3.2/ Les facteurs facilitant l'accès aux
loisirs
a) Une gestion rigoureuse du budget
Il semblerait que le dossier de surendettement et surtout
l'accompagnement proposé par les professionnels favorisent une gestion
plus saine du budget. Comme le souligne Mme M., AS, « souvent le
plan conventionnel donne un cadre à la famille. »
Même si, comme nous l'avons montré
précédemment, certaines personnes interrogées estiment que
le plan conventionnel les infantilisent, toutes s'accordent à dire que
le budget est plus contrôlé, mieux géré.
v Mme B. : « je fais mes comptes
maintenant, c'est très sérieux. »
v Mme A. : « même si c'est dur,
avec le plan c'est quand même plus clair et du coup, on gère mieux
car on n'a plus à jongler avec les
créanciers. »
v Mr et Mme D. : « on a un cahier et on
note tout même si il n'y a pas grand-chose à
noter ! »
v Mme E. : « avec le plan, c'est plus
clair. Le plus dur, c'est les charges qui varient tout le temps. Du coup, on
calcule tout, tout le temps (...) Même si c'est dur, je fais plus souvent
mes comptes qu'avant, je contrôle plus mon compte. »
v Mr F. : « depuis que j'ai un dossier de
surendettement, j'ai appris à compter. »
v Mme C. : « je fais mes comptes (...) Je
calcule tout, j'ai appris à compter (rires) (...) Il faut
calculer. »
La gestion du budget est beaucoup plus rigoureuse. Celle-ci
semble être un atout majeur dans l'accès aux loisirs.
b) Un rapport à la consommation qui change
Pour certains professionnels, le dossier de surendettement
permet aux personnes de prendre conscience de la situation et les amène
à un rapport à la consommation qui change.
v Mme L., CESF : « en présentant
leur dossier à la Banque de France, il y a une prise de conscience
précise de la situation financière. »
v Mme K., CESF : « le dossier de
surendettement permet, sur le long terme, d'amener un rapport différent
à la consommation. On peut pointer les choix de consommation. Les
familles vont avoir un regard différent sur les crédits, sur la
consommation de manière générale. »
Ces remarques sont confirmées par les personnes
interrogées :
v Mr F. : « les crédits, c'est
fini ! »
v Mme E. : « je ne veux plus qu'on me
parle de crédit. »
v Mr et Mme D. : « on est un peu
dégouté de tout. Maintenant, on a vieilli, on a
réfléchi et on a changé. »
v Mme A. : « après le plan, on va
faire attention, on va redépenser, mais pas trop. Je vais être dur
envers moi-même. Je ne veux pas retomber dans l'extrême. Ca m'a
servi de leçon. Vaut mieux avoir des sous de
côté. »
v Mme B. : « je dois jongler. Par
exemple, aux soldes, j'ai diminué mon budget alimentation pour pouvoir
m'acheter des choses. Maintenant, j'essaie de choper les bonnes
affaires. »
v Mme C. : « il faut toujours trouver des
moyens de payer moins cher (...) Si je veux m'habiller, oui je gratte
ailleurs. »
Ces témoignages nous montrent bien que les personnes
ont une vision négative des crédits à la consommation. Le
rapport à la consommation est modifié, les personnes craignant de
retomber dans la spirale du surendettement.
Cette modification du rapport à la consommation permet
ainsi aux personnes d'être moins vulnérables face aux
sollicitations permanentes de la société dite de
« consommation ». Ce point constitue un facteur facilitant
essentiel dans l'accès aux loisirs.
D'autres facteurs facilitant, facteurs externes, peuvent
favoriser l'accès aux loisirs des familles : ce sont les aides
financières.
|