3 Quelles sont les limites au
développement de l'écomobilité touristique ?
3.1 Freins liés aux équipements et à
l'organisation
Un réseau de transport intégré qui offre
des transferts aisés entre les différents modes de transport
deviendra de plus en plus important pour pouvoir répondre aux attentes
des clients. Les pays et les régions qui répondent à ces
demandes gagneront en popularité. Il est donc important qu'une
destination de tourisme durable propose une solution écomobile
compétitive vis-à-vis des autres moyens de transports que sont
l'avion et la voiture, si elle veut attirer des clients. Le temps d'attente
entre les différents moyens de transports doux est donc un facteur
clé du projet. L'inter modalité des transports doit être
efficace. Pour l'instant, l'avion est considéré « plus
pratique et plus rapide » que le train par exemple. C'est un
préjugé car c'est loin d'être le cas pour les petites
destinations mais c'est ce qui est ancré dans le cerveau des voyageurs.
Aujourd'hui, nous sommes, en général, encore loin de proposer des
transports durables sans rupture de charges.
De plus, il n'est pas toujours aisé de se rendre par
des modes de transport durable à certaines destinations. C'est le cas
des petites stations de montagne ou des petites stations balnéaires.
Ces destinations ne sont pas accessibles directement par le train et parfois,
il n'existe pas de moyen autre que le véhicule individuel ou le taxi
pour s'y rendre à partir de la gare la plus proche. Il s'agit là
d'une véritable lacune, mais, les petites collectivités ont
rarement les moyens financiers et la volonté politique de
développer une ligne fixe ou saisonnière sur leur territoire, et
surtout vers leur territoire à partir d'une ville proche. Ces
territoires défavorisés en terme de transport public ou en commun
sont handicapés lors de la mis en place d'un tourisme durable car
l'absence de moyen de transport doux supprime la possibilité de
création de projet de tourisme durable écomobile
intégré.
La saisonnalité de l'offre touristique ne rend pas
aisé le développement de transports publics ou en commun. En
effet, les voyages touristiques ont lieu en majorité lors des vacances
scolaires et en fonction des activités de saison. Ainsi en
février, l'arc alpin voit passer sur ses routes en un mois plus de
véhicules qu'il n'en voit le reste de l'année. Les stations
balnéaires quant à elles, sont souvent paralysées par le
trafic des vacanciers durant la saison estivale. On parle alors de
dépassement des capacités de charge d'un équipement, d'une
installation, ici il s'agit des routes.
La limitation des ruptures de charges, l'absence de desserte
locale et donc l'enclavement de territoires souvent déjà
défavorisés ainsi que le dépassement des capacités
de charges liés à la saisonnalité des activités
touristiques ne sont pas irrévocables. Cependant, les décisions
politiques peinent à enrayer ces problèmes.
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