1.2.3. FORMES DE FORCE :
A la force maximale, à la détente et à
l'endurance-force, FREY (1977) s'ajoute les formes spéciales
suivantes :
· Force absolue : elle représente la force
produite indépendamment du poids corporel. (F max + réserves)
· Force relative : la force produite
rapportée au poids corporel.
· Force lente : utilisée pour vaincre des
résistances élevées à une vitesse constante
· Force explosive : représente
l'accélération maximale
1.2.4 Mécanismes de la force :
Les facteurs de développement de la force
1) les facteurs structuraux
Ils sont liés aux composants du muscle. Les fibres
(lentes, intermédiaires et rapides), les myofibrilles, les
sarcomères, les aponévroses et les tendons. Tenir compte du fait
que
· le nombre des fibres qui compose chaque muscle
(programme génétique) ne varie pas; sauf par la myoplasie
« fissures des fibres et régénération des
cellules musculaires »
· la transformation de ces fibres s'effectue très
facilement du rapide vers le lent, mais très difficilement du lent vers
le rapide ;
· l'énergie élastique est due non seulement
aux aponévroses et aux tendons, mais aux ancrages inter filamenteux
actine-muosine ;
· c'est l'augmentation des sarcomères en
série et en parallèle qui provoque l'hypertrophie
2) les facteurs neuroendocriniens
· le recrutement spatial
Un sujet non entraîner ne met pas en jeu qu'environ 70%
des fibres dans un effort maximal volontaire. Un entraînement bien
conduit permet un recrutement maximal de 95% à 100%
· le recrutement temporel (fréquence de
stimulation)
C'est le nombre d'excitation nerveuses (stimulations) qui
parviennent aux unités motrices (ensemble des fibres stimulées
par un même nerf moteur) par dixième de seconde
· la synchronisation
C'est le recrutement d'un maximum de fibres en même
temps (quelques dixièmes de secondes). La synchronisation maximale se
réalise grâce à l'inhibition du circuit de ranshaw.
· La coordination intermusculaire
Elle relie la force et la technique par le
phénomène d'intégration. Car nous, savons que
l'utilisation d'engins lestés qui déforment le rythme du geste
technique est néfaste aux acquisitions techniques fines
3) les facteurs liés à l'étirement
Ce sont ceux qui dépendent de
l'élasticité musculaire et du réflexe myotatique. Ils sont
mis en jeu prioritairement dans le régime pliometrique.
1.2.5 MÉTHODES DE DÉVELOPPEMENT DE LA FORCE
MAXIMALE
L'amélioration de la force maximale met en jeu toutes
les méthodes d'entraînement Que caractérisent une forte
intensité de charge et un temps de tension suffisant. Un sommet de force
ne serait être atteint par une seule méthode d'entraînement
-car l'effet d'accoutumance amène en peu de temps une stagnation de la
performance -mais par la combinaison optimale de plusieurs méthodes.
Sont particulièrement optimale à l'accroissement de fore
l'entraînement isométrique, l'électrostimulation et toutes
les méthodes dynamiques en liaison avec l'entraînement pyramidal,
l'entraînement en stations avec charge élevée et petit
nombre de répétitions ainsi que la méthode des
répétitions maximales avec charge assez élevée( 75
à 85% de la force maximale individuelle). Le gain de force est dû
en partie à des coordinations intermusculaires qui sont
spécifiques des mouvements employés pour améliorer la
force, l'entraînement en force devra être combiné avec des
exercices se rapprochant de la technique de la discipline.
Si on développe la force maximale :
Fig. 10 : effet d'entraînement de la force
maximale sur la puissance
Les tracés en bleu représentent les
caractéristiques des relations avant entraînement et celles en
mauve après entraînement
Depuis Zatsiorski (1966) on considère qu'il existe
trois méthodes de développements de la force qui sont :
méthodes des efforts maximaux, méthodes des efforts
répètes et les méthodes des efforts dynamiques :
A. Méthodes des efforts maximaux :
Elle consiste à travailler avec des charges permettant
1 à 3 répétitions. Donc créer dans le muscle des
tensions « maximales » en soulevant des charges
correspondant au maximum des capacités de l'athlète dites
« charges maximales ».
On parle de 1 à 3 répétitions maximales
(RM), en pourcentage cela donne 90% et plus, les séries sont
enchaînées toutes les 7minutes environ.
Exp.: 5(3xRM) R 7'
Avantage :
Très efficace grâce à son impact sur le
système nerveux. En effet dés les premières
répétitions l'athlète est obligé de travailler
à son maximum, il sollicite donc ses mécanismes sur un organisme
frais. Cette méthode très qualitative ne nécessite que peu
de séries et de répétitions
Inconvénients :
Elle suppose une expérience importante de la
musculation, les débutants devront la pratiquer avec prudence et sous
contrôle. Le principal problème dans ce type de séance est
la récupération. Zatsiorski 1966, parle de 7 à 14 jours
pour récupérer complètement d'une séance. C'est
pour cela qu'il a fallu faire appel à d'autres méthodes.
