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Situation de la production de café en côte d'ivoire: cas du département d'Aboisso, état des lieux et perspectives

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par André Hughes Georges KOUA
Ecole Supérieure d'Agronomie (ESA) - Ingénieur Agronome, option agroéconomie 2007
  

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1.4. Analyse de l'abandon de plantations de café

1.4.1. Causes d'abandon des plantations de café

Environ 60 % des producteurs de notre échantillon ont abandonné des parcelles de café. Les raisons que ces paysans évoquent sont représentées à travers la figure 24.

Figure 24: Raisons de l'abandon de parcelles de café

Dans la population de paysans qui ont abandonné leurs plantations de café, la raison principalement évoquée est la faiblesse du prix qui démotive les producteurs à la pratique de la caféiculture (42%). Cela confirme l'hypothèse selon laquelle la faiblesse des prix serait la cause de l'abandon des plantations. La seconde raison évoquée est le manque de main d'oeuvres (42%). Soulignons que le manque de main d'oeuvre est un problème directement lié à la faiblesse des prix. En effet, les métayers étant rémunérés par partage du revenu des plantations, ces derniers refusent de travailler dans les caféières en période de prix bas.

Environ 8% des paysans ont évoqué d'autres raisons comme le désir de pratiquer une culture plus rémunératrice (hévéa, palmier à huile). Ce sont 8 % d'entre eux qui évoquent le manque de moyens financiers pour embaucher la main d'oeuvre salariée.

1.4.2. Devenir des plantations de café abandonnées

La description du devenir des plantations permet de distinguer les plantations laissées en jachère et celles qui ont été reconverties en d'autres cultures. Comme le montre la figure 25, 62% des plantations abandonnées sont restées en jachères.

Figure 25 : Devenir des plantations de café abandonnées

Les paysans qui ont abandonné leurs caféières en jachère évoquent trois (3) raisons principales. D'une part, les parcelles de café sont devenues trop peu productives pour justifier un quelconque investissement. Ce choix est une manière de laisser à leurs enfants des terres, vu que les réserves de terres sont devenues rares dans la région. D'autres ne disposent pas de moyens financiers pour effectuer une replantation de leurs plantations de café en d'autres cultures pérennes (hévéa, palmier à huile). La proportion élevée de plantation en jachère vient infirmer l'hypothèse de départ selon laquelle la majorité des plantations abandonnée seraient reconverties en d'autres cultures.

Pour les autres paysans les plantations sont en jachère pour restaurer la fertilité du sol pour ensuite les replanter en café. Ces paysans semblent encore attachés à la caféiculture même s'ils trouvent qu'elle est trop peu rémunératrice. Ils justifient cet attachement par le fait qu'ils ont reçu la pratique de la caféiculture de leurs parents et souhaitent le transmettre à leurs enfants. Les paysans semblent ainsi avoir pour la caféiculture un intérêt à la fois économique et social.

À côté des plantations en jachère, il y a 38% de caféières reconverties en d'autres cultures. Les paysans concernés évoquent comme principale raison le désir d'avoir des sources de revenus plus sures. Ce taux de reconversion est faible par rapport à l'ensemble des plantations abandonnées et vient infirmer l'hypothèse selon laquelle la majorité des plantations abandonnées seraient reconverties en d'autres cultures.

La répartition des cultures de reconversion, présentée par la figure 26, indique que la culture de reconversion la plus importante est le palmier à huile avec 50 % des parcelles reconverties. Ensuite, viennent l'hévéa et les vivriers (20% chacun) et le cacao (10%).

Figure 26 :: Répartition des cultures de reconversion

Les paysans justifient le choix du palmier à huile par le fait que cette culture permet d'avoir des revenus mensuels contrairement au café et au cacao. En effet, la production de 1 ha de palmier à huile procure au paysan un revenu de l'ordre de 28 000 FCFA par mois. Ce revenu lui permet de subvenir à ses besoins immédiats et à ceux de sa famille. De plus, le palmier à huile bénéficie de la présence dans la zone d'Aboisso d'une huilerie de la Palmci (Huilerie d'Ehania), permettant un écoulement plus facile de la production.

La reconversion des caféières en vivriers permet d'assurer aux paysans une certaine autosuffisance alimentation, vu que les revenus issus des caféières sont faibles. En outre, le cycle de production des vivriers permet aux paysans d'avoir dans des délais relativement court des revenus souvent appréciables.

Le taux de reconversion en hévéa est encore faible (environ 20%) même si cette culture procure également des revenus mensuels. Cela est lié au fait que l'hévéaculture est encore récente dans la région d'Aboisso.

L'hévéaculture suscite de plus en plus l'intérêt des paysans à cause des revenus élevés qu'elle procure et aussi à cause de la mauvaise conjoncture des prix d'achat du régime de palme. En effet, pour un hévéaculteur, la part de rémunération lui revenant en propre est de l'ordre de 100 000à 120 000 FCFA/ha/mois ; soit environ 4 fois plus que le revenu provenant du palmier à huile. C'est donc à juste titre que 31% des paysans qui ont laissé leurs caféières en jachère prévoient les reconvertir en hévéa en cas de disponibilité financière. Par ailleurs, les paysans ayant des parcelles reconverties en vivriers envisagent également y développer plus tard la culture de l'hévéa.

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