INtroduction
« Ce sont le goût du risque et l'esprit
d'aventure qui ont bâti le monde moderne »
Toute organisation (société, banque,
administration, association) peut être « perçue comme un
portefeuille de vulnérabilités et d'opportunités
combinées pour atteindre les objectifs d'une stratégie
déterminée par les instances dirigeante ». En
assimilant les « vulnérabilités » aux
« risques négatifs » et les
« opportunités » aux « risques
positifs », selon J.-C. Barreau, « Quelle morale pour
aujourd'hui ? », l'on peut déduire que l'univers de
l'organisation, et à fortiori de la banque, est pavé de
risques. Mais si le risque est consubstantiel à l'activité de
l'entreprise, force est de reconnaître que cette dernière ne
saurait s'accommoder de risques qui mettent en péril sa
liquidité, sa solvabilité et en définitif sa
pérennité. Il lui revient donc de gérer au mieux
l'ensemble de ses risques et en particulier son risque négatif (downside
risk), c'est le risque de voir chuter ses résultats.
Ces entreprises sont confrontées au risque de change
dés qu'elles effectuent des opérations commerciales avec
l'étranger (importations et exportations), soit des opérations
financières (transfert de fonds) etc. l'internationalisation des
activités commerciales et industrielles des entreprises a rendu les
économies interdépendantes, les mouvements des capitaux à
la recherche de la meilleure rémunération, les disparités
dans les taux d'inflation et dans les équilibres de la balance
commerciale constituent autant de raisons qui ont provoqués une
volatilité accrue des devises.
Ainsi, les firmes sont devenues plus sensibles aux risques de
change et aux risques de taux d'intérêt, dans un système de
change à grande flexibilité, flottant pour certaines devises.
En la matière, différentes méthodes de
couverture de risque de change existent. Ces méthodes se diffusent peu
à peu en Afrique par l'intermédiaire surtout des multinationales
occidentales. En Afrique subsaharienne en particulier, l'introduction des
instruments de couverture de risque de change dans les banques est encore
timide, non seulement du fait de leur complexité, de l'absence d'un
dispositif technique adéquat et parfaitement opérationnel mais
également du fait du manque de ressources humaines compétente
dans le domaine. Dans le monde bancaire, caractérisé par une
internationalisation croissante des méthodes, techniques, outils et
réglementations, il est utile d'adopter des méthodes des tels
outils pour renforcer sa gestion, sa compétitivité, garantir sa
solvabilité et assurer sa pérennité.
La Banque Commerciale du Chari (BCC) n'est pas resté en
marge de cette tendance et a, elle aussi, intégré à sa
gestion des risques commerciaux un dispositif de couverture. Au demeurant,
à l'instar des autres banques, qu'elles soient primaires ou de
développement, à caractère national, régional ou
international, la BCC reste préoccuper par le respect des standards
internationaux ce qui a valu l'introduction de la « couverture
à terme fixe » dans son dispositif de gestion de risques
financiers. La responsabilité assignée à cette fonction
est de gérer grâce à un outil moderne les risques de taux
de change puis de façon connexe le risque de liquidité. Ces deux
risques, avec le risque de taux d'intérêt, représentent
l'essentiel des risques financiers de la BCC.
Comment la BCC gère les risques de change par
l'instrument de couverture à terme ? C'est la question
à la quelle nous répondrons à travers ce document en
présentant le cadre conceptuel y afférent puis en l'illustrant
par l'exemple de la BCC.
L'objet du présent document est double :
vulgariser les techniques de couverture de risque de change et proposer
à la BCC une mesure complémentaire du risque.
Notre volonté de vulgariser des techniques
découle du constat qu'en Afrique les banques primaires tardent à
mettre en oeuvre certaines techniques de couverture dans leur gestion des
risques de changes. La littérature bancaire, la presse et les moteurs de
recherche sur Internet, bien trop pauvres en exemples africains de gestion des
risques de changes, sont là pour l'attester. Ainsi, les banques
primaires en Afrique, et celles de la zone CEMAC en particulier, peuvent
réussir une gestion pour leurs risques de change. Elles y gagneront car
la couverture optimise le couple risque/rentabilité, la
rentabilité étant le talon d'Achille des banques africaines.
En ce qui concerne la proposition de mesure que nous faisons
à la BCC, elle résulte d'un autre constat : le risque de
taux de change de cette institution pourrait être, à terme,
transféré aux emprunteurs grâce à l'indexation des
prêts sur le panier des devises d'endettement de la BCC. Nous entendons
alors proposer à la BCC une mesure de son risque de change qui en
appréciera l'impact sur la valeur patrimoniale et les fonds propres.
Cette mesure viendrait en complément de la couverture à terme
fixe, permettant ainsi de mieux cerner dans sa globalité, le risque de
change encouru par la banque.
Pour ce faire, notre travail s'articulera autour de six (6)
chapitres regroupés en trois (3) parties : dans la première,
nous aborderons le cadre théorique, méthodologique et conceptuel
du marché des changes et des risques. La seconde partie décrira
la pratique de l'instrument de couverture des opérations commerciales
sur le risque de change à la BCC et nous permettra de proposer une
solution complémentaire pour la gestion du risque de change qui sera la
troisième et dernière partie de notre travail.
1
Chapitre
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