B. Méthodes des efforts
répétés :
La terminologie (efforts répétés)
laisserait penser à de longues séries. En fait le maximum de
répétitions pour cette méthode est de 6. Pour faciliter la
domination de la méthode nous parlons de 6 fois RM. Les
récupérations entre les séries sont d'environ 5mn.les
charges sont moins lourdes que pour la méthodes précédente
.de ce fait, elle s'adapte mieux aux débutants. La
récupération entre les séries est également plus
courte environ 2jours. Ce type de séance va donc pouvoir
s'enchaîner plus souvent.
Inconvénients :
La mise en jeu des mécanismes nerveux se fait dans de
mauvaises conditions. La tension musculaire maximale ne survient que
grâce à la fatigue. En effet les 2 ou 3 premières
répétitions ne sollicitent pas le muscle au maximum (charge
insuffisante) il faut attendre les dernières répétitions
pour se trouver dans les conditions de l'effort maximal. Malheureusement la
fatigue accumulée n'est pas favorable aux acquisitions nerveuses. C'est
pour cela que chaque fois qu'on le peut il faut lui préférer
les méthodes des efforts maximaux.
C. Méthodes des efforts dynamiques :
Il s'agit d'effectuer des exercices à vitesse maximale
avec charge légère, le nombre de répétitions peut
aller jusqu'à 15. Le nombre de séries peut se situer entre 10 et
20 selon le niveau des athlètes. La récupération entre les
séries devra être relativement longue (5 à 7 mn),
malheureusement souvent elle est écourtée, pour des raisons
pratiques (durée totale de la séance).
Avantage :
Cette méthode est intéressante car elle
améliore la montée en force .elle ne nécessite pas de
charge lourdes elle est donc idéale pour les débutants. La
vitesse d'exécution de cette méthode permet de préparer
l'athlète aux vitesses requises pour les épreuves de
compétitions.
Inconvénients : pour être efficace elle
nécessite beaucoup de travail et s'avère peu attrayante à
la longue. Elle suppose, surtout, une extrême vigilance dans
l'exécution des mouvements. Cette méthode est vite
inadaptée pour le sportif de haut niveau
Inconvénient majeur :
Des problèmes articulaires et tendineux peuvent
apparaître, ils sont liés aux grands nombres de
répétitions et de séries.
D. Méthodes de la pyramide :
Dans une même séance, réaliser des
séries avec répétitions décroissantes et avec des
charges montantes.
Données physiologiques : Zatsiorski (1966) se
livrait à une analyse critique de la méthode en pyramide. Il
constatait que la partie basse de la pyramide était équivalente
à des efforts répétés alors que la partie
supérieure se rapprochait des efforts maximaux. Ce qui amène
à penser que la pyramide est plus efficace car elle combine deux
méthodes. En fait, l'enchaînement des deux méthodes ne
respecte pas les principes physiologiques envisagés
précédemment.
En effet :
- · pour la partie basse de la pyramide ce sont les
efforts répétés qui vont souffrir d'un inconvénient
majeur ; l'athlète, sachant qu'il va devoir soulever des charges
plus lourdes par la suite (voir tenter son Max), ne pousse pas jusqu'au bout de
son action dans les efforts répétés et va donc
s'économiser. Les dernières répétitions de chaque
série seront manquées, or ce sont celles qui devraient être
les plus efficaces.
- · pour la partie haute de la pyramide il y a bien
des efforts maximaux, mais ceux-ci sont réalisés dans de
mauvaises conditions. L'organisme est alors fatigué par les efforts
répétés, l'impact de la méthode sur les
mécanismes nerveux sera donc moins efficace.
On voit bien ainsi les limites de la méthode
pyramidale, il semblait alors logique d'inverser la pyramide. Zatsiorski
l'avait déjà tenté avec succès (1966). Depuis
d'autres auteurs ont fait la même constatation, notamment Mc Donagh et
Davies (1984), Fleck et Kreamer (1987) ces deux derniers citent comme
références Leigton et Coll. (1967) ainsi que Mc Morris et Elkins
(1954), il n'est pas dans ce propos de dire que la pyramide montante est
mauvaise, mais d'en limiter la portée dans le cadre de
l'amélioration de la force. Cette dernière reste un moyen
intéressant pour s'habituer aux charges lourdes. Il est
déconseillé de faire un cycle pyramidal
E. Méthodes
d'électrostimulation :
L'entraînement musculaire
par électrostimulation de 30 mn est plus efficace qu'un
entraînement traditionnel de 1 à 2 heures. Ce type
d'entraînement se pratique essentiellement pour développer la
force, l'endurance anaérobie, et les capacités de coordination.
Il doit toujours se pratiquer avec des charges correspondant à la force
développée et avec une contraction volontaire du sujet
associée à la contraction électrique.
