2.6.2.1. Méthode indirecte de
contrôle des mauvaises herbes
a. Le travail de préparation du sol
Le labour, qui enfouit les mauvaises herbes et leurs
semences, a un rôle nettoyant si la couche travaillée est
suffisamment profonde, ce qui est rarement le cas en culture manuelle ou
même en culture attelée. Par ailleurs, le type de matériel
joue un rôle déterminant : par exemple, les outils à
disques favorisent la multiplication des espèces vivaces, comme
Cyperus rotundus, Cynodon dactylon, etc. Chaque fragment de rhizomes
ou de stolons, multipliés par sectionnement, donne une nouvelle plante,
de même que chaque tubercule isolé de ses voisins (Marnotte,
2000).
b. La technique du faux-semis.
Quand les conditions climatiques le permettent, une partie de
la population de mauvaises herbes peut être détruite avant
l'installation de la culture par la technique du faux- semis : un travail du
sol précoce favorise la levée de la végétation qui
peut être éliminée par le passage superficiel d'un outil
mécanique ou par une application d'herbicide. En culture
irriguée, une pré- irrigation permettra la même
opération (Marnotte, 2000).
c. Le paillage du sol
Utilisé parfois en culture de manioc, d'igname ou de
canne à sucre, le paillis (ou mulch) maîtrise bien l'enherbement,
sauf certaines espèces telles que Rottboellia cochinchinensis
ou Cyperus rotundus. Hormis en canne à sucre où le
paillis est constitué par l'effeuillage à la récolte, la
contrainte majeure de cette technique est l'approvisionnement en paille : il
est nécessaire de prévoir au moins 7 tonne de paille par hectare
pour couvrir une parcelle. Le paillage du sol au moyen de bâches
plastiques est surtout employé en cultures maraîchères ; il
présente en même temps un effet d'ombrage et de solarisation
(Marnotte, 2000).
d. Les plantes de couvertures
L'emploi des plantes de couverture répond à deux
priorités : la lutte contre l'érosion et la maîtrise de
l'enherbement.
Une couverture de graminées ou de légumineuses
modifie assez profondément l'ensemble des composantes physiques,
chimiques et biologiques de l'écosystème cultivé :
en protégeant le sol de l'action mécanique des
pluies, intenses en milieu tropical, et en absorbant l'eau, les couvertures
favorisent l'infiltration au détriment du ruissellement ; elles
protègent ainsi la structure du sol.
un couvert fermé et permanent réduit la
prolifération des mauvaises herbes par effet d'ombrage et par
compétition pour les ressources du milieu.
des effets allélopathiques sont fréquemment
observés.
Quelques plantes de couverture, actuellement testées
dans différentes situations en zone tropicale, se sont montrées
particulièrement intéressantes pour leur comportement agronomique
:
ü légumineuses : Arachis pintoi, Calopogonium
mucunoides, Canavalia ensiformis, Cassia rotundifolia, Centrosema pubescens,
Mucuna pruriens var. utilis, Pueraria phaseoloides
ü graminées : Paspalum notatum, Pennisetum
clandestinum, le mil, Pennisetum glaucum ou le sorgho, Sorghum bicolor.
Ces espèces sont connues pour leur bon comportement et
des semences sont disponibles facilement à l'extérieur.
Cependant, par définition les plantes de couverture sont des
espèces à fort potentiel de croissance et de multiplication. Pour
éviter tout problèmes d'invasion du à des plantes de
couverture exotique, notamment en milieu insulaire, il est
préférable de s'intéresser aux espèces que l'on
peut trouver localement (Maurice, 2005).
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