IV/ L'accompagnement collectif
Ce travail ne peut s'effectuer que dans un second temps,
lorsque la situation financière s'est améliorée. L'action
collective est un outil supplémentaire et complémentaire au suivi
individuel et nécessite que les personnes soient prêtes à y
participer. En début d'accompagnement, elles sont souvent incapables
d'intégrer un groupe. Elles ont peur du regard des autres et ont honte
de leur situation.
Nous avons constaté que l'une des origines de
l'exclusion de l'accès aux loisirs peut être liée à
un besoin de reconnaissance sociale des débiteurs. Il est donc
fondamental qu'ils puissent restaurer des relations avec autrui pour renforcer
leur intégration sociale et se sentir exister.
Le conseiller en ESF peut, grâce à un travail en
réseau avec différents partenaires, développer des actions
collectives de nature diverse auprès de ce public. Le travail en groupe
pourra avoir un double impact : les personnes pourront, d'une part,
constater qu'elles ne sont pas seules dans cette situation et, d'autres part,
développer du lien social.
Le groupe va leur permettre de sortir de la honte et se
sentir considérées par autrui. L'échange entre les
différents participants peut leur faire prendre conscience de leur
fonctionnement envers la consommation et réfléchir sur leur
comportement d'achat.
Ce travail peut permettre d'éviter la mise en place de
l'auto-exclusion de l'accès aux loisirs et de les valoriser. Cela peut
être un réseau d'échange réciproque des savoirs, du
théâtre, des groupes à thème ou encore un
départ en vacances...
Ces actions peuvent être un moyen d'atténuer le
besoin de reconnaissance sociale de certains débiteurs et se substituer
à la consommation.
Notons que ces actions de groupe permettent aux familles
surendettées de faire face à cette situation, quelqu'en soit les
causes.
V/ La prévention
En amont, des actions de prévention peuvent être
menées. Le conseiller en ESF peut envisager d'élaborer des
groupes en collaboration avec d'autres partenaires avant une situation de
surendettement.
La prévention primaire permet de prévenir des
risques d'endettement. Différentes actions peuvent être mises en
place (d'éducation, d'information...) auprès d'un public
ciblé. Ce peut être par exemple une information auprès
d'adolescents sur les notions de budget.
La prévention secondaire permet d'éviter le
surendettement auprès de personnes avec un endettement important. Ce
peut être des actions collectives ou individuelles (information sur les
crédits à la consommation, le rôle des banques...).
Nous pouvons voir que le conseiller en ESF a un rôle
capital dans la problématique du surendettement. Il dispose de
différents outils pour aider les débiteurs, notamment ceux en
quête de reconnaissance sociale, s'auto-excluant de l'accès aux
loisirs. L'évaluation, l'orientation, l'accompagnement individuel et
collectif, ainsi que les actions de prévention apparaissent comme
complémentaires dans la résolution de ces situations.
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