclo-binage
qui casse la croûte de battance, favorise l'aération du sol et
facilite par la suite la pénétration de l'eau de pluie ou
d'irrigation. Cette opération, techniquement la plus simple à
réaliser, se heurte néanmoins à de nombreuses contraintes
:
Le travail du sol effectué lors du sarclage favorise
la germination d'autres semences de mauvaises herbes, qui devront être
éliminées rapidement par une opération
supplémentaire ;
Le sarclage manuel demande entre 10 et 20 jours de travail
par hectare, d'après les normes obtenues en zone de savanes pour des
cultures semées en rangs ;
La rareté de la main d'oeuvre empêche souvent la
réalisation des sarclages dans de bonnes conditions et dans les
délais ;
Le désherbage manuel est parfois délicat contre
certaines mauvaises herbes, quand l'espèce se confond avec la culture
(Marnotte, 2000).
b. Le sarclage mécanique
Pour les cultures à grand écartement, le
sarclage mécanique, réalisée en culture
mécanisée avec un outil à dents ou à disques,
apporte les avantages suivants :
Un gain de temps : même s'il faut faire un sarclage
complémentaire sur la ligne en début de cycle, l'opération
mécanique sur l'inter- rang prend cinq à dix fois moins de temps
que le travail manuel ;
Une réduction de la pénibilité du
travail par rapport au sarclage manuel : en culture attelée, le guidage
d'une houe tractée est un travail moins pénible que le sarclage
manuel ;
L'absence d'intrants : hormis le coût de
l'investissement, la mise en oeuvre du sarclage mécanique n'induit pas
de mouvement de trésorerie, puisque le travail est
généralement fait par des membres de l'exploitation ;
La combinaison des interventions : l'enfouissement de
l'engrais peut être effectué par un buttage, qui réalise
simultanément un sarclage mécanique.
Toutefois, la pratique du sarclage mécanique impose
certaines contraintes :
La diffusion du matériel, qui nécessite un
effort de vulgarisation : en culture attelée, hormis la
nécessité évidente de pratiquer l'élevage, les
exploitations ne sont souvent pas équipées avec du
matériel de sarclage mécanique (le premier investissement en
culture attelée est bien sûr la charrue) : il est donc
nécessaire d'augmenter la diffusion des houes utilisables en culture
attelée et de former les agriculteurs au dressage des animaux pour les
sarclages ;
La précocité des interventions : encore plus
que pour le sarclage manuel, il est indispensable d'insister sur
l'intérêt de la précocité des interventions, afin,
bien sûr, d'empêcher la concurrence des mauvaises herbes sur la
culture, mais surtout de faciliter le travail en évitant les bourrages
des plantes trop développées dans les corps sarcleurs;
La limitation dans le temps : à partir d'un certain
stade de développement, la culture ne permet plus le passage des outils
de sarclage mécanique sans risque de dégâts, notamment pour
les variétés à port étalé ;
La modification des systèmes de cultures : le
sarclage mécanique n'est pas possible,
ü Si le défrichement a laissé de
nombreuses souches et des résidus sur la parcelle,
ü Si le semis n'est pas fait en ligne,
ü Si l'inter-rang est planté de cultures
associées qui empêchent le passage des outils (Marnotte, 2000).
c. L'emploi des herbicides
Par rapport aux entretiens mécaniques, l'emploi des
herbicides offre l'avantage de réduire la charge de travail
consacrée à la maîtrise des mauvaises herbes en facilitant
l'organisation du calendrier cultural, puisqu'une application d'herbicide
demande moins d'une journée par hectare avec un appareil à dos,
voire encore moins avec un pulvérisateur monté sur tracteur ; de
plus, utilisés à temps, les herbicides suppriment la concurrence
de l'enherbement, notamment pendant la phase d'installation de la culture
(Marnotte,2000).
Le contrôle chimique des adventices est indispensable
pour des superficies supérieures oui au moins égales à 20
hectares (Valdez, 1994).
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