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Couverture des opérations sur le risque de change par la BCC

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par Allamine Mahamat Mbodou
Institut Africain de Management (IAM) - MBA1 2004
  

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INtroduction

« Ce sont le goût du risque et l'esprit d'aventure qui ont bâti le monde moderne »

Toute organisation (société, banque, administration, association) peut être « perçue comme un portefeuille de vulnérabilités et d'opportunités combinées pour atteindre les objectifs d'une stratégie déterminée par les instances dirigeante ». En assimilant les « vulnérabilités » aux « risques négatifs » et les « opportunités » aux « risques positifs », selon J.-C. Barreau, « Quelle morale pour aujourd'hui ? », l'on peut déduire que l'univers de l'organisation, et à fortiori de la banque, est pavé de risques. Mais si le risque est consubstantiel à l'activité de l'entreprise, force est de reconnaître que cette dernière ne saurait s'accommoder de risques qui mettent en péril sa liquidité, sa solvabilité et en définitif sa pérennité. Il lui revient donc de gérer au mieux l'ensemble de ses risques et en particulier son risque négatif (downside risk), c'est le risque de voir chuter ses résultats.

Ces entreprises sont confrontées au risque de change dés qu'elles effectuent des opérations commerciales avec l'étranger (importations et exportations), soit des opérations financières (transfert de fonds) etc. l'internationalisation des activités commerciales et industrielles des entreprises a rendu les économies interdépendantes, les mouvements des capitaux à la recherche de la meilleure rémunération, les disparités dans les taux d'inflation et dans les équilibres de la balance commerciale constituent autant de raisons qui ont provoqués une volatilité accrue des devises.

Ainsi, les firmes sont devenues plus sensibles aux risques de change et aux risques de taux d'intérêt, dans un système de change à grande flexibilité, flottant pour certaines devises.

En la matière, différentes méthodes de couverture de risque de change existent. Ces méthodes se diffusent peu à peu en Afrique par l'intermédiaire surtout des multinationales occidentales. En Afrique subsaharienne en particulier, l'introduction des instruments de couverture de risque de change dans les banques est encore timide, non seulement du fait de leur complexité, de l'absence d'un dispositif technique adéquat et parfaitement opérationnel mais également du fait du manque de ressources humaines compétente dans le domaine. Dans le monde bancaire, caractérisé par une internationalisation croissante des méthodes, techniques, outils et réglementations, il est utile d'adopter des méthodes des tels outils pour renforcer sa gestion, sa compétitivité, garantir sa solvabilité et assurer sa pérennité.

La Banque Commerciale du Chari (BCC) n'est pas resté en marge de cette tendance et a, elle aussi, intégré à sa gestion des risques commerciaux un dispositif de couverture. Au demeurant, à l'instar des autres banques, qu'elles soient primaires ou de développement, à caractère national, régional ou international, la BCC reste préoccuper par le respect des standards internationaux ce qui a valu l'introduction de la « couverture à terme fixe » dans son dispositif de gestion de risques financiers. La responsabilité assignée à cette fonction est de gérer grâce à un outil moderne les risques de taux de change puis de façon connexe le risque de liquidité. Ces deux risques, avec le risque de taux d'intérêt, représentent l'essentiel des risques financiers de la BCC.

Comment la BCC gère les risques de change par l'instrument de couverture à terme ? C'est la question à la quelle nous répondrons à travers ce document en présentant le cadre conceptuel y afférent puis en l'illustrant par l'exemple de la BCC.

L'objet du présent document est double : vulgariser les techniques de couverture de risque de change et proposer à la BCC une mesure complémentaire du risque.

Notre volonté de vulgariser des techniques découle du constat qu'en Afrique les banques primaires tardent à mettre en oeuvre certaines techniques de couverture dans leur gestion des risques de changes. La littérature bancaire, la presse et les moteurs de recherche sur Internet, bien trop pauvres en exemples africains de gestion des risques de changes, sont là pour l'attester. Ainsi, les banques primaires en Afrique, et celles de la zone CEMAC en particulier, peuvent réussir une gestion pour leurs risques de change. Elles y gagneront car la couverture optimise le couple risque/rentabilité, la rentabilité étant le talon d'Achille des banques africaines.

En ce qui concerne la proposition de mesure que nous faisons à la BCC, elle résulte d'un autre constat : le risque de taux de change de cette institution pourrait être, à terme, transféré aux emprunteurs grâce à l'indexation des prêts sur le panier des devises d'endettement de la BCC. Nous entendons alors proposer à la BCC une mesure de son risque de change qui en appréciera l'impact sur la valeur patrimoniale et les fonds propres. Cette mesure viendrait en complément de la couverture à terme fixe, permettant ainsi de mieux cerner dans sa globalité, le risque de change encouru par la banque.

Pour ce faire, notre travail s'articulera autour de six (6) chapitres regroupés en trois (3) parties : dans la première, nous aborderons le cadre théorique, méthodologique et conceptuel du marché des changes et des risques. La seconde partie décrira la pratique de l'instrument de couverture des opérations commerciales sur le risque de change à la BCC et nous permettra de proposer une solution complémentaire pour la gestion du risque de change qui sera la troisième et dernière partie de notre travail.

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Chapitre

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault