1. ANALYSE DESCRIPTIVE
1.1. Caractéristiques
des exploitations
1.1.1. Cultures
pratiquées
L'ensemble des producteurs enquêtés ont des
exploitations plus ou moins diversifiées, ce qui leur permet de
diversifier leurs sources de revenu. La figure 2 représente la
répartition des superficies agricoles sur l'ensemble des planteurs.
Figure 2: Répartition moyenne des superficies
agricoles
Le cacao et le café occupent les plus importantes
superficies avec respectivement 40% et 36% des surfaces agricoles. Ces chiffres
confirment que le café est une culture importante pour les paysans du
département d'Aboisso. Le café a été la
première culture d'exportation introduite dans la zone d'Aboisso et a
constitué par le passé, la principale source de revenu des
producteurs. De ce fait, la plupart des exploitations agricoles étaient
principalement emblavées par le café. Cependant, avec la chute du
prix du café dans les années 80, l'intérêt des
paysans s'est porté vers le cacao jugé plus rentable à
cette époque. En effet, tandis que le prix du café était
passé de 524 FCFA à 198 FCFA entre 1980 et 1990 soit une chute de
62 %, le prix du cacao est quasiment resté stable autour de 300 FCFA.
Les plantations de cacao se sont donc développées au
détriment du café.
Deux autres cultures pérennes, le palmier à
huile et l'hévéa, sont pratiquées par les paysans et
représentent respectivement 19% et 4% des superficies agricoles.
L'intérêt des paysans pour le palmier à huile et
l'hévéa vient du fait que ces cultures procurent des revenus
mensuels. Le palmier à huile plus ancien, est la plus importante de ces
deux cultures ; elle bénéficie de la proximité d'une
huilerie de la Palmci (Huilerie d'Ehania), permettant un écoulement plus
facile de la production. Le développement de cette culture a
été principalement favorisé par le deuxième plan
palmier mis en place par l'Etat à partir de l'année 1985.
L'hévéa d'introduction plus récente est en nette
progression dans le département.
1.1.2. Matériel
végétal
Pour la mise en place des caféières, deux (2)
types de plants sont utilisés : les plants
sélectionnés et les plants non sélectionnés ou
« plants tout venant ». Leur répartition est
présentée par la figure 3.
Figure 3: Répartition des plantations de
café selon la qualité du matériel végétal
Sur la base des déclarations des planteurs, l'on
s'aperçoit que la grande majorité des planteurs de café
utilisent du matériel végétal tout venant. En effet, 67%
des plantations ont été réalisées avec du
matériel végétal non sélectionné provenant
d'anciennes plantations de café. Les paysans enquêtés
justifient l'utilisation de plants non sélectionnés par le manque
d'argent pour l'acquisition de matériel végétal
sélectionné.
Toutefois, près de 33% du verger a été
planté avec du matériel végétal
sélectionné. Ce matériel végétal provient
des Centres de Bouturage du Café (CBC) de l'Ex-SATMACI, situés
dans le département d'Aboisso. La proximité de ces CBC (au total
3 à Aboisso) a facilité l'approvisionnement des paysans en
matériel végétal sélectionné.
1.1.3. Age du
verger
La majeure partie des plantations de café a plus 25
ans, comme l'indique la figure 4.
Figure 4: Répartition des plantations de
café en fonction de l'âge
Plus de 50 % des plantations ont plus de 25 ans. Cette
situation s'explique en partie par le fait que les plantations
installées depuis les années 60 n'ont pas été
renouvelées. Les paysans ont préféré créer
de nouvelles plantations au détriment de la forêt primaire. Aussi
avec le vieillissement du verger, les rendements des plantations tendent
naturellement à baisser et les plantations sont de plus en plus
sensibles aux maladies et aux attaques d'insectes.
1.1.4. Rendements des
plantations
Les plantations ont un rendement moyen de 249 kg/ha. Ce
rendement est faible et en dessous de la moyenne nationale située entre
250 et 300 kg/ha (BDPA, 2007). La figure 5 présente la
répartition des exploitations selon leurs rendements.
Figure 5: Répartition des rendements des
plantations de café
Environ 54% des plantations ont des rendements
inférieurs à 250 kg/ha. Ces faibles rendements peuvent
s'expliquer en partie par l'âge avancé du verger et du
matériel végétal non sélectionné
utilisé en plantation.
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