L'électrostimulation est une impulsion
électrique variable (durée et intensité) transmise aux
différents muscles par l'entremise de deux ou plusieurs
électrodes. L'impulsion électrique provoque la contraction
musculaire du ou des muscles choisis sans que le système nerveux central
(cerveau) soit mis à contribution.
L'électrostimulation est utilisée depuis de
nombreuses années par les athlètes ou les
kinésithérapeutes pour la préparation sportive, la
récupération et parce qu'elle procure des résultats
visibles et mesurables.
Fig. 11 : les qualités
développées par l'EMS
1-2-6 IMPORTANCE DE LA FORCE
DANS LE RUGBY.
Etant donné que la force dans ses divers
modalités de manifestation ; force maximale, détente et
endurance force, représente dans presque tous les sports un facteur
déterminant, plus au moins accentué de la performance, il faut
accorder un rôle important à son développement
spécifique dans la discipline. Ce d'autant plus que, certaines
habilités gestuelles, techniques sportives, la mise en oeuvre de
certains moyens et méthodes d'entraînement ne peuvent être
réalisées sans le niveau de force correspondant. Le niveau de
force agit immédiatement sur l'efficacité de l'entraînement
dans le processus à long terme soit en soutenant, soit en freinant le
développement de la capacité de performance sportive. (Weinek
88)
En rugby nous distinguons trois actions majoritaires :
· les courses (course de soutien et sprint)
· les luttes (poussées, arrachage du ballon)
· les placages et les blocages.
Plus une action est statique ou relativement statique, plus
elle demande de la force c'est le cas des luttes, des placages et des blocages
où le joueur est dit « puissant-fort » la composante
force est dominante dans la puissance musculaire. La contraction est de types
statique ou concentrique
Plus une action demande des déplacements, plus la
composante vitesse sera importante c'est le cas de courses ou le joueur est dit
« puissant-vite » (la composante vitesse est Dominante
dans la puissance musculaire), la contraction est de type
pliométrique
Bien que la force et la puissance soient de toute
évidence des qualités majeures dans ce sport collectif
« rugby » caractérisé par le combat, leur
prise en compte sérieuse et systématique dans la
préparation est relativement récente et encore insuffisante.
La pratique des exercices de force n'a qu'une part faible par
rapport aux entraînements de course. Si les avants dans l'ensemble ont
compris leur nécessité. Il n'est pas rare d'entendre exprimer des
réticences de la part des trois-quarts vis-à-vis de la
musculation des membres inférieurs.
Le tableau 1 montre le temps passé par les joueurs
à exprimer leur force et leur puissance en dehors de la course au cours
d'un match. Pour la saison 94/95 et 95/96.(France.D1.)
Tab : 1
Temps d'engagement de force et du temps effectif par
poste dans un match
De rugby
POSTE
|
FORCE
|
TEMPS EFFECTIF DE JEU
|
Pilier
|
10 mn 30
|
22 à 24 mn
|
Talonneur
|
11 mn
|
27 à 28 mn
|
2e ligne
|
12 mn
|
27 à 28 mn
|
3e ligne centre
|
9 à 10 mn
|
29 à 30 mn
|
3e ligne aile
|
8 à 10 mn
|
29 à 30 mn
|
demi de mêlée
|
4 à 6 mn
|
29 à 30 mn
|
demi d'ouverture
|
2 à 4 mn
|
24 à 25 mn
|
centre
|
2 à 4 mn
|
14 à 15 mn
|
ailier
|
3 à 5 mn
|
12 à 13 mn
|
arrière
|
5 à 7 mn
|
15 à 16 mn
|
(Gérard Permingueat et Jean Yves Nérin)
Ces mesures ont été comptabilisées au
cours des temps passés a pousser, repousser, lever, tirer, ceinturer,
résister à la chute, (les plaquages n'ont pas
été enregistrés), les temps effectifs de jeu sont maximaux
et le plus souvent très inférieurs, à quoi on peut se
rendre compte qu'un avant passe du tiers à la moitié du temps
effectif de jeu à employer sa force. Or, la part de l'entraînement
réservé au travail de la force dans l'horaire hebdomadaire est
encore bien modeste pour de nombreux joueurs, et surtout le cas en Tunisie.
1-3 La vitesse
A- Définition
Selon Frey (1977), la vitesse est la capacité, sur la
base de la mobilité des processus du système neuro-musculaire et
de la faculté inhérente à la musculature de
développer de la force, d'accomplir des actions motrices dans un segment
de temps situé en dessous de conditions minimales données.
B- Modalités de la vitesse
On distingue une vitesse cyclique : propre à une
succession d'actions motrices et une vitesse acyclique : propre à
une action motrice isolée. Le centre de gravité des
développements ultérieurs sera pourtant la vitesse
cyclique : capacité selon Hare (1976) de se déplacer avec la
plus grande rapidité possible, car elle relève pour une part
d'autres régularités que la vitesse acyclique.
On entend par vitesse de base la vitesse maximale pouvant
être atteinte dans le cadre d'un déroulement gestuel cyclique.
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