L'organisation des transactions sur le marché de
gré à gré
Sur le marché de gré à gré, une
opération de change est l'achat de devise contre une autre à un
prix convenu et selon les modalités définies entre les
contractants.
Le billet de banque est le support de transaction le plus
connu du grand public principalement utilisé par des personnes
physiques ; la monnaie papier ne représente qu'une partie
microscopique du total des transactions de change. Les opérations de
changes sur les billets, effectuées auprès des banques ou des
changeurs, sont de faibles montants et supportent des frais
élevés. L'encaisse est en effet un actif physique (une
créance sur une Banque centrale) coûteux en manipulation, en
stockage et en assurance. Il est surcroît stérile puisqu'il ne
rapporte aucun intérêt. Cependant, c'est un support plus essentiel
des transactions de change et des virements bancaires entre comptes des
correspondants.
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Chapitre
La gestion du risque de change de
transaction
Dans un système de taux de change flottant, dès
qu'une entreprise ou un individu réalise une opération qui
implique une entrée ou une sortie de devises dans les mois ou les
années à venir, il supporte un risque de change car l'entreprise
ou l'individu ne connaît pas à l'avance le cours de cette devise
et donc la contrepartie de ses flux en devises dans sa monnaie. Ce type de
risque de change évoqué jusqu'à présent est
désigné sous les termes « risque de change de transaction ou
de conversion ».
Les taux de change peuvent aussi avoir des impacts
sur la valeur de l'entreprise, celle-ci étant égale à la
valeur actualisée des flux qu'elle générera dans le futur.
La variation de valeur de l'entreprise due aux fluctuations des taux de change
traduit le risque de change économique. Enfin, les variations des taux
de change ont des effets sur les états comptables et, en particulier,
sur les résultats comptables des entreprises, ce qui correspond au
risque de change de traduction ou comptable.
Aussi, pour analyser les
différents types de risque, il faut définir quelle est la monnaie
de référence de l'entité considérée. Pour un
individu, la monnaie de référence est la monnaie dans laquelle il
consomme. Pour une entreprise, la monnaie de référence est, en
finance, la monnaie dans laquelle est exprimée la valeur de
l'entreprise.
Dans le cas du risque de change de transaction
analysé dans ce chapitre, le risque de change apparaît dès
lors qu'un prix en devises ou une opération financière en devises
est établi ou accepté par une entreprise. Le risque est que le
cours de la devise considérée varie par rapport au cours existant
à l'instant de la négociation.
Se couvrir contre le risque
de change permet de connaître aujourd'hui avec certitude la contrepartie
dans sa monnaie, des flux en devises futurs.
Ne pas se couvrir est le
résultat d'une décision. Deux éléments peuvent
inciter un particulier ou une entreprise à ne pas se couvrir :
- Premièrement, les prévisions des cours au
comptant futurs sont différentes des cours de change futurs garantis ;
- Deuxièmement, si les variations des taux de change
reflètent uniquement le différentiel d'inflation entre les deux
pays considérés, le risque de change est nominal.
Ne pas se couvrir implique que le risque existe toujours car il
n'est pas possible de connaître avec certitude aujourd'hui la
contrepartie des flux en devises attendus dans le futur, les prévisions
pouvant se révéler fausses. L'objet de la couverture du risque de
change, quel que soit le type de risque de change analysé, est de se
protéger contre les variations non anticipées des taux de
change.
Pour bien définir le risque de change et le gérer,
il faut, dans la mesure du possible, établir quel est le prix en
devises, quelle est la date de transaction, et quel est le montant de la
transaction. Ceci permet de définir l'exposition au risque de change,
encore nommée la position de change, qui est le nombre de devises que
l'on doit payer ou recevoir. Il existe plusieurs notions de positions de change
: au comptant, à terme et globale.
Pour les estimer, on constitue
un échéancier sur lequel sont enregistrés,
échéance par échéance, tous les paiements et
recettes en devises de l'entreprise.
La position de change est dite
« longue » si l'on détient des devises ou si l'on attend une
rentrée de devises. La position de change est dite « courte »
si l'on doit des devises au comptant ou à terme. La position de change
à terme dans une devise est le nombre de devises que l'on doit recevoir
ou payer au terme considéré. La position de change au comptant
dans une devise est le nombre de devises que l'on doit payer ou recevoir au
comptant. La position de change globale est le nombre de devises que l'on
détient ou que l'on doit, toutes échéances confondues.
Certains définissent cette position de change comme la position de
change au comptant.
En fait, la couverture du risque de change de transaction se
réalise, généralement par terme et par monnaie, ce qui
implique que les positions vraiment utiles sont les positions de change
à terme. Le seul intérêt de la position de change globale
est de donner une idée du montant global sur lequel porte le risque de
change de l'entreprise.
Vous pouvez chercher à protéger
une position longue, c'est-à-dire couvrir le risque de baisse de valeur
de devises que vous déteniez ou que vous deviez encaisser. Pour couvrir
ce risque, il faut adopter une position courte, par exemple, une vente à
terme de devises, ce qui permettra de compenser vos pertes en cas de baisse du
cours au comptant de la devise. Vous pouvez chercher à protéger
une position courte, c'est-à-dire couvrir la hausse potentielle de
valeur des devises que vous devez, par exemple, par un achat à terme de
devises.
Section1 : Exposition et identification du
risque de change
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