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Situation de la production de café en côte d'ivoire: cas du département d'Aboisso, état des lieux et perspectives

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par André Hughes Georges KOUA
Ecole Supérieure d'Agronomie (ESA) - Ingénieur Agronome, option agroéconomie 2007
  

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CONCLUSION PARTIELLE

Le verger caféier est vieillissant avec plus de la moitié des parcelles qui a plus de 25 ans. De plus, au moins 2/3 des champs ont été créés avec des plants non sélectionnés. Par conséquent, les rendements des plantations sont très faibles et se situent en dessous de la moyenne nationale (250 kg/ha).

Les principaux investissements analysés dans cette étude sont : la création de nouvelles plantations, la rénovation du verger, l'utilisation de la main d'oeuvre et d'intrants chimiques. Au niveau de la création de nouvelles plantations, il ressort que très peu de paysans ont mis en place de nouvelles plantations de café d'une part à cause de la faiblesse des réserves de terre et d'autre part, à cause du manque de motivation dû aux faibles prix du café. La rénovation du verger est également faiblement pratiquée avec 12% de replantation et 29 % de recepage. La principale contrainte à la réalisation de ces opérations est le manque de force de travail. Cette force de travail, à 81% étrangère, est en effet devenu rare et coûteuse de sorte que les paysans ont en majorité recourt à la main d'oeuvre familiale.

L'emploi des intrants chimiques est faible (seulement 26%) et est constitué principalement d'insecticides et d'herbicides. Les insecticides sont utilisés en général pour faciliter les opérations de récoltes et ne sont employés qu'une seule fois par an. Quant aux traitements herbicides, ils servent à palier le manque de main d'oeuvre. Pourtant, leur emploi est resté faible en dépit du manque de main d'oeuvre.

L'analyse de l'abandon de parcelle indique que la principale raison est la faiblesse des prix du café qui entrave la motivation des paysans et influence la disponibilité de la main d'oeuvre. La majeure partie des plantations abandonnées a été laissée en jachère (68%) et 38% ont été reconverties en d'autres cultures pérennes. Les plus importantes de ces cultures de reconversion sont le palmier à huile et l'hévéa, qui procurent aux producteurs des revenus mensuels.

2. RÉSULTATS DU MODÈLE LOGIT

2.1. Estimation des déterminants des investissements

Lors de l'estimation du modèle LOGIT, le problème rencontré est l'existence de forte colinéarité entre certaines variables explicatives. Cette présence de colinéarité introduit un biais au niveau des paramètres estimés avec le problème de non convergence des itérations. C'est la raison pour laquelle nous avons calculé le coefficient de corrélation de Pearson entre les variables expliquées. Celles dont les coefficients de corrélation sont significatifs au seuil 5% ont été exclues du modèle estimé (Annexes 4). Aussi, sur un total de 11 variables explicatives identifiées au départ, seulement 7 ont été retenues pour l'estimation du modèle. Ce sont: l'Âge du planteur, l'Origine du planteur, l'Accès au crédit, la disponibilité de la terre, l'Age de la plantation, le Revenu du planteur et l'Accès au facteur travail.

Le tableau II présentant les résultats de l'estimation du modèle LOGIT, montre sa robustesse à travers son khi deux et son pourcentage de bonne prédiction.

Tableau II : Résultats du modèle LOGIT

Variables

Coefficients estimés

Test de Wald

Probabilités associées

Constante

1,53194

1,02

0,309

Age du planteur

-1,68132

-2,45

0,014**

Origine du planteur

-0,01631

-0,03

0,976

Accès au crédit

1,43705

1,76

0,080*

Disponibilité de la terre

1,27563

1,60

0,110

Age de la plantation

-0,90122

-1,58

0,113

Revenu du planteur

0,81824

1,77

0,077*

Accès au travail

0,31150

0,41

0,681

 
 
 
 

Khi deux du modèle

 

20,34 ***

 

Pourcentage de bonne prédiction

78%

 

Taille de l'échantillon

50

 

*** significatif au seuil 1% ** significatif au seuil 5% * significatif au seuil 10%

Le khi deux, X²= 20,34 est significatif à 1%, ce qui révèle que les variables explicatives sont pertinentes et qu'il y a au moins une variable qui apporte une information significative dans l'interprétation du modèle. D'autre part, le pourcentage de bonne prédiction (p= 78 %) est à un niveau satisfaisant, indiquant ainsi que le modèle prédit correctement le comportement d'investissement du producteur.

A l'analyse du tableau 2, il ressort que trois (3) variables influent significativement sur la probabilité d'investissement dans les plantations de café. Ce sont : l'Age du planteur, l'Accès au crédit, le revenu du planteur.

· l'Age du planteur est significatif au seuil 5% et négativement corrélé à la décision d'investissement. La significativité de cette variable se traduit par le fait que les planteurs les plus âgés (plus de 45 ans) investissent moins dans leurs plantations de café. Cela pourrait venir du fait que ces planteurs sont familiers des fluctuations du prix du café depuis les années 80. Aussi seraient-ils restés plus méfiants que les jeunes planteurs vis à vis de la récente remontée des prix (entre 2003/2004 et 2005/2006), craignant une nouvelle chute comme par le passé. La forte propension des jeunes planteurs à investir par rapport aux plus âgés pourrait également s'expliquer par le fait que les jeunes ayant « peu de charges » pour la plupart (comparativement aux vieux), auraient plus de ressources à investir et prêts à prendre le risque.

· l'Accès au crédit est significatif au seuil 10 % et il est corrélé positivement avec la décision d'investissement du paysan. Ce résultat était attendu et en conformité avec l'analyse descriptive. En effet, l'une des contraintes à l'investissement évoquée par les paysans est le manque de moyen pour l'acquisition de facteurs de production (intrants, main d'oeuvre). Aussi, les paysans ayant utilisé des intrants chimiques dans leurs plantations de café sont ceux qui ont reçu des crédits de campagne de leurs coopératives. Le crédit aurait donc permis de desserrer les contraintes financières des paysans pour l'acquisition de facteurs de production.

· Le revenu du paysan est une variable significative au seuil 10%. Cette variable est positivement corrélée avec la décision du paysan d'investir dans ses plantations de café. Le signe positif du coefficient indique que la probabilité d'investir augmente avec le niveau de revenu du paysan. Autrement dit, les paysans disposant d'un plus grand revenu seraient plus disposés à consentir des investissements dans leurs plantations de café que les paysans à revenus relativement faibles. En effet, l'entretien d'une plantation de café nécessite des investissements non seulement en produits mais aussi en main-d'oeuvre. Il serait donc plus difficile pour un paysan à revenu faible de faire face à toutes ces dépenses que pour un paysan à revenu relativement élevé.

L'Origine du planteur, la disponibilité de la terre, l'âge de la plantation et l'accès au crédit ne sont pas significatifs dans la décision du paysan d'investir dans ses plantations de café. L'origine du planteur et l'âge de la plantation ont des signes négatifs et la disponibilité de la terre et l'accès au travail ont des signes positifs.

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"Le doute est le commencement de la sagesse"   Aristote